En marge de la promotion de la sécurité routière consacrée pour le mois de mai en Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso, à travers l’Office national de la Sécurité routière (ONASER) a initié une formation au profit des femmes de la Brigade verte. La formation qui se déroulera ce jeudi 12 au vendredi 13 mai 2022 vise à familiariser les femmes de la « Brigade verte » au « langage de la route » et à les sensibiliser sur « les bonnes pratiques et dispositions à prendre » pour se protéger au moment du nettoyage de la voie publique.
« Selon les statistiques, la ville de Ouagadougou a connu en 2020, 12 511 cas d’accidents avec 5 216 blessés et 214 morts. En 2021, la seule ville a enregistré 15 111 cas d’accidents avec 5 880 blessés et 258 morts », a déploré Boureima Sawadogo, Haut-commissaire du Kadiogo, chargé de l’expédition des affaires courantes de la mairie de Ouagadougou, représentant le ministre en charge des transports à la cérémonie de lancement de la formation sur la sécurité routière au profit des femmes de la Brigade verte.
Il a souligné que de ce bilan « particulièrement dramatique (…), les piétons, les cyclistes, les utilisateurs de deux-roues représentent la moitié des victimes. »
Partant, il a salué le choix des femmes de la Brigade verte pour cette formation sur la sécurité routière. « Elles sont plus vulnérables, plus exposées, car ce sont elles qui sont là très tôt le matin pour embellir la ville pour nous et ce sont elles qui sont la plupart du temps victimes d’accidents », a-t-il fait constater.
Et comme pour confirmer cette affirmation, Fatimata Ouédraogo, la présidente de la Brigade verte, a soutenu : « nous balayons la voie publique et nous sommes exposées et souvent même victimes d’accidents de circulation. Plusieurs fois, certains de nos membres ont été renversés par des usagers de la route qui n’ont pas daigné s’arrêter. Ce sont les plus gentils qui s’arrêtent. » À entendre Mme Ouédraogo, certaines femmes de la Brigade verte percutées par des usagers de la route, ont été victimes de fractures et d’autres en sont mortes, alors qu’elles nettoyaient la voie publique.
C’est pour protéger ces femmes de tous ces incidents que l’ONASER a initié cette formation en marge du mois de mai, consacré mois de la promotion de sécurité routière en Afrique de l’Ouest à travers l’Organisation pour la Sécurité routière en Afrique de l’Ouest (OSTRAO) qui est à sa 14e édition.
« Vers zero saignement sur nos routes«
« Vers un zéro saignement sur nos routes », c’est le thème retenu pour la présente édition. Pour faire de cela une réalité, Nina Samé/Yameogo, la Directrice de la planification et de la Promotion de la sécurité routière de l’ONASER a clairement expliqué que la formation va consister à « outiller les femmes sur les dispositions, les bonnes pratiques à prendre lorsqu’elles sont sur la route pour balayer (porter les gilets réfléchissants, mettre les cônes pour informer les usagers qui viennent, de leur présence…). »
Il s’agira également, de porter à la connaissance des participantes, « les équipements obligatoires des deux roues motorisées tels que les phares, les freins, la plaque d’immatriculation, le casque, les rétroviseurs, les documents obligatoires comme le permis de conduire, la carte grise, l’assurance… »
Aussi, Nina Samé/Yameogo a indiqué qu’il y a un module de formation sur « la signalisation routière », car, est-elle convaincue : « la route a un langage qu’elles (les femmes) doivent connaître pour se mettre en sécurité et protéger les autres usagers de la route. » Cet aspect va concerner « les panneaux notamment les plus usuels [que l’on rencontre] en circulation; la super signalisation, les signes et les gestes des agents qui régulent la circulation. » De quoi susciter la joie de la présidente des femmes de la Brigade verte qui dit être convaincue que « les conseils et enseignements » qu’elles recevront au cours des 48h de formation vont leur permettre de « mieux se protéger dans la circulation routière. »
Franck Michaël KOLA
Minute.bf