Ouvert le mardi 2 novembre 2021, le colloque national de l’économie informelle a fermé ses portes le mercredi 3 novembre 2021 à Ouagadougou. La cérémonie de clôture qui a connu la présence du Premier ministre, Christophe Dabiré, était l’occasion pour le Conseil national de l’Economie informel du Burkina Faso (CNEI-BF) de lui adresser les recommandations qui en ont découlé dont la prise de « mesures fiscales incitatives à la formalisation des unités économiques informelles ».
« Allouer un budget de fonctionnement annuel d’un montant de 100 millions de F CFA au CNEI-BF; prendre en compte les moyens de payement électronique pour les cotisations de l’assurance volontaire; accélérer l’opérationnalisation de l’assurance-maladie universelle; prendre des mesures fiscales incitatives à la formalisation des unités économiques informelles… », ce sont, entre autres, les recommandations formulées par les participants au colloque.
Sur le dernier point, estimant qu’un « acteur du secteur informel ne doit pas avoir peur des impôts », le président du CNEI-BF, Salif Nikiema dit espérer que le gouvernement prêtera oreille attentive à leurs recommandations pour une « fiscalité incitative ». Pour lui, « les impôts doivent revoir leurs politiques pour inciter les gens à se déclarer, à être honnêtes ». Alors, il a invité le gouvernement à prendre des mesures pour rassurer les acteurs de l’informel pour qu’il sachent qu’« en se formalisant, ils vont avoir des avantages, des accompagnements ». L’ensemble des recommandations ont été transmises au chef de l’exécutif, par ailleurs patron de la cérémonie.
Le premier ministre prêt à accompagner les acteurs de l’informel
Considérant l’économie informelle comme un « maillon clé » du développement au Burkina, Christophe Dabiré a d’abord rappelé aux acteurs de ce secteur, qu’il compte sur eux pour réaliser « la création d’au moins 600 000 emplois » prévue par le président du Faso dans son nouveau plan quinquennal. Ainsi, leur a-t-il promis : « j’engagerai mon gouvernement, à prendre toutes les dispositions dans les limites de ses possibilités pour la mise en œuvre des conclusions de ce colloque et je ne ménagerai aucun effort pour m’assurer de leur prise en compte dans les actions gouvernementales ».
Dans cette même logique, le ministre en charge de l’emploi, de la promotion de l’entrepreneuriat, Salifo Tiemtoré a rassuré le CNEI-BF que « lorsque les recommandations sont prises par les acteurs eux-mêmes, et en entente, nécessairement elles sont réalisées ».
Sur ces propos, le Directeur pays de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Frédéric Lapeyre a d’abord relevé que les acteurs de l’informel « ont souvent l’impression de ne pas être entendus, de ne pas être compris, que leurs préoccupations ne sont prises en compte dans la formulation des politiques ». Tout de même, il dit compter sur la « volonté politique » du gouvernement traduite par la présence du Premier ministre pour la mise en œuvre des recommandations du colloque.
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