L’association les Amis de la république (AMIRE) a tenu une conférence de presse ce 28 janvier 2022 à Ouagadougou. Il était question pour cette association de se prononcer sur la situation nationale marquée par la chute du président Roch Marc Christian Kaboré et l’avènement des militaires du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR). L’association a considéré le coup d’État comme un mal, mais un mal nécessaire.
« Le coup d’État est anticonstitutionnel, donc nous le condamnons », a d’emblée fait savoir Waliou Adeguerou, porte-parole de l’AMIRE. Mais pour lui, s’il est vrai que le coup d’État est anticonstitutionnel, « c’était un mal nécessaire au vu de l’incapacité grandissante du régime passé à faire face au terrorisme ». L’AMIRE estime que, « quand on vote un président, son rôle régalien c’est de protéger les Burkinabè ». Aussi, vu que ce rôle régalien de l’ancien président n’a pas été respecté, « des Burkinabè ont pensé qu’il fallait faire un coup d’État », justifie Waliou Adeguerou.
Par ailleurs, l’Association des amis de la république n’est pas totalement pour le coup d’État et elle le fait savoir. « Nous avons pris acte, mais nous pensons qu’il fallait trouver une autre solution. Le pouvoir peut arrêter par un pouvoir conformément aux règles démocratiques. La démocratie a ses règles et il fallait utiliser les recours de la démocratie pour démettre le président Kaboré », a fait savoir le principal conférencier.
L’AMIRE insiste et explique sa position mitigée par rapport au coup d’État: « nous sommes des légalistes. Nous respectons la constitution et le coup d’État ne s’inscrit pas dans ce cadre. Nous condamnons donc le coup d’État, mais nous le saluons quand même parce que les militaires sont venus pour sauver la nation. Quand la cour brûle est-ce que vous allez chercher de l’eau propre pour l’éteindre? Même avec de l’eau sale il faut l’éteindre. C’est là, la situation que vit le Burkina Faso à travers le coup d’État « .
Pour terminer, l’AMIRE dit attendre de la junte, la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la corruption et le retour à l’ordre constitutionnel normal.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf