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vendredi 29 mars 2024

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Réconciliation nationale : Zeph doit « démissionner », selon Idrissa Nogo

Le Mouvement des Peuples Citoyens (MPC) était en conférence de presse ce jeudi 25 mars 2021 à Ouagadougou. Les conférenciers du jour ont regretté le choix porté sur Zéphirin Diabré, ancien chef de file de l’Opposition politique burkinabè (CFOP), pour conduire la réconciliation nationale. Ils dénoncent une « réconciliation déjà mort-née », et rappellent que le « charme d’une réconciliation, quelles que soient sa procédure et sa finalité, réside aussi et surtout dans l’apport des forces de l’opposition politique et des efforts communs des vents-contraires ».

La nomination de Zéphirin Diabré pour conduire la réconciliation nationale au Burkina Faso ne cesse de susciter des commentaires au sein de l’opinion publique. Chacun y va de son analyse. Il n’est un secret pour personne, l’ancien Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré a rejoint la majorité présidentielle après avoir échoué à l’élection présidentielle passée. Dans ce premier gouvernement du deuxième quinquennat de Roch Marc Christian Kaboré, M. Diabré a été fait ministre d’Etat auprès du président du Faso, en charge de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Depuis lors, M. Diabré a entamé des rencontres avec les différentes parties prenantes pour la réalisation de la mission à lui confiée par le chef de l’Etat. Mais sa position intrigue beaucoup de personnes, surtout certains responsables de la société civile. Après le mouvement Brassard noir qui estimait, au cours d’une conférence de presse, que la place de Zéphirin Diabré n’était pas à la réconciliation nationale, c’est au tour du MPC de Idrissa Nogo de dénoncer cette position. Le MPC va plus loin en demandant la démission du Ministre Diabré.

Idrissa Nogo et ses camarades pensent que « Zéphirin Diabré a théâtralisé ses bureaux en un lieu de pèlerinage politique où les chefs coutumiers et religieux, les politiciens-volages et les sulfureux leaders des Organisations de la société civile (OSC) se bousculent pour être reçus en premiers sur une liste condescendante et suspecte ». Pour Idrissa Nogo, « la réconciliation ne se décrète pas ». Elle est plutôt « une catharsis entre le bourreau et sa victime (ou ses ayant-droits). Elle est à la justice ce que le pardon est au cœur ». Mais, regrette-t-il, « la réconciliation que Zéphirin Diabré s’apprête à servir à la population n’est qu’une pire théâtralisation politique, de petits arrangements amicaux, une promotion et une prime à l’impunité ». Il appelle donc les populations à « unanimement » rejeter cette manière d’aller à la reconcilation nationale.

Exigence de la démission de Zéphirin Diabré

En plus, le MPC demande la démission de Zéphirin Diabré, ce, pour trois raisons. La première raison, relève Idrissa Nogo, est que Zéphirin Diabré a « été juge et partie dans l’histoire politique récente du Burkina Faso ». Partant de ce constat, estime-il, Zeph « ne peut pas conduire la réconciliation ». « Zéphirin Diabré est un personnage politiquement trop marqué. Il a activement contribué à faire chuter le régime de Blaise Compaoré en octobre 2014 », a argumenté le principal conférencier qui pense d’ailleurs que Zéphirin Diabré a contribué à « humilier » l’ancien chef d’Etat « en exigeant sa démission et celle de son gouvernement » pendant l’insurrection d’octobre 2014.

La deuxième raison, selon Idrissa Nogo, est que les attributions du Ministre de la réconciliation nationale sont « un plat de tô couché réchauffé ». En effet, selon ses explications, cette question de réconciliation nationale avait été initiée sous l’ère Compaoré en 1999 avec comme chef d’orchestre Ram Ouédraogo. De ce constat, M. Nogo appelle à la démission de Zéphirin Diabré « pour laisser la place à l’ancien ‘‘manager’’ de l’artiste musicienne congolaise Tchala Mwana pour qu’il termine ce qu’il a entrepris entre 1999 et 2002. »

La troisième raison consiste, selon M. Nogo, à faire « sortir le rapport du Collège des Sages (CDS) du tiroir présidentiel et le réactualiser ». Il note de ce fait que « le rapport du collège des sages présidé par monseigneur Anselme Sanou mis en place par Blaise Compaoré par décret n°99-158/PRES le 1er Juin 1999 est aujourd’hui encore un sujet politique tout aussi majeur qu’actuel ». Il suffit donc, insiste-t-il, de « réactualiser courageusement le rapport des Sages et de supprimer les institutions doublons budgétivores comme le HCRUN (Haut conseil pour la réconciliation nationale), le HCDS (Haut conseil pour le dialogue social) et le Médiateur du Faso. « D’ailleurs, monseigneur Anselme Sanou n’est pas mort. Donc Zéphrini Diabré doit démissionner pour laisser la place au prélat afin que lui et ses mandataires terminent ce qu’ils ont entrepris au lendemain de l’assassinat crapuleux du journaliste Norbert Zongo et de ses compagnons le 13 décembre 1998 », a-t-il conclu.

Minute.bf

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