Ce fut le tour de Me Moumouni Kopiho de plaider pour son client, l’accusé Mori Aldiouma Jean Pierre Palm, cet après-midi de mardi 22 mars 2022, au tribunal militaire dans l’affaire « Thomas Sankara et 12 autres ». Dans sa plaidoirie pour obtenir libération de son client, Me Moumouni Kopiho a estimé que ce procès ne pourra pas apporter « la vérité attendue ».
Me Kopiho n’est pas passé par quatre chemins pour qualifier ce procès de « parodie de justice ». Selon l’avocat, tout au long de ce procès, les témoignages n’ont été fondés sur aucun élément matériel. Ils ont, de de son avis, été « uniquement que des soupçons ».
Concernant « la table d’écoute, qui vaut son pesant d’or » dans l’accusation de Jean Pierre Palm, Me Kopiho a notifié à la chambre que cette table d’écoute n’a « jamais été détruite (par Jean Pierre Palm, NDLR), mais déplacée au Conseil de l’entente en son temps ». Selon l’avocat, l’accusation portée sur son client en ce qui concerne la table d’écoute n’a pas lieu d’être. « On l’accuse sans preuve, d’être venu avec un Blanc pour saboter cette table. Mais aucun témoignage ne corrobore cela », a-t-il soutenu.
À l’instar du parquet militaire, qui a requis contre l’accusé Jean Pierre Palm une condamnation avec sursis, Me Kopiho a demandé au président du tribunal, Me Urbain Meda, de s’aligner sur cette réquisition du ministère public. « Je doute que ce procès ait apporté la vérité aux victimes. Je doute que ce procès soit celui de Thomas Sankara. C’est une parodie de justice », s’est-il indigné.
« Tout ce qu’on reproche à mon client, c’est d’être un très bon ami de Blaise Compaoré. D’avoir, en bon gendarme, continué de servir l’État après la mort de Sankara. Cela ne fait pas de lui un complice de la mort de Sankara », a défendu Me Moumouni Kopiho.
Il ajoute pour clore sa plaidoirie que « le dossier Sankara a fait passer des gens de zéro à holala, des non lotis à Ouaga 2000. On aurait menti au peuple burkinabè, qu’on aurait trouvé les véritables assassins de Thomas Sankara si on condamnait les innocents. La vérité si on la veut on sait où la trouver. Monsieur le Président du tribunal, c’est vous qu’on veut piéger. Dites le droit ».
En rappel, le colonel-major Mori Aldiouma Jean Pierre Palm est accusé dans ce dossier pour complicité d’attentat à la sûreté de l’État.
Le procès a été suspendu et reprendra demain mercredi 23 mars 2022 au tribunal militaire.
Mathias Kam (Stagiaire)
Minute.bf