Les justificatifs de l’accusé Alidou Diébré, le médecin commandant qui a signé l’acte de décès de Thomas Sankara ne passe pas chez le parquet militaire.
Alidou Diébré avoue avoir mentionné « mort naturelle » sur le certificat de décès de Thomas Sankara par humanisme pour la veuve de Mariam afin qu’elle puisse arranger des papiers à la mairie. Il a reconnu par ailleurs qu’il a fait une faute professionnelle en mentionnant « mort naturelle » sur le certificat de décès de Thomas Sankara.
Cependant, pour le procureur militaire, Alidou Diébré n’a pas seulement commis une faute professionnelle, « elle est aussi pénale et punie par la loi », informe le procureur militaire.
Aussi, le procureur a cherché à savoir auprès de l’accusé si d’aventure il n’a pas reçu l’ordre d’un supérieur l’intimant de mentionner « mort naturelle » sur le certificat médical de Thomas Sankara. Aussitôt, l’arrête l’accusé. « Attendez, me donner des instructions pour que je délivre un certificat médical? Je vois que vous ne me connaissiez pas. À l’époque « A tigui téyi » (« il n’y a personne pour le faire » en langue Dioula). Je n’étais pas le militaire qui était complètement dans les rangs », martèle l’accusé.
Et au procureur de lui demander : « Est-ce que la mort (de Sankara) était vraiment naturelle « ? « Je l’ai fait en mon âme et conscience », lui rétorque l’accusé.
La partie civile prenant la parole a de prime abord indiqué au juge que Alidou Diébré est « le type d’accusé que l’on peut qualifier d’irrepenti et prêt à récidiver ». La partie civile a multiplié les questions jusqu’à ce que le juge suspende les débats pour 10 minutes de pause.
Minute.bf