Suite aux réquisitions du parquet et après quelques minutes de pause, la défense a pris la parole pour ses plaidoiries, ce mercredi 21 septembre 2022 au tribunal de grande instance de Ouaga 2. Selon l’avocat de la défense Me Mamadou Sombié, dans ce dossier il y a eu beaucoup de non-dits et de non-faits. Ce qui rend le « dossier squelettique », selon lui.
C’est l’avocat de Mamadou Bamba qui a entamé la plaidoirie de la défense. Son client est poursuivi pour complicité, arrestation illégale et séquestration aggravée.
À en croire l’avocat de la défense, les civils ont joué un « rôle obscur aux faits ». « Il y a beaucoup de choses que la procédure a occulté. Il vous est donné de juger un dossier squelettique. Toute la vérité ne sera pas dite ici. Il fallait une enquête sérieuse », a martelé l’avocat de Mamadou Bamba.
Selon toujours ce dernier, il était possible de faire des « recoupages et savoir qui sont les militaires qui ont investi l’université pour arrêter les militants de l’ANEB ». On pouvait faire « un travail sérieux » et non se limiter à entendre uniquement les militaires et certains civils, pense l’avocat, estime-t-il. « On pouvait lancer un appel à témoignages pour avoir plus d’éléments dans ce dossier », s’est désolé Me Sombié. Et de déclarer que : « l’enquête a été bâclée ».
« Il fallait, pour contenter le bon peuple du Burkina Faso et les étudiants, prendre deux personnes pour les juger alors que les gourous ne sont pas inquiétés. J’ai mal », a-t-il déploré dans sa plaidoirie. Aussi, est-il inquiet, « mon client va prendre une peine pour ce qu’il n’a pas fait tout simplement parce qu’on accède à la facilité ».
Me Mamadou Sombié a tenu tout de même à rappeler : « en 1990, nous étions dans un état de non droit ». De ce fait, l’avocat affirme que les tenants du pouvoir de l’époque, à savoir le Front populaire dirigé par Blaise Compaoré « ont bafoué les droits humains». « Ce sont ces autorités là qui ont donné l’ordre aux militaires d’aller embarquer les étudiants. C’est eux les coupables pas mon client », a-t-il plaidé, affirmant que l’infraction reprochée à son client « n’existe pas ». Il a aussi demandé la clémence des juges pour son client.
Les avocats de la défense de Gilbert Diendéré ont pris la parole pour leurs plaidoiries.
Mathias Kam
Minute.bf