vendredi 22 novembre 2024
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SNC 2024 : Quand la culture transcende les différences et les nationalités

La 21e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC) bat son son plein, depuis le 27 avril 2024, du côté de Bobo-Dioulasso. Si cette biennale est connue pour les compétitions intercommunautaires et ses diverses manifestations culturelles, elle est aussi et surtout réputée pour sa capacité à rassembler les peuples de divers horizons, aussi bien du Burkina Faso, que d’Afrique et du reste du Monde. La SNC offre un bel exemple d’intégration africaine qui pourrait inspirer plus d’un, dans ce contexte de crises sociopolitiques sous-régionales.

République Démocratique du Congo, Burundi, Ghana, Côte d’Ivoire, Bénin, Cameroun, Kenya, Maroc, Mali, Niger, France, Etats-Unis, ce sont là autant de pays d’Afrique et du Monde qui sont représentés à cette édition de la Semaine nationale de la Culture (SNC). Une diversité de couleurs, de cultures, de pratiques coutumières et surtout de croyances, réunies en un seul endroit, avec chacun pour seul objectif de promouvoir le patrimoine culturel de sa communauté.

La Communauté Congolaise est fortement représentée

Au village des communautés, on en rencontre de tous les horizons et de toutes les origines. Et comme pour faciliter le brassage, ces différentes communautés exposent leurs produits, installés côte à côte. Il fait bon vivre sur les lieux et les exposants communient en toute cohésion.

La Culture, un pont entre les peuples

Martine Bibi Goyanga, par exemple, a quitté le Sud-Ouest du Cameroun, à plusieurs milliers de kilomètres du Burkina Faso, pour présenter la richesse culturelle de sa communauté au peuple burkinabè. Dans son sac de voyage, elle a apporté plusieurs produits typiques de chez elle, en l’occurrence, des pagnes traditionnels camérounais notamment des « Kabangondo», des « Ndop ».

Martine Bibi Goyanga, par exemple, a quitté le Sud-Ouest du Cameroun pour la SNC

En plus du vestimentaire, elle est également venue avec des mets de son pays comme le bâton de manioc, « le Ndolè», le « poulet DG », des bonbons alcoolisés et divers autres produits comestibles qu’elle expose, installée, aux côtés de peuples de divers horizons. Pour elle, la culture doit être le pont qui unit les peuples et non le fossé qui les divisent.

« La culture, c’est ce qui nous rassemble. Au delà de toutes nos divergences, la culture doit servir de liens pour nous unir et nous rapprocher. Si moi j’ai pu quitter le Cameroun et faire le déplacement jusqu’au Burkina Faso, c’est grâce à la culture. Et c’est pour cela que je remercie le Burkina Faso pour avoir organisé le village des communautés. Ça permet de nous rassembler. La culture doit être un pont entre nous », confie-t-elle appelant à la tolérance et à la cohésion entre les différentes communautés.

C’est aussi ce que pense Francis Morley, responsable de la communauté ghanéenne basée à Bobo-Dioulasso. Pour lui qui dit être à sa 20e année de participation à ce grand rendez-vous culturel, la SNC est le cadre par excellence du vivre-ensemble. A l’en croire, le village des communautés, plus particulièrement, est le lieu de toutes les découvertes.

Francis Morley, responsable de la communauté ghanéenne basée à Bobo-Dioulasso

« Je dirai que c’est une école. C’est une école où on découvre beaucoup de choses qu’on n’avait jamais vu auparavant et dont on n’aurait jamais imaginé l’existence. Moi par exemple, je n’avais jamais vu un Burundais ou un Kenyan avant. Peut-être qu’eux aussi ils n’avaient jamais vu un Ghanéen. Mais grâce à la SNC, nous voici réunis ici. On se côtoie. On se parle. On apprend chacun de l’autre. C’est vraiment très enrichissant », se réjouit M. Morley qui félicite par ailleurs les autorités burkinabè pour la pérennité de la Semaine nationale de la Culture.

Tenir la Culture loin de la Culture

A coté du Ghanéen Françis Morley, l’ivoirien Amadou Sanon expose lui aussi certaines ressources culturelles de son pays. Président de la communauté ivoirienne des Hauts-Bassins, il a fait venir une multitude d’objets d’art et de décoration ainsi que des pagnes du pays Baoulé qu’il expose au village des communautés.

Une vue du stand ivoirien

« Ce sont des objets qui représentent la Côte d’Ivoire profonde. La Côte d’Ivoire est vraiment riche culturellement et on a fait venir quelques éléments pour proposer aux visiteurs. Ce sont des ustensiles de cuisine taillés dans du bois d’Iroko, des pagnes traditionnels baoulé, des objets d’arts sculptés par nos artisans ivoiriens », détaille-t-il de ses marchandises.

M. Sanon ne tarie pas d’éloges à l’endroit du « pays frère », le Burkina Faso qui, dit-il, est l’un des rares pays qui prône cette cohésion interculturelle. Il appelle donc les dirigeants à épargner la culture et les peuples, des considérations politiques.

Amadou Sanon appelle à épargner la Culture des considérations politiques

« Comme vous le constatez, on est tous ensemble ici dans la cohésion et l’entente. C’est un village et vraiment on est entre frères. Il n’y a rien de tel. Souvent c’est la politique qui nous influence. Mais entre peuples, nous devons comprendre que les politiciens jouent leur rôle de politiques. Mais nous, on ne doit pas rentrer dans ces considérations-là. On est entre frères. Ici par exemple je suis entouré par mes frères du Mali, du Sénégal, du Niger. On mange ensemble à midi, on se taquine comme on veut. C’est fraternel. Donc j’invite nos politiciens à prendre l’exemple sur nous, sur cette cohésion que nous entretenons », confie-t-il appelant les dirigeants à tirer exemple de cette cohésion entre les peuples.

Soulignons que près de 700 000 participants venus de divers horizons d’Afrique et du Monde participent à cette édition de la Semaine nationale de la Culture dont le thème est : « Culture, Culture, Mémoire historique et sursaut patriotique pour un Burkina nouveau ».

Oumarou KONATE

Minute.bf

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