Le gouvernement burkinabè veut entamer la mise en œuvre de son projet de restructuration des habitats spontanés communément appelés zone non-lotie. Ce jeudi 16 septembre 2021, le ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de la ville assisté par son partenaire ONU habitat et l’agence perspective en charge de l’étude du projet ont invité les Hommes de médias et les OSC du domaine de l’habitat à Ouagadougou pour un atelier d’information et de sensibilisation.
D’une vue globale, le projet vise à viabiliser une superficie de 21 904 hectares pour une population estimée à 4 380 800 habitants comprenant 876 160 ménages sur l’ensemble des 13 chefs-lieux des régions du Burkina et la commune de Pouytenga.
Le cout du projet détaillé s’élèvera à 882 956 154 080 FCFA avec une contribution de 20% des résidents, 20% de la part de l’État (avec une prise en charge de l’adduction en eau potable et d’électricité) et 60% de contribution du secteur privé et les partenaires techniques et financiers (PTF).
La mise en œuvre va consister à une enquête foncière, des aménagements urbains, des concertations (immeubles R+3), une dévolution des parcelles et des appartements, des constructions d’immeubles mixtes et une prévention d’extension des non-loties.
« C’est un programme qui vise à intervenir dans nos zones non loties pour accorder les conditions d’une vie décente, tout en préservant le maximum de construction possible. Cette opération doit être accompagnée d’un niveau de viabilisation en routes, caniveaux, électricité, eau et en construction d’équipement avec un mécanisme de partenariat avec un des acteurs du privé et les partenaires techniques et financiers pour prendre en charge l’opération qui est un peu couteuse », a expliqué Marc Ouédraogo, directeur général de l’urbanisme, de la viabilisation et de topographie sur le projet de restructuration. La commune de Saaba plus précisément le quartier Djikofè arbitrera la phase pilote dudit programme sur une superficie d’intervention de 520 hectares selon Marc Ouédraogo.
Cette restructuration des zones à habitats spontanés, beaucoup de personnes l’attendaient depuis des années. C’est le cas par exemple de Dieudonné Nikiema qui a suivi l’atelier avec intérêt. Pour lui, elle est même devenue la solution. « Cette restructuration on l’attendait depuis 2015 avec le ministre Bonanet. Aujourd’hui je trouve qu’elle est la solution parce que depuis un bon moment on attend le lotissement en vain. Comme ce sont des projections et l’Etat demande des financements d’abord pour le faire, on va être patient et voir la suite », a-t-il soutenu.
Un dispositif institutionnel des acteurs tels qu’un appui budgétaire pour palier à l’incertitude de certaines populations, la prise en charge de la réalisation de certains équipements socio-collectifs grâce à l’application des PTF sont prévus dans le projet.
Un lotissement à proprement dit est aussi prévu dans la zone de la trame d’accueil pour ceux qui n’auront pas de logements après le passage du projet.
Mouni Ouédraogo
Minute.bf