Les habitants de Kalsin, localité située dans la commune de Saaba au nord-est de Ouagadougou, ont protesté, le dimanche 6 avril 2025, contre une mesure de la Société nationale d’Aménagement des terrains urbains (SONATUR), visant à les déguerpir. Ils invitent les autorités du pays à se pencher sur leur situation.
Les habitants disent avoir été informés le 26 mars 2025, par le Président de la délégation spéciale (PDS) communale de Saaba, que la SONATUR envisage de les déguerpir de leur espace en raison d’aménagements prévus sur le site. En dédommagement à cette opération de déguerpissement, il serait prévu, selon le porte-parole des résidents, Zakariyaou Daouda dit Maïga, une attribution de lopins de terre de 150 m² à 220 m² aux « résidents dits méritants » sur trois sites différents. Une idée qui ne rencontre pas l’assentiment des habitants, d’où ce mouvement d’humeur.

Aux dires du porte-parole des résidents, « la zone de Kalsin n’a jamais appartenu à la SONATUR ». Certains résidents, dit-il, se sont installés sur les lieux depuis les années 1995. « Ce site est habité depuis 1995 et, en 2007, nous avons reçu un premier recensement de la part de l’autorité communale. Ce sont les habitants qui avaient financé le recensement en son temps. Chacun avait payé 11 000 F CFA. Malheureusement, après le bornage, le recensement est resté sans suite. Personne ne sait pourquoi. Et en 2018, il y a eu un nouveau recensement qui a été fait par la mairie et la SONATUR. Nous avons assisté la commission ad hoc à faire son travail. Mais à la sortie, en 2020, de leurs résultats, nous avons constaté que c’est un travail qui a été bâclé. Il y a eu plusieurs irrégularités et cela a engendré beaucoup de mécontentements au sein de la population », a-t-il déclaré.
Zakariyaou Daouda dit Maïga et ses camarades disent n’avoir jamais compris les résultats qui ont été publiés suite audit recensement. « La liste (du 2e recensement, ndlr) comporte 1 909 noms, alors que, selon les initiateurs de l’opération, ce sont environ 3 304 résidents qui avaient été recensés. (…) De nombreux résidents ne figurent pas sur la fameuse liste. Certains ont vu les numéros marqués sur leur mur attribués à d’autres personnes », ont-ils fustigé.

Les résidents ont profité de l’occasion pour appeler les premières autorités à se pencher sur la situation afin, disent-ils, d’empêcher leur déguerpissement des lieux. Ils invitent par ailleurs la SONATUR à appliquer à leur quartier la mesure de restructuration prise par le gouvernement, en lieu et place du déguerpissement, qui, disent-ils, leur portera préjudice.
Jean-François SOME
Minute.bf