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jeudi 18 avril 2024

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Recherche agricole : Hamadou Sidibé s’attaquent aux thrips sur le niébé

Hamadou Sidibé a exposé le mercredi 21 octobre 2020, sa thèse sur le thème : « Hérédité de la résistance aux thrips (Megalurothrips sjöstedti) Trybom de variétés de niébé (Vigna unguiculata (L.J) Walp) de la collection du Burkina Faso et identification de sources de résistance ». Son travail a été reconnu d’une grande importance par le jury chapeauté par Assovo Simon Pierre Nguetta, professeur titulaire de génétique, amélioration des plantes et statistique à l’université Felix Houphoët Boigny. Il a donc été reconnu « docteur de l’université Joseph Ki-Zerbo, Option science biologie appliquée, spécialité génétique et amélioration des plantes« .

Le 20 octobre 2020 à Kpèlè dans le sud-ouest du Burkina Faso, huit personnes sont mortes par intoxication alimentaire. L’information a été relayée par la télévision nationale. Bien avant, le 1er septembre 2019, une famille à Didyr, commune de la province du Sanguié, sept personnes mouraient d’un premier temps, par intoxication alimentaire. Deux jours plus tard, le bilan macabre est passé à onze. Ce décompte n’est pas exhaustif car la liste est longue. L’intoxication alimentaire causée le plus souvent, selon des spécialistes, par l’utilisation abusive des pesticides par certains producteurs agricoles, a plusieurs fois endeuillé des familles au Burkina Faso. Comment donc lutter contre les insectes et ravageurs des plants sans porter atteinte à la santé humaine et animale ? La réponse à cette question est le soubassement du travail mené par Hamadou Sidibé pendant plusieurs mois dans le but de trouver une solution palliative aux contraintes liées à la production du nébié.

Hamadou Sidibé pendant son exposé devant le jury

« Hérédité de la résistance aux thrips (Megalurothrips sjöstedti) Trybom de variétés de niébé (Vigna unguiculata (L.J) Walp) de la collection du Burkina Faso et identification de sources de résistance », c’est sous ce thème que le chercheur à l’Institut de l’Environnement et de Recherches agricoles (INERA), Hamadou Sidibé a mené sa recherche. Un travail qualifié d’ « une grande importance » par le président du Jury, Assovo Simon Pierre Nguetta, professeur titulaire de génétique, amélioration des plantes et statistique à l’université Felix Houphoët Boigny, en Côte d’Ivoire. Il explique en effet que le niébé est une culture qui est très importante non seulement pour le Burkina Faso, mais aussi pour la sous-région. « Ce genre de travail va contre les insectes nuisibles, et ça nous permet de pouvoir trouver des plantes qui vont résister à l’invasion des insectes et booster la production au niveau des producteurs. C’est surtout l’objectif », a-t-il détaillé.

Lutter contre toute contrainte qui existe sur le niébé

Le travail a consisté à trouver des palliatifs pour éviter que les plantes ne soient pas détruites par des ennemis ravageurs. C’est une recherche faite pour résoudre toute contrainte qui existe sur le niébé. Les thrips, selon l’impétrant, cause d’énormes contraintes, des dégâts sur la production du niébé. « Comme vous le constatez souvent, ce sont des méthodes de lutte chimiques que les gens utilisent. Les gens s’intoxiquent en utilisant ces pesticides », a-t-il regretté, notant que sa recherche est une « alternative proposée », dans le but de « combattre les ravageurs en utilisant des variétés résistantes, des variétés mises au point ». Une méthode qui permet de résoudre un certain nombre de problème selon le chercheur à l’INERA. « La santé du producteur est protégée, l’environnement est protégé, et il y a un gain puisse que ces ravageurs causent d’énormes dégâts allant de 20 à 100% des champs », a-t-il indiqué.

Assovo Simon Pierre Nguetta, professeur titulaire de génétique, amélioration des plantes et statistique à l’université Felix Houphoët Boigny, en Côte d’Ivoire, président du jury

Ainsi, l’impétrant propose la « lutte intégrée » à travers l’utilisation des variétés résistantes qui seront mises au point pour pouvoir protéger les productions contre ces ravageurs. Pour mieux lutter contre les produits chimiques qui intoxiquent les populations, les chercheurs entendent intensifier les sensibilisations de telle sorte que les producteurs puissent connaitre le ravageur pour mieux le combattre par des méthodes naturelles. Ce combat passera par la mise en place d’une variété qui pourra aider les producteurs à contourner les ravageurs dans leurs différentes productions du niébé.

A l’issue de son exposé, son travail a été apprécié par les membres du jury, ce qui lui a valu d’être reconnu digne du titre de docteur de l’université Joseph Ki-Zerbo, Option science biologie appliquée, spécialité génétique et amélioration des plantes. « En tenant compte de tout ce que vous avez fait, le jury vous a donné la mention ‘’Très honorable’’ », a ajouté M. Nguetta.

Hamadou Sidibé, l’impétrant

Pour rappel, les thrips sont de petits insectes qui sont souvent invisibles à l’œil nu mais qui envahissent les fleurs des plants et s’attaquent aux organes reproducteurs de ces plants. « Si vous en avez six dans une fleur, rassurez-vous que vous avez un avortement. Vous savez que la production est fonction du nombre de fleur. Plus vous avez des fleurs dans votre champ, plus vous aurez autant de gousses. Mais s’il y a un avortement au niveau de ces appareils de reproduction, il va de soi que vous ayez un rendement faible ou une baisse de rendement », a expliqué Hamadou Sidibé.

Armand Kinda
Minute.bf

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