dimanche 8 septembre 2024
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SIAO 2023 : Les exposants saluent les dispositions sécuritaires prises à cette édition

Il a fallu de peu pour qu’il ne se tienne pas cette année. Entre situation sécuritaire délétère et crise humanitaire, le tout plombé par un contexte sociopolitique instable, toutes les conditions étaient réunies pour que le Salon international de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) 2023 ne se tienne pas. Et pourtant, il a bel et bien lieu. Voilà maintenant une semaine que le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou bat son plein. Mais pour que cela se réalise, il a fallu misé gros sur bien de plans et surtout au niveau sécuritaire. Le moins que l’on puisse dire est que ce volet semble une réussite à ce stade de la foire. Du moins, selon ce qu’estime plusieurs artisans venus de l’étranger.

« En le tenant en dépit des difficultés de l’heure, le Burkina Faso veut relever le défis de la résilience, celui de montrer à la face du monde la capacité du peuple burkinabè à s’adapter aux défis qui simposent à lui », avait déclaré au nom du Président de la Transition, le ministre en charge du commerce et de l’artisanat, Serge Gnaniodem Poda à la cérémonie de lancement du SIAO. Pour réussir ce grand défis organisationnel, le pays des hommes intègres a mis le paquet à tous les niveaux, mais particulièrement sur le volet sécuritaire.

Tout commence à l’entrée du site. C’est un dispositif sécuritaire digne d’une zone hautement militarisée qui accueille. Barrières de sécurité par ici, poste de contrôle, haltes et fouilles par là. La sécurité est omniprésente. C’est une combinaison de plusieurs unités des forces de sécurité intérieure qui veille au grain pour une sécurisation optimale des lieux. Des agents de la police municipale à ceux de la compagnie républicaine de sécurité, en passant par la gendarmerie nationale, le bataillon de sécurisation est lourd au SIAO, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’enceinte.

Au contrôle, la moindre parcelle de votre corps est passée à la loupe, les sacs quant à eux sont minutieusement fouillés avant tout accès au site de la foire. De quoi rassurer les éventuels sceptiques qui ont eu une certaine hésitation à prendre la direction du Burkina Faso pour des raisons évidentes de sécurité.

Si ce dispositif peut paraître lassant pour certains visiteurs, il est pourtant vu d’un bon œil du côté des exposants et particulièrement ceux venus de l’étranger. Ces derniers apprécient les efforts fournis pour leur sécurité. « Je ne me suis jamais senti aussi en sécurité. Il faut juste sortir pour voir tout ce qu’ils ont mis en place dehors. On est vraiment en sécurité et c’est 24h sur 24. Ils ont vraiment misé gros », nous dit Abdoulaye Mohamadine, venu du Niger pour exposer ses œuvres dans le pavillon Art et métier. Dans son étalage, sieur Abdoulaye propose des bijoux composés entre autres de bagues, colliers en cuir, en bronze et même en argent. Des bronze qu’il confectionne lui-même depuis la capitale nigérienne, Niamey.

S’il salue l’organisation pratique du SIAO, l’artisan nigérien déplore toutefois la morosité du marché de cette année. « Le marché est bizarre. Peut-être qu’ailleurs, ça va mais ici c’est bizarre. Je suis à mon quatrième SIAO mais je vois que dans les éditions passées, le marché était plus bon que ce tour-là », confie-t-il tout en formulant le vœu que les éditions prochaines soient meilleures.

Abdoulaye Mohamadine est venu du Niger pour exposer ses oeuvres

Comme lui, « Maman Africa » a aussi effectué le déplacement de Ouagadougou pour exposer ses produits. Venue du Mali, elle propose au SIAO, des produits issus de la pharmacopée traditionnelle. Parmi ces produits, figurent des racines d’arbres, des écorces, du citron en poudre et bien d’autres « merveilles de la nature ».

Même si elle déplore aussi l’absence de marché, la commerçante malienne dit se réjouir toutefois de la tenue effective de cette édition du SIAO. Pour elle, cette édition est celle de la survie même du festival. Elle matérialise de son avis, la capacité du SIAO à resister aux difficultés. C’est pourquoi au delà de son commerce, « Maman Africa » dit être venue « pour soutenir le SIAO » afin qu’il survive aux affres du temps. « Le SIAO c’est pour toute l’Afrique. Si on se soutient mutuellement on va toujours arriver à le tenir. Mais si on a peur, et qu’on ne le tient pas, on donne même la force à ceux qui attaquent de toujours nous intimider. Malgré la peur, le Burkina a eu le courage de le faire et puis nous on est venu, donc on invite les populations à sortir nous encourager même s’ils veulent pas acheter, ils n’ont qu’à venir seulement parce que le SIAO que moi j’ai toujours connu a toujours été rempli » a-t-elle confié.

Maman africa donne 100% aux autorités sur le volet organisation

Côté sécuritaire, « Maman Africa » dit donner 100% aux autorités burkinabè pour les dispositions sécuritaires. « Côté sécuritaire, moi je leur donne 100% parce que depuis la rentrée même si quelqu’un a emmené quelque chose on détecte ça, il n’a même pas le temps de s’approcher. Et même avant les gens qui étaient aux alentours ont été éloignés pour permettre à la sécurité de pouvoir voir clair. Il y a eu beaucoup d’innovations cette année parce que maintenant il y a une porte d’entrée et une porte de sortie alors qu’avant tout le monde sort et entre par les même portes », salue-t-elle.

Mohammed Diouk est sénégalais. Il est venu tout droit de Dakar pour proposer au public burkinabè et africain réunis par le SIAO, « des bijoux antiques ». Ce sont entre autres des colliers en perle de tout genre, issus de plusieurs continent notamment d’Asie, d’Amérique, d’Europe et surtout d’Afrique. En dehors de quelques difficultés qu’il a rencontré au début, M Diouk dit à ce stade, saluer la façon dont les choses se présentent. « C’est vrai qu’on a rencontré des difficultés au début mais maintenant ça va, c’est pas mal. Il y a toujours des difficultés dans toute chose mais on comprend. C’est la situation aussi qui est comme ça », affirme-t-il.

Mohammed Diouk est venu du Sénégal pour exposer des « bijoux antiques »

Assita Maïga est venue de Nioro au Mali pour exposer au SIAO de l’encens qu’elle confectionne elle-même. Elle propose notamment du parfum plus communément appelé « Woussounan », des secrets de femme en matière de parfumerie, des parfums pour hommes, pour enfants et des secrets de couples. Pour ce qui est du marché, dame Assita « ne s’en plaint pas trop ». « Même si les choses ne sont pas comme on le souhaite, on arrive à s’en sortir et on dis merci à Dieu. On espère que ça va aller mieux dans le jours à venir », espère-t-elle.

Assitan Maïga salue les autorités burkinabè pour les innovations

Comme les autres, elle aussi dit féliciter les autorités pour les innovations observées au cours de ce SIAO qui se poursuit. « On dit il n’y a pas la sécurité mais on est venu quand même. Par la grâce de Dieu, les autorités veillent sur nous. On peut même pas faire dix minutes sans voir au moins un policier passer. On prie pour que Dieu les protège », se réjouit-elle.

Le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou, faut-il le souligner, referme ses portes ce dimanche 05 février 2023. Il verra à son issue, une remise de trophées aux meilleurs artisans.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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