Ce 20 septembre 2022, après le passage de Gilbert Diendéré, l’heure est à la phase des témoignages du côté du Tribunal de grande Instance Ouaga II où se tient présentement le procès Dabo Boukary. Et c’est par la déposition du témoin Marie Georges Compaoré, actuellement conseiller technique au ministère de la sécurité que se sont ouvertes les séries de témoignages.
Commandant de compagnie de services à la garde présidentielle détachée au Conseil de l’Entente, au moment des faits, il dit avoir appris un peu tardivement la nouvelle de l’arrestation des étudiants. « J’ai appris la nouvelle du décès le lendemain dans la ville. Je ne sais donc pas grand-chose », a-t-il déclaré.
Sur ses liens avec le lieutenant Somé Gaspard, il a affirmé qu’il le connaissait très bien, car ayant été son promotionnaire. Sur la personnalité de Gaspard qui est si décriée depuis le début de l’audience, le témoin a répondu qu‘« il n’était pas aussi indiscipliné que cela » comme on le prétend. D’ailleurs, il confie qu’« il a été major à sa sortie de promotion. Je ne l’ai jamais vu refuser un ordre. » Et d’ajouter que Somé Gaspard ne pouvait pas prendre la décision lui-même, d’exécuter un ordre sans l’aval de sa hiérarchie. Pour lui, « l’ordre d’arrêter les étudiants ne pouvait venir que d’en haut ».
En outre, il ajoute n’avoir jamais été témoin de « la barbarie » tant décriée du lieutenant Somé Gaspard. « On m’a dit qu’il était un gars barbare, qu’il frappait même les civils, mais moi personnellement, je ne l’ai jamais vu faire ça » a-t-il soutenu. Il affirme n’avoir pas vu les étudiants lorsqu’ils étaient détenus au sein du Conseil de l’Entente.
Soulignons que le témoin avait été radié des Forces armées nationales en 1994 avant d’être réhabilité en 2008. Même si certaines indiscrétions liaient sa radiation à un coup d’Etat qu’il fomentait, le concerné dit n’avoir jamais su de quoi il sagissait puisque les motifs réels de sa radiation ne lui ont jamais été notifiés.
Oumarou KONATE
Minute.bf