La force française au Mali, Barkhane, dans un communiqué, a fait le point de ses opérations dans le cadre de la sécurisation du Sahel.
Les armées sahéliennes et la Force Barkhane poursuivent leur effort dans la région dite des « trois frontières » en menant des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.
L’actualité a été marquée par la mort au combat du sergent Yvonne Huynh et du brigadier Loïc Risser du 2e régiment de hussards de Haguenau au cours d’une opération conduite par la Force Barkhane au Mali. Un hommage national a eu lieu jeudi 7 janvier à 17h à l’Hôtel national des Invalides, à Paris. La ministre des Armées a prononcé hier, vendredi, au sein du 2e régiment de hussards à Haguenau l’éloge funèbre des deux militaires morts pour la France.
ACTIVITÉ DE LA FORCE
De multiples opérations ponctuelles pour cibler les GAT mettant en oeuvre des engins explosifs improvisés
Cette semaine, au cours d’une patrouille aux alentours de Ménaka, un sous-groupement de la Force Barkhane a découvert et saisi un ensemble de ressources suspectes entrant dans la confection d’engins explosifs improvisés (EEI) et de matériels permettant de creuser des sapes.
Dans le Liptako, le 2 janvier 2021, un individu posant un EEI sur la RN 20 religant Ansongo à Ménaka s’est gravement blessé en faisant déclencher son propre engin. Repéré par la Force Barkhane, il a été pris en charge médicalement mais a succombé à ses blessures. À nouveau des ressources permettant de réaliser des EEI ont été saisies.
Le même jour, une patrouille d’hélicoptères de la Force Barkhane a détecté deux individus posant un EEI sur l’axe reliant Hombori à Gossi. Une frappe a été réalisée en direction des individus. Leur moto a été détruite. L’arrivée de militaires de la Force a permis de saisir de l’armement et du matériel entrant dans la confection des EEI.
Dans la nuit du 3 au 4 janvier, une opération d’infiltration a été menée aux alentours de Ménaka par l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention (ULRI) n°2 accompagnée de la Task Force Takuba d’un sous-groupement de la Force Barkhane. Cette opération a permis de découvrir plus de 100 kg d’éléments de base entrants dans la fabrication d’explosif artisanal utilisé dans la confection des EEI.
Enfin, le 4 janvier, à Serma, l’action coordonnée entre les Forces armées maliennes (FAMa) et la Force Barkhane a permis de découvrir divers emplacements habituellement occupés par des GAT dont un véritable atelier de confection d’EEI. De l’armement individuel, des munitions, des roquettes, sept motos, des moyens de communication ainsi que sept EEI et de nombreux composants servant à leur confection ont ainsi été saisis.
Frappes contre des campements GAT
Le 2 janvier en milieu de journée, un rassemblement d’individus est détecté au niveau d’un plot logistique situé entre Hombori et Boulikessi. Après avoir caractérisé ce rassemblement comme un rassemblement de GAT, une frappe a été conduite par des chasseurs de la Force Barkhane, permettant de neutraliser plusieurs GAT.
Le dimanche 3 janvier dans l’après-midi, s’appuyant sur une manoeuvre renseignement s’étalant sur plusieurs jours, la Force Barkhane a opéré dans la région de Douentza, zone caractérisée par la présence et l’action de groupes armés terroristes (GAT). Ce secteur abrite des éléments de la katiba SERMA. Le groupe y dispose d’emprises logistiques qui servent également à l’instruction, au maniement des armes et à la confection d’engins explosifs improvisés. Ces GAT y commettent régulièrement des actes terroristes à l’encontre des FAMa et des populations civiles.
Dans cette zone, plus d’une heure avant la frappe, un drone français a détecté une moto avec 2 individus au nord de la RN16. Le véhicule a rejoint un groupe d’une quarantaine d’hommes adultes dans une zone isolée. L’ensemble des éléments renseignement et temps réel ont alors permis d’identifier formellement ce groupe comme appartenant à un GAT.
L’observation de la zone pendant plus d’une heure et demie a également permis d’exclure la présence de femmes ou d’enfants. Compte tenu du comportement des individus, des matériels identifiés ainsi que du recoupement des renseignements collectés, il a été ordonné à une patrouille d’avions de chasse – alors en vol – de procéder à une frappe ciblée à 15h00 locale.
La frappe (trois bombes) est localisée à plus d’un kilomètre au nord des premières habitations de Bounti. Il s’agit d’un espace ouvert et semi-boisé.
Cette action de combat mettant en oeuvre un drone français et une patrouille de deux avions de chasse a permis de neutraliser une trentaine de GAT. Les éléments disponibles, qu’il s’agisse de l’analyse de la zone avant et après la frappe, comme de la robustesse du processus de ciblage, permettent d’exclure la possibilité d’un dommage collatéral.
Les actions de partenariat de combat se poursuivent
Sur les emprises de Gao et Ménaka, les soldats maliens ont poursuivi leur formation par deux groupements de la TF Takuba, allant de la conduite en milieu tout-terrain au combat débarqué et au secourisme au combat. La programmation des formations est adaptée selon les besoins opérationnels des FAMa et les retours d’expérience sur le terrain.
Par ailleurs, le 26 décembre, à Gao, la Force Barkhane a cédé du matériel du génie militaire au colonel major commandant le théâtre Est des FAMa. Les sacs à terre, les ronces, le barbelé, les piquets ou encore les tôles permettront aux militaires maliens de réaliser des travaux de protection et de fortification de leurs emprises militaires.
Minute.bf