Après le renvoi de son procès au 16 septembre 2022, l’initiatrice de la manifestation du 12 août 2022 et Coordonnatrice du mouvement M30 Naaba Wobgo Yeli Monique Kam, a donné sa lecture sur la situation. Pour elle, ce procès devrait être celui de la France .
« C’est la France qui devrait être à la barre ce matin et pas nous. On laisse le bourreau qu’est la France que nous dénonçons et on s’attaque à nous », a-t-elle fustigé. Selon Monique Kam, l’état de dégradation sécuritaire du Burkina Faso est imputable à l’ancienne puissance colonisatrice et ses alliés locaux. Et c’est cet état de fait, dit elle, que son mouvement et elle, ont voulu dénoncer à travers la marche du 12 août 2022.
Elle dit déplorer donc les actions de « certains serviteurs de ce peuple [qui] rament à contre courant des intérêts de la population ». « Ce sont ces serviteurs là qui nous ont livrés ici ce matin en tant que prévenus alors que nous ne sommes que victimes de la France », a-t-elle lancé tout en dénonçant « une violation des droits à la liberté de manifester ». « Nous sommes des citoyens, nous sommes libres. C’est un droit fondamental que le Burkina Faso a ratifié dans les conventions internationales et nous aujourd’hui, nous prenons à témoin la communauté internationale, nous prenons à témoin le tribunal qui nous juge à tord. C’est la France qu’on doit juger », s’est exprimée celle que l’on appelle également la Yennenga de l’Education.
Quant au dénouement de ce procès, la coordinatrice du mouvement M30 Naaba Wobgo dit être « sereine » car affirme-t-elle, « c’est nous les victimes dans cette affaire ».
Pour mémoire, Yeli Monique Kam et Hermann Zoungrana, tous deux membres du mouvement M30 Naaba Wobgo sont poursuivis pour « participation à une manifestation interdite ». L’on se rappelle en effet de leur marche réprimée le 12 août 2022 où ils réclamaient le départ de l’ambassadeur français au Burkina Faso, Luc Hallade.
Oumarou KONATE
Minute.bf