dimanche 8 septembre 2024
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Rencontre musicales africaines : Didier Awadi félicite « un projet panafricain »

Présent à Ouagadougou dans le cadre des Rencontre musicales africaines, Didier Awadi a accordé une interview à www.minute.bf. Dans cet entretien, la Star intercontinentale du rap n’a pas caché son admiration pour l’initiative portée par Alif Naaba depuis maintenant six (06) années. Il s’est également exprimé sur la dynamique actuelle de la musique burkinabè et africaine en général, non sans évoquer son featuring avec Smarty. Lisez plutôt ! 

Minute.bf : Bonjour Awadi ! Comment se passent le séjour et les REMA ? 

Didier Awadi : Les REMA se passent très bien et je suis très heureux de participer à cette 6e édition parce que j’ai vu comment ça grossit, comment de nouveaux partenaires arrivent et nous font confiance. Je dis nous parce que je m’approprie les REMA. Aujourd’hui, c’est un projet panafricain énorme et Ouaga continue à rester une grosse capitale de la musique africaine et il faut tout faire pour que ces REMA continuent de grossir. La manière dont ça prend de l’ampleur actuellement, franchement, on ne peut que dire félicitations à Alif et à toute son équipe parce qu’il fallait réussir à réunir le monde à Ouaga surtout en cette période assez trouble pour la politique ici au Burkina Faso.

Minute.bf : On voit que vous appréciez bien l’initiative. Est-ce qu’on peut considérer les REMA comme le point de départ d’une Afrique qui veut s’affirmer musicalement, qui veut prendre sa souveraineté musicale ?

Didier Awadi : Oui ! Aujourd’hui, les sujets sur lesquels on réfléchit, c’est la souveraineté culturelle. Aux REMA, ce qu’on est en train de proposer, c’est comment on se met ensemble pour influer sur les politiques culturelles.

Aujourd’hui, on est envahi par les promoteurs pour la distribution digitale partout dans le monde. Mais quelle est la proposition de l’Afrique ? Elle ne pourra pas venir d’un seul pays. Elle pourra venir des pays qui se mettent ensemble et des acteurs culturels qui se mettent ensemble pour proposer leur modèle. Sinon, les modèles occidentaux arrivent, imposent les règles du jeu et prennent les bénéfices tous seuls. On ne sera encore que des consommateurs, alors qu’il faut qu’on arrive nous aussi à proposer des choses, qu’on ne soit pas seulement consommateurs, mais qu’on soit aussi une force de proposition. 

Minute.bf : Et là, les REMA offrent un cadre de proposition! Au-delà de cela, peut-on s’attendre à ce qu’il y ait des démarches vers les politiques pour conquérir cette souveraineté dont vous parlez ? 

Didier Awadi : Avec les REMA et à partir d’autres plateformes comme le « Salon de Ségou » qui se passe en ce moment, comme « Visa for Musique », un autre grand marché de musique à Rabat… les acteurs pourront se mettre ensemble et à partir de là, on pourra parler aux acteurs politiques. Un acteur politique n’est pas un acteur culturel, mais il a en charge de créer le cadre dans lequel les acteurs culturels peuvent s’épanouir. Mais ils ne peuvent savoir nos besoins que si on les leur exprime. Donc, notre travail est de faire remonter nos besoins, nos désirs, notre réalité aux politiques, qui vont aller sur d’autres plateformes et les défendre. 

Minute.bf : Le Burkina Faso, c’est chez vous! Vous êtes régulièrement ici. Comment appréciez-vous la dynamique actuelle de la musique burkinabè ?

Didier Awadi : La musique burkinabè a toujours été dynamique. C’est vrai qu’elle n’est pas très visible en dehors du Burkina Faso. Et c’est ça, le challenge du Burkina Faso aujourd’hui. On a quelques-uns qu’on voit, mais on ne les voit pas tous. Par exemple toute cette nouvelle génération qui remplit des stades aujourd’hui, on ne les voit pas assez. Et je pense que plus on aura des grosses plateformes comme cela (REMA), plus nous, on pourra les voir. C’est pour cela que j’applaudis les concerts qui sont organisés pendant les REMA parce qu’on découvre. Le grand concert aussi qui sera organisé, on va aussi découvrir les grands artistes. C’est une super plateforme (REMA, ndlr) qui va permettre à la culture burkinabè de briller de partout en Afrique et dans le monde.

Minute.bf : Vous avez récemment fait un featuring avec Smarty. Pouvez-vous revenir sur les circonstances de son enregistrement ? 

Didier Awadi : Le feat avec Smarty, c’est un titre avec un frère ! 

En fait, il est venu à Dakar pour d’autres choses et on discute dans la voiture, on se dit depuis toutes ces années, on a créé des projets ensemble, mais on n’a jamais fait un projet à deux. Et tout le monde nous dit : Awadi tu écris bien, Smarty tu écris, on aimerait bien voir quelque chose de vous ensemble. Dans la voiture, je dis, mais c’est vrai. Il avait un titre, qu’il avait déjà préparé. Il est passé au studio, j’ai écouté et j’ai dit waouh, Smarty a mis un super gros niveau dans le titre. Ça m’a vraiment fait plaisir de pouvoir collaborer avec lui et d’écrire ce morceau avec lui. Ça été un moment de bel exercice.

En vidéo, ce que Didier Awadi pense des REMA et de la musique burkinabè ⤵️

Propos recueillis par Franck Michaël KOLA et Oumarou KONATE

Minute.bf

1 COMMENTAIRE

  1. C’est pas dans balai citoyens des corrompu que ont peux réussir quelque chose . Elie Kamano, smockey, sams’k le djah , Awadi du Sénégal tous des frelaté.

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