En cette reprise du dialogue politique, plusieurs points ont été évoqués au nombre desquels la sécurité, les réformes électorales et la réconciliation nationale. Vincent Dabilgou de la majorité présidentielle, sur ce dernier point précis, a indiqué que c’est une question qui tient à cœur au président du Faso. Le retour des exilés dont Blaise Compaoré et de Yacouba Zida a été également évoqué dans le cadre de cette réconciliation nationale.
Les lignes bougent enfin pour le dialogue politique. Repris le 27 septembre après avoir connu une suspension le 19 juin 2021, le dialogue a finalement refermé ses portes ce 28 septembre 2021. Pour Vincent Dabilgou, co-président de ce dialogue, « ce qu’il faut retenir de ce dialogue politique et qui est aussi un point de consensus, c’est l’appel que le dialogue politique a décidé de donner à la nation ». Vincent Dabilgou et ses partenaires de l’opposition politique estiment que: « l’état actuel du pays (situation sécuritaire) impose que nous puissions nous mobiliser, mobiliser la nation et surtout mobiliser les forces endogènes partout pour que nous puissions nous engager dans cette lutte (contre l’insécurité ndlr) ensemble ».g
Finis les discours subversifs, les critiques, « les flèches » entre majorité et opposition ? Pour l’heure, Vincent Dabilgou a été on ne peu plus clair quand il déclare : « Cette classe (politique) a compris que nous n’allons plus dans la communication nous accuser mutuellement. Nous avons compris que nous sommes des patriotes tous engagés. Les politiciens que nous sommes, devons aller résolument dans une action collective pour accompagner le président du Faso qui est en train de faire des réformes au niveau de la défense et de la sécurité pour que nous puissions être victorieux dans cette bataille (lutte contre l’insécurité ndlr) ».
En réalité, explique Gilbert Noël Ouédraogo « les ministres en charge de la défense et de la sécurité ont fait le point de la situation sécuritaire (à l’entame du dialogue politique, ndlr). Cela a été suivi par l’ensemble de toute la classe politique qui a apporté son soutien afin que nous puissions ensemble trouver des solutions qui puissent sortir notre pays de la situation dans laquelle il est et vaincre sur le plan sécuritaire ».
De la réconciliation nationale et du retour des exilés politiques
Outre la question sécuritaire, la question de la réconciliation nationale et du retour des exilés a été abordée dans ce dialogue politique.
Au niveau de la réconciliation nationale, un point méritait d’être souligné selon Vincent Dabilgou. Pour lui, « c’est la volonté du président du Faso de faire en sorte que le forum sur la réconciliation nationale (à venir) convoque tous les concernés ». À son avis, cela est nécessaire en ce sens que « les Burkinabè ont besoin de réconciliation nationale ». De ce fait, assure-t-il: « le président du Faso s’est engagé à ce que nous puissions aller vers une réconciliation nationale vraie » avant d’indiquer que les participants au dialogue politique ont salué, « l’effort que le président du Faso, lui-même, a engagé de faire en sorte que ce soit Blaise Compaoré ou Yacouba Isaac Zida, de faire en sorte qu’un débat constructif soit mené de manière à pouvoir les permettre de rentrer. Sans oublier les autres exilés ».
Cependant, force est de reconnaître que sur le point toujours, l’opposition n’a pas souhaité que certains dossiers pendant en justice soient jugés avant d’aller à cette réconciliation nationale. Elle souhaite que certains dossiers pendant en justice soient plutôt reversés dans le compte du forum sur la réconciliation nationale.
Dans ce dialogue politique, explique Gilbert Noël Ouédraogo, « nous avons posé des questions sur les démarches qui seront entreprises. Le gouvernement a précisé que sa démarche concerne le triptyque: vérité, justice, réconciliation nationale. L’opposition a souhaité que dans le cadre de la recherche de l’apaisement, l’on puisse avoir une suspension des dossiers en cours de sorte que cela puisse être reversé dans le cadre du processus de réconciliation nationale ».
Des réformes électorales
Des discussions ont été menées également sur les réformes électorales. À ce niveau, si opposition et majorité se sont entendu sur un certain nombre de closes, c’est la manière d’appliquer ces closes qui n’ont pas trouvé consensus.
Le président du Faso, président de cette cérémonie de clôture a tout de même félicité les acteurs de la tenue de ce dialogue. Il a salué l’engagement réciproque et le sens de l’écoute de l’Alliance des Partis de la Majorité présidentielle (APMP) et du CFOP à ce dialogue politique.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf
