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vendredi 19 avril 2024

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Sexe contre nourriture à Kongoussi : « Minute.bf, vous avez failli détruire des familles » (Laurence Ilboudo)

Face à la presse ce lundi pour parler de la situation humanitaire, Marie Laurence Marchal/Ilboudo s’est prononcée longuement sur l’affaire de sexe contre nourriture à Kongoussi publiée par minute.bf. Elle a dit devant les Hommes de médias que Minute.bf a « failli détruire des familles » avec son article.

Même si elle reconnaît qu’il y a des « brebis galeuses » dans son département, elle dit se réjouire du travail abattu par tous les agents humanitaires, et estime que les fautes de certains d’entre eux ne sauraient impacter tout le « formidable » travail que tous les agents de son département abattent dans la prise en charge humanitaire des personnes déplacées internes.

Nous vous proposons sa réaction sur cette question, dans les lignes qui suivent…

« Vous avez dit VOA a dénoncé, Sidwaya a dénoncé… Sur quel fait? Vous savez, c’est quand même dur hein, les médias. Vous voyez quelqu’un qui est content, qui dit qu’on m’a fait ci ou ça…Il a menti? Il a dit la vérité ?

Mais vous comprenez! Le minimum, c’est ce qu’on appelle le droit à la défense avant de publier. Vous approchez le service, vous dites voilà, nous avons eu ça. Qu’est-ce que vous en dites? C’est un minimum qu’on fait au niveau des médias, au niveau de la profession du journalisme. C’est le minimum que vous devez donner la présomption d’innocence et le droit à la défense de celui qui est accusé. Vous accusez sans demander ce qui s’est passé.

Tous les jours, on interpelle mes agents. Vous dites est-ce que mes agents sont exempts de tout? Je vous ai dit tantôt, ce qu’il y a chez les Mossés, c’est aussi ce qu’il y a chez les Peuls. Ce qu’il y a de mauvais de dehors, c’est ce qui est de mauvais aussi chez moi. Mais aujourd’hui, je peux vous dire, le regard dans les yeux, jamais je n’ai été aussi fière d’être à la tête d’un département que celui-là.

J’ai été souvent cheffe mais aujourd’hui plus que jamais, je suis cheffe de ce département et je suis fière de mes agents. Ils font un travail formidable. C’est d’ailleurs ce travail qui leur vaut aujourd’hui des jets de pierres parce qu’ils sont rigoureux, disciplinés et coordonnés. Il ne vont pas baisser les bras dans cette discipline et cette coordination qui a été imposée par leur hiérarchie pour mettre la pression pour qu’ils fassent du n’importe quoi.

Non, ils vont rester concentrés et disciplinés pour la réponse qu’on doit donner à la population. Ce n’est pas parce qu’on va les traiter de voleurs ou d’harceleurs sexuels qu’ils vont arrêter de faire correctement leur travail. Ils font correctement leur travail et j’en suis très fière. Pour vous dire, j’ai des agents qui sont en prison. Il y a des agents qui ont détournés des vivres, on les a amenés en justice, on les a condamnés, ils sont en prison.

Est-ce que j’ai levé le doigt? Nous sommes comme toute société. Nous avons des bons comme des mauvais mais nous ne pouvons pas aussi accuser les bons de mauvais quand ils sont bons. Je refuse. Ne politisez pas l’humanitaire. Arrêtez de peindre tout en noir. Il y a des zones grises, il y a des zones blanches, il y a des zones noires.

Il faut les identifier comme telles pour qu’on puisse avancer. Les zones grises ont besoin d’être perfectionnées. Les zones noires ont besoin d’être un peu plus grises pour que ça soit moins noires. Il ne faut pas, pour vendre un journal, faire du sensationnel. Le sensationnel ne nous amène nulle part. Ça nous amène à une crise et cette crise est difficile à réparer.

Minute.bf, ce que vous avez fait, vous avez failli détruire des familles, sans nous avoir laissé le temps de vous répondre. Vous avez une dénonciation aussi importante, est-ce que vous êtes venus nous écrire pour dire Madame la ministre, voilà ce qu’on a ouï dire, quelle est votre réponse ? Parce que quand vous aurez publié et quand vous allez publier notre réponse, peut-être qu’on ne serait pas en justice.

Mais là, nous sommes en justice et en justice il n’y a pas de mon camarade est là-bas hein. C’est le droit qui parle. Et des gens vont payer. Et ces personnes déplacées internes qui ont menti sont déjà dans la détresse, vont aller peut-être en prison. Ils vont avoir des amendes. Ils font comment? On ajoute de la détresse à la détresse parce qu’un journal n’a pas voulu vérifier cette information avant de publier. C’est tout! Vous avez ajouté de la détresse à la détresse.

Vous avez détruit une famille. Ils vont allez en justice et nous on va surveiller pour qu’ils aient des problèmes parce qu’on ne peut pas accuser quelqu’un impunément. »

Marie Laurence Ilboudo/Marchal, ministre en charge de l’action Humanitaire

Minute.bf

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