Abraham Badolo, président de l’Alliance pour la défense de la patrie (ADP) donne sa lecture sur l’autorisation reçu par le général Djibril Bassolé pour aller poursuivre ses soins médicaux en Tunisie. Il a également réagit sur le cas du général Gilbert Diendéré qui fut frappé d’un « malaise » le jeudi 7 mars dernier occasionnant ainsi la suspension de l’audience pour la reprendre le lundi 11 mars 2019 à 9h.
« Etant donné que c’est pour des raisons de santé, il faut savoir que même détenu, vous avez des droits. Je crois que c’est déjà un bon pas de pouvoir autoriser un détenu de la trempe de Bassolé qui souffrait depuis longtemps d’aller se faire soigner à l’extérieur. Cela ne veut pas dire qu’il ne va plus revenir. Comme il a toujours clamé son innocence, nous pensons qu’après avoir reçu des soins adéquats il reviendra pour éclairer le peuple burkinabè sur tout ce qu’il s’est passé lors des événements du putsch manqué.
Finalement nous trouvons que la décision est salutaire, il appartient maintenant à l’intéressé de se soigner, de reprendre des forces et de revenir rapidement situer l’opinion sur ce qu’il s’est réellement passé lors de ces événements très troublants. N’oublions pas qu’il y a eu des morts. Nous voulons réellement qu’il y ait la lumière sur les faits pour savoir la vérité.
Aussi, pour ceux qui pensent que c’est une manière pour Bassolé de se soustraire de notre justice, j’estime qu’après l’avoir plusieurs fois entendu clamer haut et fort son innocence, cela m’étonnerait que ce monsieur ne revienne pas au pays pour nous situer sur les événements du putsch manqué parce que cela y va de sa crédibilité au niveau national qu’international.
Pour le cas de Diendéré qui, semble-t-il, avait un malaise le jeudi dernier entraînant la suspension de l’audience ce jour, il ne faut pas oublier que ce sont des gens déjà très âgés. Le général est dans la cinquantaine d’années, et étant donné qu’il est incarcéré depuis plusieurs années, il n’est pas évident qu’il ait une santé de fer. Pour l’instant nous pensons que son cas ne nécessite pas une évacuation sanitaire parce que jusqu’à là, le cas pressant était celui de Bassolé dont les docteurs et médecins traitants avaient demandé qu’il soit évacué pour recevoir des soins adéquats, parce qu’à l’époque il était dit que nous n’avons pas le logistique nécessaire pour le prendre ici en charge.
Je pense que le malaise de Diendéré, c’est quelque chose qui peut toujours arriver dans la vie. Pour l’instant je n’ai pas son bilan de santé mais j’estime que ce sont des choses qui peuvent arriver, cela dû à la longue période du procès qui dure depuis maintenant plus de 12 mois. Ce peut être dû à une grande fatigue mais nous espérons qu’il reprendra très bientôt ses forces pour la suite de l’audience. On ne tombe pas malade qui veut. Je demande aux populations d’être patientes et tolérantes parce que le président Roch Marc Kaboré l’a toujours dit, « personne ne va se soustraire à la justice« . Et nous en tant que citoyens, nous allons veiller à ce que la lumière soit faite sur les événements du putsch manqué pour qu’après cela nous puissions aller à une vraie réconciliation. Il ne peut avoir de réconciliation sans la vérité. Pour une bonne réconciliation, il faut d’abord la vérité, la justice et ensuite le pardon. Nous allons attendre de voir la suite de ces événements parce que c’est sûr que le lundi 11 mars l’audience va reprendre et nous aurons les détails sur l’état de santé du général ».
Propos recueillis par Armand Kinda