L’audition des témoins dans le cadre du procès Vincent Dabilgou, a débuté du côté du TGI Ouaga 1. C’est Mme Té Mamou qui est la première à faire sa déposition.
Elle était régisseuse au sein du ministère des transports au moment des faits. Elle est présentée donc comme celle qui était chargée de débloquer les fonds sur ordre du DAF, pour les activités du ministère. Comparaissant en qualité de témoin, elle a indiqué à la barre qu’elle ne recevait pas d’instruction directement du ministre, mais plutôt du Directeur administratif et financier (DAF).
Dans sa déposition, elle a reconnu avoir débloqué des fonds dans le compte Trésor du ministère des transports, pour l’achat de carburant au profit de la SOPAFER-B. Cela, sur ordre du DAF. « En l’espèce, j’ai touché 102 millions de francs CFA. On a aussi monté un chèque de 28 millions de Francs CFA. Les 28 millions, c’était pour la société Green Energy », a-t-elle indiqué, soulignant que pour le cas de la société Green Energy, les dépenses ont été entreprises avant que le contrat ne soit signé entre le ministre et ladite société.
Sur cette dernière action, l’avocat du REN-LAC a souhaité savoir si le fait de décaisser le montant sans au préalable un contrat, respectait la procédure en la matière. Mme Té dira que c’est une « procédure simplifiée ». Elle confie également qu’elle a pris le soin de faire des décharges à chaque fois que ces montants étaient débloqués de sorte à laisser des traces.
La régisseuse du ministère des transports a affirmé avoir également eu à faire des retraits sur le compte Ecobank, sur ordre toujours de son DAF, mais dit n’avoir aucune idée du motif de ces retraits. « Il m’envoie juste faire des retraits sur ce compte. Mais je n’ai jamais eu une idée de la raison de ces retraits », a-t-elle dit.
A la question de savoir si les différentes opérations qui étaient menées pouvaient se faire sans l’aval du ministre Vincent Dabilgou, la régisseuse a relevé que cela est difficile, puisque, dit-elle, pour que cela soit possible, il faut tout d’abord une décision de déblocage signée par le ministre. C’est après cette décision de déblocage que le compte Trésor est crédité et le déblocage peut s’effectuer. A cette décision s’ajoute, selon elle, une fiche synthétique signée par le SG du ministère et un projet de dépense signé par le DAF. Foi de Mme Té, sans toutes ces signatures, les opérations financières ne pouvaient pas se faire. La décision de déblocage est une pièce qui expliquent les activités auxquelles le fonds est destiné et qui donne l’autorisation de débloquer les fonds dans ce sens, selon les explications de la régisseuse. La décision, précise-t-elle, est signée par le ministre.
Lire aussi ➡️ Procès Vincent Dabilgou : L’APMP aurait octroyé 80 millions de francs CFA au NTD lors des élections de 2020
Les auditions se poursuivent…
Oumarou KONATE
Minute.bf