Après une brève suspension, le procès de Ollo Mathias Kambou a repris au Tribunal de Grande instance Ouaga 1. L’heure est à la phase des questions du Tribunal.
Dans son interrogatoire, le président du Tribunal a souhaité que le prévenu s’explique sur les termes utilisés dans son post et qui lui valent sa comparution à l’audience de ce jour. « Les mots utilisés peuvent être considérés comme étant durs, mais ce sont des mots qui traduisent les faits», a commenté le prévenu.
Et de s’expliquer: « Depuis son avènement au pouvoir, le président Damiba s’est engagé dans une série d’actions qui font que nous disons de lui qu’il est antipatriotiques (…) Le 08 juillet 2021, le président du Faso a fait venir Balise Compaoré au Burkina Faso malgré le fait que ce dernier soit sous le coup d’une action judiciaire. Nous pensons que c’est une trahison sur la profession de foi qu’il a faite de défendre l’acte fondamental». Une explication qu’il donne à l’utilisation des termes « antipatriotiques » et « trahison ».
Quant au terme «incompétence», le prévenu dit justifier ses dires par « la dégradation continuelle de la situation sécuritaire depuis l’avènement, à la tête de l’Etat, du MPSR».
Sur l’expression « promoteur de criminels», il affirme que « lorsqu’on accueille au palais de Kossyam, une personne qui a été condamnée, c’est une promotion de cette personne qu’on est en train de faire».
Il dit avoir utilisé le terme « cancre» pour traduire les réalités et les actes posés par le président Damiba. « Pourquoi nous disons cancre, ce n’est pas une injure. C’est une expression qui traduit une réalité. Nous l’avons traité de cancre au regard des résultats de la réalité (..) Un cancre c’est un paresseux, quelqu’un qui ne veut pas fournir d’efforts (..) Nous avons utilisé ce terme pour traduire le MPSR », a-t-il maintenu.
Le prévenu a toutefois reconnu « être allé un peu fort » sur certains mots utilisés comme « démon ». « Avec les retours que nous avons eus, nous avons compris que l’interprétation que certaines personnes ont faites de ces mots n’était pas ce que nous pensions (…) Mais ce ne sont pas des injures, ces personnes nous ont juste dit que ces mots peuvent être interprétés d’une autre manière que ce que nous avons écrit», a-t-il répondu à une question du procureur à savoir s’il regrettait ses propos.
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