vendredi 13 décembre 2024
spot_img

Projet Cité Communale à Raguitenga : « Ce n’est rien d’autre qu’une volonté pour d’autres de spolier nos terres » (Ressortissants)

Ceci est un communiqué de presse des ressortissants de Raguitenga concernant le projet de Cité Communale de ladite localité, dans la région du Centre-Nord du Burkina Faso. Ces derniers dénoncent « la volonté pour d’autres de spolier [leurs] terres sans aucun respect des aspirations des propriétaires terriens légitimes ». Lisez plutôt !

« Ce projet de Cité Communale à Raguitenga pour lequel nous avons pris du temps à dépenser nos énergies depuis 2017 n’est rien d’autre qu’une volonté pour d’autres de spolier nos terres sans aucun respect des aspirations des propriétaires terriens légitimes.

Suite à une demande du Haut-commissaire de la province du Sanmatenga lors d’une rencontre tenue le mercredi 26 juillet 2023 dans la salle de conférence de la mairie de Korsimoro, invitant les Comités de Suivi Villageois du Projet de Cité Communale à Raguitenga qui connait de graves problèmes depuis 2017, à travers leurs présidents de clarifier leurs positions par rapport à la réalisation du projet, les Représentants du village de Raguitenga ont adressé une note au Président de la Délégation Spéciale de Korsimoro, le 1er août dernier, pour manifester une fois de plus leur refus, car « ce projet de Cité Communale à Raguitenga est suicidaire et n’est rien d’autre qu’une politique de spoliation des terres des pauvres villageois. »
En effet, la réalisation du projet de la Cité communale connaît effectivement des difficultés dans son ensemble depuis 2017. Ces difficultés, Selon la correspondance, « ont été provoquées par les anciens maires de Korsimoro Madame SAWADOGO Salamata, Monsieur OUEDRAOGO Jacques, et Monsieur COMPAORÉ Ousséni, technicien du projet qui ont berné le Tengsoba (Chef de terre de Raguitenga) avec des méthodes qui ont malheureusement créées beaucoup plus de divisions entre les populations du village.  Ces deux anciens maires et l’homme clé du projet, de par leurs méthodes moyenâgeuses, ont fait fi de toute négociation, de communication franche et honnête, et ont privilégié malheureusement la voie de la violence, des intimidations, du sabotage et des fausses promesses depuis plus de sept (7) ans pour nous réduire au silence », peut-on lire dans la correspondance.

Le Comité de Suivi Villageois du Projet de Cité Communale à Raguitenga s’indigne de constater également les mêmes faits qui s’alignent sous la houlette du PDS de Korsimoro. 

« Votre statut de Préfet et de Président de Délégation Spéciale aurait pu servir d’aubaine pour mieux comprendre le fond du problème de la Cité depuis 2017 », note la correspondance.

En outre, la rencontre du 26 juillet 2023, présidée par le Haut-commissaire de la province du Sanmatenga a été l’occasion pour les Comités de Suivi Villageois du Projet de Cité Communale à Raguitenga de s’imprégner des nouvelles réalités liées à la réalisation du projet. Ces nouvelles informations sont entre autres :

Les conditions d’indemnisations ;

  • le plan de collecte des moyens financiers pour le projet;
  • le refus catégorique de prendre en charge les constructions et les investissements après le recensement de 2017 dans le site : nous pensons que pendant sept (7) ans nous ne pouvons pas nous enfermer dans cet état de suicide économique, de progrès et de développement. Alors qu’à un moment donné la communication était interrompue entre les promoteurs du projet et le Comité de Suivi Villageois du Projet (CSVP) de Raguitenga. Avec l’augmentation de la population et les investissements après sept (7) ans, nous jugeons cette mesure illégale et suicidaire ;
  • l’attitude des différents responsables de la commune envers nous, la population cible du projet, etc.

Selon toujours les notes de la correspondance, en plus de ces nouvelles informations, les Représentants du village de Raguitenga avaient déjà fait des suggestions de :

  • la résolution pacifique des crises foncières liées au projet depuis 2017 ;
  • la réconciliation entre le chef du village et le Tengsoaba de Raguitenga;
  • la réconciliation entre les habitants du village, victimes de manipulations du fait de ce projet ;
  • le cas de copropriétaires terriens sur le site de Tengsoaba qui constitue un grave problème de cohésion sociale.

