Le mouvement panafricain Deux Heures pour Nous – Deux Heures Kamita était face à la presse, le samedi 18 janvier 2025, à Ouagadougou. Au centre des échanges, le renforcement des relations diplomatiques avec le Vénézuela. Invitant les autorités burkinabè à travailler à concrétiser l’intention du président vénézuélien, Nicolas Maduro, à visiter le Burkina Faso, les membres de cette organisation, ont appelé, à cette occasion, l’Alliance des États du Sahel (AES) à s’inspirer de la révolution bolivarienne pour mieux traquer l’impérialisme dans leur espace.
L’Amérique latine et les pays africains partagent une communauté de destin dans le cadre de la lutte anti-impérialiste. À cet effet, le coordonnateur national dudit mouvement, Lianhoué Imhotep Bayala, a révélé que le Président de ce pays, Nicolas Maduro a formulé son intention d’effectuer une visite officielle au Burkina Faso.
M. Bayala a, dans ce sens, invité l’État burkinabè à faciliter cette volonté du président Maduro à fouler le sol du Pays des hommes intègres. « L’annonce n’est encore pas formalisée au moment où nous faisons cette conférence de presse », a précisé Lianhoué Imhotep Bayala.
« Nous souhaitons que le Burkina Faso puisse, par tous les moyens officiels, transformer cette annonce en une réalité parce que nous avons tous à gagner en ayant cette visite d’État qui sera la première du genre. Nous pensons qu’il ne faut pas rater l’occasion de rapprocher une fois de plus nos deux peuples à travers leurs leaders », a-t-il plaidé.
« Le Burkina Faso et l’AES ne réinvitent pas le monde…»
Au cours de cette entrevue avec la presse, Lianhoué Imhotep Bayala est revenu sur la dynamique souverainiste déclenchée par l’Alliance des États du Sahel (AES). Selon lui, il ne s’agit pas de réinventer la roue du développement des pays africains. Il s’agit plutôt de regarder autour du monde les avis qui concordent avec le discours tenu dans l’AES pour mieux asseoir le développement qui convient aux populations. Pour cela, il a cité le Vénézuela en exemple. « Le Burkina Faso et l’AES ne réinvitent pas le monde. (…) Mais nous devons nous nourrir à la source de toutes les révolutions qui ressemblent à nos ambitions de peuples de grandes puissances. Aujourd’hui, le Vénézuela, à travers son expérience de 25 ans de résistance face à l’impérialisme américain, nous donne assez de leçons. Sur le plan de l’organisation, de l’éducation des masses, l’une des choses que nous retenons de cette expérience, est qu’au Vénézuela, on ne peut pas occuper une responsabilité d’État, même pour gérer les toilettes, sans croire à la révolution bolivarienne. Le critère principal élémentaire, est qu’on ne confie pas un mandat public à quelqu’un qui ne jure pas par sa vision, sa conscience politique et idéologique, à défendre les intérêts du Vénézuela », a-t-il expliqué.
Des dires de M. Bayala, ce pays d’Amérique latine considère les technocrates comme des ressources humaines qui alimentent la démocratie libérale, aujourd’hui, rejetée dans certains pays du monde. « Il (le Vénézuela) considère que les technocrates sont désincarnés. Ils peuvent servir tout le monde au paradis comme en enfer. Alors que les politiquement et l’idéologiquement conscients servent des intérêts précis. Ils font une option qu’ils assument. Au Vénézuela, nous avons constaté que c’est une expérience politique extrêmement forte. Pour eux, tout ce qui concerne le Vénézuela se décide à l’interne en dehors de toute opposition et imposition externe », a-t-il nuancé.
En rappel, réélu le 28 juillet 2024, Nicolas Maduro a été investi le 10 janvier 2025 à la tête du Vénézuela pour servir un nouveau mandat.
Jean-François SOME
Minute.bf
