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vendredi 19 avril 2024

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Reprise des cours: “pas de lave-mains ni de cache-nez” au lycée provincial de Kongoussi

Même si le lycée provincial de Kongoussi n’a pas son effectif habituel, ce sont des groupuscules d’élèves en plein débat que nous avons trouvés autour de 8 heures et demie ce 1er juin 2020, premier jour de la reprise des cours qui étaient interrompus depuis le 16 mars dernier pour lutter contre la propagation du Covid-19 au Burkina Faso. Visiblement joviale de retrouver les amis et la classe, Chantal SAWADOGO, élève en classe de terminale A se réjouit de la reprise des cours après une longue attente teintée de désespoir. « Nous remercions beaucoup le gouvernement pour ce qu’il a fait pour nous. Puisse que nous mêmes, nous ne nous attendions pas à cette décision. Il y a d’autres personnes qui disaient que cette année sera une année blanche. Il n’y avait plus l’inspiration bien que nous étions concentrés dans les études. Mais nous sommes très contents ce matin pour la reprise des cours », se réjouit-elle.

Chantal SAWADOGO, élève en classe de terminale A se réjouit de la reprise des cours

Si pour Chantal Sawadogo la reprise est un satisfecit total, le délégué général des élèves du lycée s’inquiète des conditions dans lesquelles la reprise a lieu. Pour Sougri-Nooma Christian OUEDRAOGO, cette reprise des classes devrait rimer avec la prise des mesures barrières. « Nous ne sommes pas totalement satisfaits parce que nous nous attendions ce matin à des laves-mains déjà disposés et la désinfection des classes. Nous nous attendions également aux cache-nez promis par le ministre hier oubien ce matin. Mais quand nous sommes arrivés ce matin, nous avons vu qu’à part les mesures de distanciation sociale, il n’y aucune autre mesure qui a été prise pour éviter la contamination au covid19 », regrette-t-il. Avant d’ajouter: « nous estimons que si le virus était bien réel, le temps que nous avons passé ensemble ce matin même pouvait suffire pour que 50 personnes puissent se contaminer ».

D’un air ahuri, le délégué général des élèves s’inquiète de la division des classes en deux pour le respect de la distanciation sociale. « Les élèves en classe d’examen veulent à tout prix composer. Mais il faut noter qu’il y a des insuffisances parce dès qu’on commence avec un professeur et qu’on se trouve contraint de terminer avec un autre professeur, ce n’est aussi facile. Il faut aussi que le gouvernement tienne compte de ce paramètre », a-t-il suggéré.

Au lycée provincial de Kongoussi, les élèves toujours en attente de leurs cache-nez

« À défaut de la maman, on tête la grand mère »

En conclave avec les enseignants de son établissement, Remen Aristide, proviseur du lycée provincial de Kongoussi rassure quant à la reprise des cours. « Il y a un certain nombre d’éléments que nous avons pu mettre en place. Notamment la division des classes en deux cohortes, la planification de l’achat des laves mains, cela est en train de venir, il reste présentement les masques. Mais on nous rassure que demain (2 juin ndlr) les masques vont être disponibles ».

Pour ce qui est de l’inquiétude du délégué des élèves sur la séparation des classes, le proviseur répond: « À défaut de la maman, on tête la grand mère. Nous voyons cette difficulté mais il y a un contrat pédagogique entre chaque enseignant et les élèves. Au cours de l’année il y a une certaine familiarité qui est là et quand on change de professeur pour deux, trois semaines ça devient un peu compliqué. Mais on pense qu’avec la collaboration de chaque titulaire de classe, l’enseignant pourra s’adapter plus rapidement ».

« Les élèves des classes intermédiaires ont également droit à une année scolaire achevée… »

Pour Antoine Guibla de la F-SYNTER, cette reprise est loin d’être sereine…

Une reprise que le premier responsable de la Fédération des Syndicats nationaux des Travailleurs de l’Education et de la Recherche (F-SYNTER), section Kongoussi, n’entend pas de la même oreille. Pour Antoine Guibla, cette reprise est loin d’être sereine. « Nous nous référons à la dernière circulaire en date du 30 mai 2020 qui donne un certain nombre de conditions pour que les cours reprennent au niveau des établissements », a-t-il d’abord signifié, notant qu’il s’agit de « la distanciation sociale, la disponibilisation des dispositifs de lave mains et des masques ». Il précise que le syndicat et les enseignants sont regardant sur ces différentes mesures avant de rentrer en classe. M. Guibla ajoute que la sérénité de cette reprise laisse à désirer. Pour lui, les élèves des classes intermédiaires ont également droit à une année scolaire achevée dans de bonnes conditions. Mais, « tel que le gouvernement a annoncé la validation de l’année scolaire, disons que c’est d’une façon hasardeuse qui n’arrange personne », déplore-t-il.

Cependant, à l’école primaire Centre ‘A’ de Kongoussi, ce sont des élèves d’une classe scindée en 3 que nous avons trouvés en plein cours. Ces élèves sont dotés de masques et de dispositif de lavage des mains. En effet, les activités pédagogiques se déroulent bien dans cet établissement. « Les enfants ont des cache-nez, il y a le savon et les dispositifs de lavage des mains », a rassuré Romuald SAWADOGO, Directeur de l’école centre A de Kongoussi. Pour le bon fonctionnement des activités, selon toujours l’instituteur principal, tous les enseignants de l’école ont été appelés à soutenir les « maîtres » du CM2.

Jacques SAWADOGO, correspondant
Minute.bf

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