Un rapport d’information parlementaire épingle les relations France-Afrique ces deux dernières décennies. Le dossier rapporté par les députés Bruno Fuchs et Michel Tabarot, le mercredi 08 novembre 2023 s’attaque à la stratégie de coopération française en Afrique depuis plus de vingt ans, y compris avec le président Emmanuel Macron.
C’est un document de 175 pages obtenu à la suite de plusieurs dizaines d’audition impliquant des personnalités en France comme en Afrique que les députés Bruno Fuchs et Michèle Tabarot ont présenté. L’ancien président François Hollande et le président nigérien Mohamed Bazoum, quelques temps avant son renversé par un coup d’État militaire en juillet 2023 font partie des personnes auditionnées. A ce propos, le double-jeu de la France qui consiste à condamner certains putschs comme les cas maliens et burkinabè tout en validant d’autres, celui tchadien a été pointé du doigt par les rapporteurs.
Autre point relevé par les députés, c’est ce qu’ils qualifient de « maladresses vexatoires » dans les mots comme ceux employés par Emmanuel Macron vis-à-vis de son homologue congolais Félix Tshisekedi en mars 2023. Le rapport parlementaire souligné que des actes comme le sommet Afrique-France de Montpellier où les présidents africains n’avaient pas été invités et la politique des visas jugée « humiliantes » par les élites africaines doivent cesser. Bruno Fuchs et Michèle Tabarot appellent à plus de cohérence et de respect, recommandant la création d’un visa spécifique pour les pays d’Afrique francophone, de rebâtir un corps diplomatique plus vigoureux et plus ouvert aux Français afro-descendants.
En outre, dans le rapport, les députés suggèrent-ils la prise en compte de l’Afrique dans les programmes scolaires. Il s’agit concrètement d’enseigner « l’Afrique d’aujourd’hui » dans les écoles françaises, de développer les études africaines dans les grandes écoles du pays, voire créer un Institut des hautes études sur l’Afrique.
Enfin, Bruno Fuchs et Michèle Tabarot appellent à mieux vendre « la marque France ». Pour eux, il y a un manque de communication sur les actions positives de la France en Afrique alors que les financements sont en augmentation avec notamment 15,5 milliards d’euros de prêts ou de dons entre 2020 et 2022. Ils proposent de mettre en lumière les efforts fournis dans ce sens pour moins se focaliser « sur la communication politique et militaire ».
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