dimanche 8 septembre 2024
spot_img

Procès Sankara: La partie civile contredit la version de Bossobè avec l’expertise balistique

Ce 03 novembre 2021, le procès de Thomas Sankara et 12 de ses compagnons a repris au tribunal militaire delocalisé dans la salle des Banquets de Ouaga 2000. C’était au tour de la défense de prendre la parole pour les questions à l’endroit de leur client Bossobè Traoré. Faut-il le rappeler, il est accusé de complicité de Coup d’État, et de complicité d’atteinte à la sûreté de l’État.

Mardi, les avocats de la partie civile ont trouvé que celui-là même qui était de la garde de Thomas Sankara le jour du 15 octobre 1987 et qui a survécu au coup d’État contre Sankara a apporté des justifications « farfelues », pour se défendre. Ils ne conçoivent pas que le commando qui le tenait n’ait pu que le blesser, malgré le fait qu’il était à portée de tir. Mieux, la partie civile ne s’explique pas le fait que l’accusé soit par la suite évacué en France pour de meilleurs soins par ceux là même qui voulaient le tuer.

Pour la défense ce matin, l’évacuation de Bossobè Traoré n’a rien d’exceptionelle. De plus, pour elle, il n’était pas de connivence avec ceux qui ont perpétré le coup d’État comme le laisse entrevoir la partie civile.

Me Maria Kanyili, conseil de l’accusé, dans sa ligne de défense, a voulu poser des questions à son client pour mieux comprendre certains faits. « À l’époque du coup d’État, vous utilisiez un moyen de communication »? « Non! », indique l’accusé tout en précisant que c’est son chef de poste qui avait une dotation en moyen de communication, « une Motorola », précise-t-il.

« Avant le 15 octobre 1987, étiez-vous au courant qu’un coup d’État se préparait ? », lui demande encore l’avocate. Non!, répond l’accusé.

« Est-ce que votre évacuation en France a été systématique après votre blessure par balle ? », rebelote Me Kanyili. À cette question, l’accusé indique avoir passé 43 jours en soin à l’hôpital Yalgado Ouédraogo avant que les médecins ne jugent que sa situation nécessite une évacuation. Il précise que son autorisation a été signée par le ministre de la Santé de l’époque. Une fois en France, il dit avoir passé deux ans pour ses soins et a fini par formuler une demande pour rejoindre le Burkina, car les conditions de vie (financièrement) étaient difficiles.

Ces réponses ont permis à Me Kanyili de faire observer aux parties et au juge que son client n’était pas un privilégié et le fait qu’il ait survécu ne veut pas forcément dire qu’il a une complicité avec les commanditaires du Coup d’État contre Thomas Sankara.

Cependant, la partie civile, reprenant la parole est revenue sur le récit de l’accusé en ce qui concerne le commando qui lui a tiré dessus et qui l’a manqué. En rappel, l’accusé avait spécifié que le tireur avait utilisé un fusil à pompe pour lui tirer dessus. La recharge de ce type d’arme étant lente, il avait pu s’enfuir. La partie civile, se basant sur l’expertise balistique, a indiqué que ce n’était pas un fusil à pompe qui a été utilisé, mais une arme de type Kalashnikov. La partie civile finit par la conclusion selon laquelle les dires de l’accusé ne concordent pas.

Lire tous les autres écrits en lien avec ce procès dans la rubrique « Procès Sankara« .

Hamadou Ouédraogo

Minute.bf

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img

Articles connexes

Log lift : indétrônable, Iron Biby conserve son titre de champion du monde

Iron Biby conserve son titre de champion du monde de Log lift. Le Burkinabè n'a laissé aucune chance...

Autonomisation des femmes : L’ONG Christian Aid restitue les actions du projet pour favoriser un relèvement économique du point de vue du genre

L’ONG Christian Aid a organisé avec succès un atelier de restitution des actions du Projet « Favoriser un...

Faso Rap Massa : Une compétition de l’Association Culture endogène pour « redynamiser » le rap burkinabè

Faso Rap Massa, c'est la trouvaille de l'Association culture endogène pour « redynamiser » le rap burkinabè, et...

Burkina : La 7e édition des REMA se tiendra du 17 au 26 Octobre 2024

L'acte 7 des Rencontres musicales africaines (REMA) se tiendra du 17 au 26 Octobre 2024 à Ouagadougou et...