Le média en ligne burkinabè d’actualités féminines, Mousso News, en collaboration avec l’association « Mots d’Elles », a tenu la 5e édition de Wikigap, ce jeudi 14 novembre 2024, à Ouagadougou. L’activité a permis aux organisateurs de présenter le profil des femmes qui ont été référencées sur l’encyclopédie Wikipédia.
Rendre hommage aux écrivaines burkinabè à travers des écrits internet et principalement sur Wikipédia, c’est l’objectif que s’est fixé Wikigap, qui est, faut-il le préciser, le référencement des profils de femmes sur Wikipédia. C’est une initiative qui vise à « mettre fin aux disparités sur le genre » sur le net. Wikigap, c’est également une plateforme de mise en visibilité des profils d’écrivaines du Burkina Faso.
Selon la promotrice de la campagne Wikigap, Bassératou Kindo, par ailleurs Directrice de publication du journal Mousso News, le but est de « mettre en lumière toutes les amazones qui ont eu un impact positif de par le passé et qui continuent d’avoir de l’impact » sur la communauté. « C’est très nécessaire pour les écrivaines du Burkina Faso, parce que ce sont des personnes qui apportent une plus-value, non seulement à la littérature, mais aussi de façon globale à la culture de nos communautés. Et parfois, elles et leurs œuvres ne sont pas connues, donc, pour cette édition 2024, nous avons décidé de leur rendre hommage à travers des écrits sur elles sur l’encyclopédie mondiale », a-t-elle déclaré.
Poursuivant, elle a ajouté qu’il s’agit également de parler aussi de leurs œuvres, surtout de promouvoir leurs citations. « Souvent on cite Michèle Obama, Fatou Diome et on oublie nous-mêmes nos écrivaines qui écrivent de belles citations qui interpellent la communauté. Ce sont ces citations qu’on veut promouvoir sur la plateforme mondiale », appuie-t-elle.
« Un travail de référencement très capital »
La Présidente de l’association « Mots d’Elles » des écrivaines du Burkina Faso, Bernadette Dao, estime qu’il y a un manque d’information sur les écrivaines burkinabè sur internet, d’où la nécessité pour elles de disposer d’une plateforme en la matière comme Wikigap. Il urge donc, de son avis, d’accompagner un tel projet porté par Mousso News. « Je suis bien évidemment très impressionnée puis admirative du travail qui se fait. (…) Comme cela a été dit dans le mot introductif, c’est précisément l’information qui manque sur nous. Ce n’est pas la matière qui manque, chacune de nous est très prolifique, aussi bien dans les œuvres publiées que les manuscrits qui sont dans les tiroirs. Donc, ce n’est pas la matière qui manque, mais le fait de ne pas être connue. Ce travail de référencement pour nous me semble vraiment très capital », a-t-elle soutenu. À l’entendre, ce travail de référencement portée par la journaliste Bassératou Kindo contribuera à mettre en lumière les actions des écrivaines et sera, pour elles, une source de motivation pour continuer l’aventure de l’écriture.
En plus de Bernadette Dao, Viviane Ouédraogo, linguiste-écrivaine, s’est réjouie à son tour de savoir que la campagne Wikigap est une vitrine par excellence pour booster la visibilité et promouvoir les écrivaines du Burkina Faso. « Pour moi, c’est une joie et une fierté surtout de savoir que les écrivaines burkinabè connaîtront une visibilité », s’est-t-elle réjouie.
Pour information, depuis 2020 jusqu’à ce jour, c’est près d’une centaine de femmes qui ont été référencées dans plusieurs domaines d’activités par la campagne Wikigap.
Jean-François SOME
Minute.bf