En visite à Bayota, à Gagnoa, dans le Centre-ouest de la Côte d’Ivoire, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, informe le site Koaci.com, s’est prononcé sur la situation dans la sous-région ouest-africaine, marquée par le terrorisme et le regain des coups d’Etat militaires. Pour Laurent Gbagbo, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) devra créer « une brigade anti-djihadiste » pour faire face au terrorisme.
Se prononçant sur le regain des putschs dans la sous-région ouest-africaine, M. Gbagbo a relevé : « je n’aime pas les Coups d’Etats. Je n’aime ni les coups d’Etats militaires ni les coups d’Etats civils. Je vous ai déjà défini les coups d’Etats civils. Quand la constitution dit de faire deux mandats et qu’à l’approche des élections vous changez la constitution, c’est un coup d’Etat civil. Mais ce que j’observe aujourd’hui, je ne connais pas bien la situation de la Guinée, mais C’est qu’au Burkina Faso et au Mali, les jeunes gens qui ont fait les coups d’Etats sont soutenus par les populations ». « Pourquoi ? », s’interroge l’ancien président ivoirien, avant de regretter : « je ne suis plus président de la République, donc je ne vais plus aux réunions de la CEDEAO. Mais la CEDEAO va à la réunion et acte un communiqué incendiaire, mettant en garde les chefs d’Etats nouveaux en leur indiquant de faire des élections sinon, sinon, sinon… Au Mali, on leur a fermé des frontières, heureusement que le Mali avait la Guinée et I’Algérie, sinon la Côte d’lvoire, le Ghana, le Togo, tous ceux-là, refusaient de livrer des marchandises au Mali. Je pense que ce n’est pas une bonne chose. II faut toujours regarder pourquoi il y a un coup d’Etat et pourquoi les gens applaudissent ce coup d’Etat ».
Pour Laurent Gbagbo, « le programme principal dans le Sahel, aujourd’hui, ce sont les djihadistes qui attaquent les populations ». Et, est-il convaincu, « c’est pour lutter contre ces djihadistes que les peuples poussent les jeunes militaires à prendre le pouvoir ». « Ils prennent le pouvoir et sont acclamés par le peuple. Mais enfin, lbrahim Traoré au Burkina Faso, Assimi Goita au Mali, d’où ils sortent ? lls ne sortent pas du néant. Les hommes sont là et ce sont eux que le peuple acclame. Si on les acclame, c’est qu’il y a quelque chose », estime l’ancien président.
Pour cela, propose-t-il : « au lieu que la CEDEAO fasse un communiqué et leur donne des ordres méchants et les (les pays sous coups d’Etat, ndlr) oblige à faire les élections, comme si ça pouvait régler les questions du djihadisme, je propose à la CEDEAO de créer une brigade anti-djihadiste, comprenant les militaires de tous les pays de la CEDEAO. Cette brigade se mettra en mouvement contre le djihadisme ».
Dans un contexte africain et particulièrement ouest-africain où la présence et la politiques française sont de plus en plus contestées, cette brigade, poursuit-il dans sa proposition, « règlera deux problèmes ». « Le premier, elle permettra de lutter contre le djihadisme, la malfaçon et le banditisme terroriste. Et le second, elle nous évitera d’appeler à tout moment les troupes européennes pour les opérations de défense de nos territoires. On peut donc se mettre en mouvement en créant notre armée pour aller lutter contre le fondamentalisme djihadiste ».
Il convient de souligner que dejà en décembre 2022, la CEDEAO avait lancé l’idée de la création d’une force régionale pour intervenir contre le djihadisme et les coups d’État. Depuis un certain temps, plus rien ne se précise sur la création de ladite force, pendant que le phénomène terroriste continue de sévir dans plusieurs pays comme le Burkina Faso, le Mali, le Niger.
Minute.bf
Bonne idée