Le président par intérim du
Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré a réagi aux propos de
l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Xavier Lapeyre de Cabanes qui avait
soutenu sur les antennes d’une radio de la place que ce que les pays du sahel
racontent sur son pays ne sont que des « bêtises ».
« L’ambassadeur de France représente son pays ; il a parlé. Si vous voulez, vous pouvez vous aussi parler. Est-ce qu’il y a quelqu’un qui vous a interdit de parler ? Il a exprimé son opinion, son point de vue. Vous êtes aussi libre d’exprimer votre point de vue comme nous allons le faire tout à l’heure », a réagi Simon Compaoré, ancien ministre d’Etat, ministre de la sécurité intérieure à une question d’un journaliste qui demandait sa lecture sur les propos de l’ambassadeur français au Burkina Faso.
L’ancien maire de Ouagadougou a rappelé que les autorités actuelles ont le devoir, au regard de leur mission, de « faire beaucoup attention » dans leurs propos parce que, explique-t-il : « lorsqu’on gère le pouvoir, on doit éviter des légèretés dans notre façon de faire ». Il ajoute qu’une nation, aussi puissante qu’elle soit, aura toujours besoin de l’autre quoique petite. Il serait « irresponsable » selon lui aujourd’hui, de vouloir rejeter l’autre sous prétexte que nous sommes indépendants.
« Ceux qui ont fait science économique ont connu l’histoire de Robinson Crusoé qui était sur une île isolée, solitaire. Il a été démontré que même s’il a des biens, il finira par les épuiser et il saura finalement que solitaire, il ne peut pas avancer. Il a besoin d’autres pour vivre ou survivre », a expliqué Simon Compaoré.
« Un homme normal ne peut pas raisonner ainsi… »
Les réactions de certains internautes sur les relations qu’entretient le Burkina Faso avec la France n’ont pas été bien accueillies du côté de la majorité présidentielle. Simon Compaoré, réagissant à certains propos, précise que bien qu’indépendant, le Burkina Faso a toujours besoin d’autres pays pour aller vers son développement. « Les petits ont besoin des grands, les grands ont aussi besoin des petits. C’est la règle de vie de communauté qui veut que ce soit ainsi. Au sein du Burkina ou en dehors du Burkina, c’est comme cela qu’il faut raisonner », s’est-il expliquer.
Il estime que « ceux qui pensent que l’indépendance veut dire qu’on n’a pas besoin de quelqu’un, je suis recroqueviller, je fais comme je veux, je me suffis à moi-même, ce sont des gens peut-être chez qui ça ne marche pas tellement ». Un homme normal, poursuit-il, ne peut pas raisonner ainsi.« L’indépendance ne veut pas dire que nous nous suffisons à nous-mêmes. Nous sommes entourés par six pays (Côte d’Ivoire, Togo, Beni, Mali, Niger et le Ghana). Est-ce que nous pouvons dire que parce que nous sommes au Burkina ici, nous n’allons rien faire avec ces pays parce que nous cultivons et que cela nous suffit ? Si nous le faisons, nous allons creuser notre propre tombe », a indiqué Simon Compaoré.
« …s’unir et faire front commun malgré nos différences politiques… »
Les partis de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition ont pris part au dialogue politique tenu du 15 au 22 juillet 2019 à Ouagadougou. Sur les questions d’intérêt national qui ont guidé le débat, les différents partis politiques, malgré leur différence politique et leur divergence d’approche, se réjouit l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP), ont à cœur de s’unir et de « faire front commun » quant à la façon de « construire l’avenir du pays, pour s’opposer à l’ennemi terroriste qui n’hésite pas à tuer chaque jour plusieurs de nos frères, à brûler et à piller les biens de l’Etat et de ses représentants », a expliqué Zalissa Koumaré, Secrétaire générale du Nouveau temps pour la démocratie (NTD), porte-parole du jour de l’APMP.
Sur le décès le 15 juillet dernier des onze personnes gardées à vue dans les locaux de l’unité anti-drogue de la police nationale de Ouagadougou, l’APMP déplorant cette tragédie, a invité toutes les parties concernées à tout mettre en œuvre pour l’avènement de la vérité dans ce drame.
S’agissant des déplacé forcés pour cause de terrorisme, l’APMP appelle tous les Burkinabè à la solidarité nationale pour leur venir en aide. Intervenant sur la question de la loi modificative du code pénal qui réglemente l’utilisation des réseaux sociaux, l’APMP pense qu’il est plus qu’impérieux de règlementer l’utilisation des réseaux sociaux dans ce contexte de terrorisme et de radicalisme grandissant afin de garantir au peuple les chances de vaincre l’hydre morbide. Elle dit donc prendre acte de la décision du Conseil constitutionnel qui consacre la conformité des dispositions du nouveau code pénal avec les dispositions de la loi fondamentale.
Armand Kinda
Minute.bf