La ligue des consommateurs du Burkina (LCB) a tenue une conférence de presse ce mercredi 22 décembre 2020 à Ouagadougou. Le bureau exécutif national de la ligue des consommateurs du Burkina à mi-mandat a fait le point des actions menées, en se focalisant sur les préoccupations d’actualité pour le consommateur.
Le bureau exécutif national (BEN) de la LCB a pour mission de promouvoir la participation des consommateurs à des actions qui visent à améliorer la qualité des biens et services au Burkina Faso.
Le président de la ligue, Dasmané Traoré, a fait savoir que plusieurs activités ont été menées au cours de l’année 2020. Il s’agit entre autre, détaille-t-il, de don de masques au ministère de la santé, de 2 campagnes de sensibilisation sur la covid-19 marquées par la production et la diffusion de spots, de capsules et d’affiches, ainsi que de la dénonciation contre l’utilisation de l’Apivirine (à titre expirimental ou autre) à l’insu des malades dans la lutte contre la propagation de la covid-19.
De plus, il y a eu plusieurs saisies par la brigade mobile du ministère du commerce, de produits impropres et détruits tels que du biscuit périmé, 1,5 tonnes de poulets importés et impropres à la consommation, plusieurs cartons et produits divers et impropres à la consommation et un camion de plus de 2000 bidons de 20 litres à Bromont.
Elle a aussi mené une action de justice avec l’affaire de la chloroquine contrefaite saisie à Sankaryaré où elle s’est constituée en partie civile.
Pour ce qui est des préoccupations d’actualité du consommateur, la LCB s’est intéressée à la question de l’apivirine, au cas de l’Office national de l’eau et de assainissement (ONEA), à la préoccupation sur la téléphonie mobile et la question des produits alimentaires impropres à la consommation.
La ligue des consommateurs alerte sur l’utilisation de l’Apivirine
« L’apivirine serait en train d’être administrée à des malades du covid-19 par le service de la pneumologie de l’hôpital Yalgado», révèle Dasmané Traoré qui explique que ces malades ne sont pas informés sur les dangers auxquels ils s’exposent en servant de « cobayes involontaires » à cette étude sur ce produit d’origine étrangère qui n’est même pas prescrit dans le pays de production.
La LCB alerte les consommateurs afin que les malades sous l’apivirine cessent de la prendre et demande ainsi des comptes à l’Agence nationale de régulation pharmaceutique et à l’ordre des médecins pour leur silence.
Pour ce qui concerne l’ONEA, à la date d’aujourd’hui, la LCB dit recevoir toujours des plaintes liées à la facturation. « Ayant constaté une augmentation qui curieusement coïncide avec la mise en application de la facturation bimestrielle et la difficulté pour le client de suivre et de comprendre sa consommation sans explication et à des montants très élevés, nous avons rencontré l’Onea le mercredi 9 décembre dernier. Après cette séance de travail avec l’Onea, il est ressorti effectivement une logique de consommation dans la facturation des cas examinés », explique le président de la ligue.
La LCB a cependant demandé à l’Onea que l’exercice qui a été fait séance tenante pour traiter le cas des plaintes qu’elle a exposées soit généralisé et qu’une opération spéciale qui consiste à établir et exécuter un chronogramme de sorties dans les agences pour une rencontre individuelle avec les clients soit faite afin d’examiner ensemble leurs factures.
Quant aux plaintes des consommateurs vis à vis de la qualité des services des opérateurs de téléphonies mobiles récurrentes et nombreuses, Dasmané Traoré affirme que sa structure a déjà rencontré les sociétés de téléphonies mobiles à cet effet. « La LCB , face à une telle réalité a rencontré individuellement toutes les sociétés de téléphonies mobiles et a saisi l’ARCEP sur les préoccupations des consommateurs», a-t-il dit.
Destruction des produits impropres à la consommation
Enfin, la LCB en collaboration avec les services étatiques de contrôle et de répression a procédé à une saisie et à une destruction de produits alimentaires impropres à la consommation. La dernière en date remonte au 16 décembre 2020 avec l’incinération de poulets impropres à la consommation au centre d’enfouissement de Tanghin, de provenance de l’Amérique latine qui avaient pour destination le marché burkinabè.
Ainsi, face à toutes ces situations défavorables au consommateur, la LCB fustige les importateurs de ce genre de produits et s’en démarque. Elle invite par ailleurs les consommateurs à la prudence, à la vigilance et surtout à la dénonciation et interpelle également les autorités afin de mener des actions plus vigoureuses.
Mireille Sandrine Bado
Minute.bf