spot_img
jeudi 25 avril 2024

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

spot_img

Sécurité : « Si le ministre fuit le dialogue aujourd’hui, les conséquences peuvent venir après », préviennent des flics

Les officiers de police nationale sortis de l’école de formation avant 2017 qui a connu la relecture de la loi qui régit leur catégorie (loi 027) sont dans la consternation totale. Ce lundi matin, ils ont pris d’assaut le ministère de la sécurité pour comprendre ce qui peut bien être à l’origine du blocage de leur dossier. « Je voudrais faire comprendre à l’opinion que nous ne demandons pas une augmentation de salaire. Nous ne voulons que l’on nous restitue dans nos droits », précise un officier.

En effet, la loi 027 votée en 2018, à en croire un officier de police que nous avons rencontré devant le ministère de la sécurité, ne prend pas en compte les officiers sortis de l’école de formation avant 2018. Comme conséquence, les assistants de police auraient un traitement salarial mieux que ces officiers concernés dans ce dossier. « Cela n’est possible dans aucune administration au Burkina Faso, où un subalterne touche mieux que son supérieur », martèle-t-il. Même les assistants de police qui ont eu le concours d’officier à partir de 2018, poursuit-il, touchent encore mieux que ceux qui ont eu le concours avant l’adoption de la loi 027. « Le problème est que ces officiers sont sortis avant la relecture de la loi », a-t-il regretté.

Ainsi, après avoir rencontré les différents ministres qui se sont succédé à la tête de la sécurité pour connaitre le fond du problème, les officiers ne sont pas à la fin de leur supplice car les engagements pris par le gouvernement avec le syndicat de la police nationale depuis le 8 mars 2018 peinent à être mis en œuvre. Le gouvernement avait promis, selon les informations à notre disposition, de résoudre la situation des officiers professionnels en tout au plus deux mois après la prise de ses engagements.

Mais après dix mois d’attente, les officiers de police ne savent plus sur quel pied danser. Ils veulent savoir concrètement où se trouve le blocage de leur dossier. « Si le bocage se trouve à la présidence du Faso, nous allons demander une audience pour croiser le président du Faso afin de mieux comprendre ce qu’il y a. Mais si le blocage se trouve au niveau du ministre de la sécurité, qu’il nous dise la vérité. Nous ne sommes pas des enfants », fustige un autre officier que nous avons rencontré. « Monsieur le ministre, si le blocage ne se situe pas à votre niveau, dites-nous où se trouve le dossier et qui peut nous aider pour que nous puissions aller dialoguer avec cette personne », insiste-t-il.

Ainsi, selon ces officiers qui refusent que l’on dise qu’ils sont en mouvement d’humeur, la bonne sécurisation des fêtes de fin d’année dépend aujourd’hui de l’évolution de leur situation et de la bonne foi de leur ministre de tutelle. « Moi je ne peux pas continuer à travailler et on va me payer un salaire en deçà de ce que je mérite. Soit  on enlève mes galons et on me ramène au grade d’assistant. Là, j’irai reprendre le travail et on me considérera comme quelqu’un qui n’a pas eu le concours. Mais si nous avons eu le concours, qu’on nous mette dans nos droits », fulmine un autre officier de police nationale qui a tenu à préciser que « l’officier de police joue un rôle très important. Il est le cordon qui lie la hiérarchie à la base ». A l’en croire, si aujourd’hui ces officiers sont mécontents, en fin de compte, le service sera un peu bloqué.

« Nous demandons au ministre de la sécurité de sortir pour le dialogue parce que, s’il fuit le dialogue aujourd’hui, les conséquences peuvent venir après. Nous sommes là, en tant que des responsables, et après dix mois d’attente, nous en avons enfin marre. Qu’on nous situe sur la situation », ajoute-t-il. A l’entendre, cette situation ne concerne pas seulement les plus de mille officiers, « comme le pense le ministre ». « La situation concerne tous les policiers. Tous les éléments qui sont restés dans les commissariats attendent le bon dénouement de cette situation sinon les conséquences seront désastreuses. C’est au ministre de résoudre le problème qui est à son niveau. C’est un arrêté ministériel et s’il est ministre, il doit le signer. S’il n’est pas ministre aussi, qu’il nous le dise », harangue un autre flic.

Ces officiers de police nationale demandent d’avance la clémence des populations dans cette situation qui pourrait, si des solutions ne sont pas envisagées dans de brefs délais, avoir des conséquences sur la sécurisation des fêtes de fin d’année.

Armand Kinda

Minute.bf

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img