« N’étant donc pas convaincus d’un plan réel et d’une volonté manifeste de résolution des différentes crises liées au projet de la Cité communale, nous les exploitants terriens, constituant le Comité de Suivi Villageois du Projet, décidons à l’unanimité avec le représentant du Tengsoaba (propriétaire terrien légitime) de :

1- nous retirer dans les clauses entamées depuis 2017 dans le cadre de la réalisation du projet pour ne pas être témoin de la dégradation des crises dans la localité ;

2- nous retirer de toutes les instances du projet, qui ne répond pas aux attentes des populations. Ces instances sont entre autres :

  • la commission de cession provisoire des parcelles et d’indemnisation des Personnes Affectées par le Projet (P.A.P) comme observateurs ;
  • le comité de pilotage du projet de cité communale de Korsimoro comme observateurs etc.

3- dissoudre le Comité de Suivi Villageois du Projet (CSVP) de Raguitenga face au forcing et au refus des autorités communales de respecter les droits des populations », clarifie la correspondance.

Si les Représentants de Raguitenga clarifient ne pas être contre le développement de Korsimoro, car cela y va de leur bonheur à tous, ils dénoncent cependant « avec fermeté et la dernière énergie que le développement doit être participatif et au grand bonheur de tous les fils et filles de la localité ».

Malheureusement, selon la même source, « ce projet de Cité Communale pour lequel nous avons pris du temps à dépenser nos énergies n’est rien d’autre qu’une volonté pour d’autres de spolier nos terres sans aucun respect des aspirations des propriétaires terriens à Raguitenga. Même si l’État est une continuité, nous jugeons que l’État ne doit en aucun cas violer les droits des populations dans n’importe quel type de projet », interpelle le Comité villageois dans la correspondance. En guise d’exemple pour traduire la violation de la loi, « figurez-vous qu’en 2020, nous avons été interdits par la mairie d’exploiter nos terres cultivables ; nous avons assisté au bornage de notre village sans aucune procédure de négociation ni d’entente ; des forces de l’ordre étaient mobilisés pour réduire les populations au silence. », détaille la note adressée au PDS de Korsimoro.

Dans la même correspondance, les habitants affirment ne pas être « dans un esprit de guerre. La preuve en est que depuis le début du projet en 2017, nous avons toujours suivi la voie du dialogue avec les autorités d’alors qui ont refusé de nous écouter. Conscients aussi de la question sécuritaire et des énormes sacrifices que nous consentons, nous avons pris les décisions citées ci-haut pour éviter un éventuel trouble à l’ordre public et de mettre le feu aux poudres. »

La note précise que : « Nous ne souhaitons pas voir une commission ou une équipe dans le site (sur les 151,200 hectares) du Tengsoaba de Raguitenga. D’ailleurs, le Tengsoba a maudit ses terres depuis 2021. Cette action ancestrale de la tradition moaaga a refroidi les pas de vos prédécesseurs sur le terrain. »

Face à la persistance des promoteurs du Projet de la Cité, le Comité interpelle le Président de la Délégation Spéciale : « nous vous demandons humblement ainsi qu’aux partenaires du projet, de nous laisser cultiver nos champs comme d’habitude car nous dépendons de l’agriculture. »

Par ailleurs, la note avertie : « Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la commune de Korsimoro, si rien n’est fait et que la situation reste en l’état, nous resterons vaille que vaille debout contre toute tentative de démolition de notre village et aussi la confiscation de nos champs cultivables au profit du projet de la Cité communale de Korsimoro. »

Les habitants jugent le projet « suicidaire à tel point qu’ils (les promoteurs) nous ont caché certaines vérités depuis le début de ce projet. »

L’État est donc interpellé à diligenter des enquêtes afin de comprendre les tenants et les aboutissants de ce projet foncier qui cause de sérieux problèmes dans la Commune de Korsimoro depuis 2017, dans un contexte d’insécurité grandissante ».

Minute.bf

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Articles connexes

Burkina/Finances publiques : Plus de 2 400 milliards FCFA mobilisés en 2024

Les travaux de la 2e session ordinaire du Conseil d'administration du Secteur ministériel (CASEM) du Ministère de l'Économie...

Burkina : L’Association LEADERS sensibilise les élèves aux méfaits de la drogue

Les responsables de l'Association LEADERS ont organisé ce jeudi 12 décembre 2024, à Ouagadougou, un forum sur les...

Affaire détournement fonds humanitaires : Amidou Tiégnan dit avoir retiré frauduleusement 7 millions de F CFA sous Zoulkoufil Konaté

L'audience de l'affaire citée du Ministère public contre Amidou Tiégnan et autres portant sur le détournement des fonds...

Affaire détournement fonds humanitaires : Amidou Tiégnan n’est pas si teigneux avec Zoulkoufil Konaté

Le jugement de l'affaire citée du Ministère public contre Amidou Tiegnan et autres pour détournement de fonds au...