Les agents de la Société Burkinabè des Filières Alimentaires (SBFA), qui produit l’eau pure et de l’eau aromatisée (Barajii), sont en mouvement d’humeur ce lundi 8 février 2021 au siège de l’entreprise sis a Ouagadougou. Le motif, exprimer leur « ras-le-bol » face à l’indisponibilité de « l’arôme », produit de base de leur activité et les « menaces de licenciements » de certains employés.
« Depuis plus d’un mois, on n’a plus d’arôme, le produit phare même de l’entreprise », déplore le délégué du personnel, Logossina Ouattara, avant de justifier la manifestation de ce jour, par leur « mécontentement face aux pertes » enregistrées à cause de cette situation. « Environ 400 millions de perte », estime-t-il avant de pointer son doigt accusateur à l’endroit du Délégué général (DG) de la société.
« Depuis son arrivée, on ne fait que dandiner. Il n’y a pas de social. Tu viens au service le matin, l’atmosphère que tu vas venir trouver est invivable », dénonce M. Ouattara qui s’interroge alors « dans ces conditions, comment on peut faire pour produire ? ». Pour les agents en mouvement, le mal de la société n’a qu’un seul nom, le DG qu’ils jugent « incompétent ».
Faisant sien l’adage selon lequel « gouverner, c’est prévenir », Adama Bamogo, un autre délégué du personnel fustige : « l’arôme ne peut pas finir sans qu’ il (ndlr; le DG) ne s’en aperçoive. S’il n’a pas su à temps, il nous montre qu’il est incapable de gérer cette boite ».
A ce titre d’ailleurs, il confie qu’un mouvement similaire s’est produit, il y a une année de cela. Ainsi, M. Bamogo pense que le DG devrait « démissionner de son propre chef », sinon, ce sont eux, «les 300 à 400 employés » qui vont le faire.
En outre, l’autre fait reproché au DG, ce sont les « menaces de licenciements » qui ont coûté la vie à certains employés, selon les manifestants.
15 ans de service sans contrat et des menaces de licenciements
« On veut nous renvoyer. Nous travaillons ici depuis 15 ans (…) Au début, l’entreprise n’avait que 3 machines, ensuite 4. On nous a payés à 1 250; 1 500 puis 2 000 F CFA par jour », raconte Bintou Kaboré regrettant que maintenant on veut les licencier au motif de leur vieillesse.
« Des gens sont venus après nous, ont été embauchés et admis à la retraite. Pourtant, nous sommes toujours là sans aucun contrat », regrette la vieille dame, suggérant au DG d’organiser leur retraite pour les 15 ans de service, si jamais il veut les licencier. « Depuis que ce DG est arrivé, ce sont 8 personnes qui ont perdu la vie », confie-t-elle. Et à Aminata Nikiema d’ajouter à ce sujet que « des gens ont piqué des crises cardiaques qui les ont emportés à cause de la menace de licenciement ».
Face à toute cette situation, les employés de la SBFA n’ont qu’un seul souhait : le départ du DG.
De son côté, le délégué du personnel Adama Bamogo a déclaré : « nous demandons au président-directeur général, au Président du Conseil d’Administration, de nous trouver un directeur digne qui a une vision pour sauver cette entreprise », avant de presque menacer : « à la suite de cela, si on n’est pas satisfait, on va sortir et cette fois, le DG verra ce qu’il se passera ».
En attendant, l’administration que nous avons approchée, n’a pas voulu s’exprimer.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf