La France n’hésite pas à exhiber l’argument de « manipulation » russe dans les pays africains ou ses relations diplomatiques vacillent. La dernière situation en date, la demande de départ de soldats français du territoire burkinabè par ses autorités et la réaction du président Macron, pointant du doigt la Russie. C’est du reste ce qu’informe RT France, qui a relayé la réponse russe par son ministre des affaire étrangères, Sergueï Lavrov, le mardi 24 janvier 2023.
Se prononçant sur la situation au Burkina Faso avec la demande de retrait des troupes françaises sur son territoire par les autorités, le 22 janvier dernier, le président français, Emmanuel Macron a insisté sur le besoin de se méfier de la « manipulation » de l’information. « Une spécialité (manipulation de l’information, ndlr) de certains dans la région qui peuvent avoir partie liée au demeurant avec […] nos amis russes », a dénoncé le président français.
En réponse à cette sortie, le ministre russe, Sergueï Lavrov a d’abord rappelé : « si les soldats français au Mali n’ont pas été à la hauteur des attentes des dirigeants de ce pays, la faute ne nous incombe pas ». Et au chef de la diplomatie russe de poursuivre : « nous, nous ne pratiquons pas l’ingérence dans les affaires internes. La déclaration du président Macron dit franchement que la France admet une telle ingérence et y recourt ».
Ainsi, Sergeï Lavrov a révélé que lors d’une Assemblée générale passée de l’Organisation des nations unies (ONU), ses homologues français, Jean-Yves Le Drian et européen, Josep Borrell se seraient agacés des initiatives russe dans leur pré-carré, c’est-à-dire, l’Afrique. « Ils m’ont dit que la Russie devrait retenir que l’Afrique constituait une zone d’intérêts particuliers de l’Union européenne », a affirmé le ministre Lavrov. Il s’est alors indigné de ce que l’Union européenne tente d’imposer à certains pays, avec qui ils peuvent coopérer. « C’est cette même philosophie et cette mentalité que l’UE applique à tout point du globe et qui a été énoncée par rapport à l’Ukraine au début des années 2000, où l’UE a déclaré clairement que l’Ukraine devait choisir d’être soit avec l’Europe soit avec la Russie », a-t-il dénoncé, postulant pour le multilatéralisme. « Nous sommes favorables à ce que tous les États, occidentaux aussi bien qu’orientaux, s’appliquent de concert et d’une façon constructive à résoudre les problèmes qu’affrontent les pays du Sud, surtout en Afrique, au lieu de se servir de ces pays comme terrain pour faire avancer leurs approches confrontationnelles unilatérales », a affiché le chef de la diplomatie russe.
Du reste, renouvelant la disponibilité de son pays à lutter contre le terrorisme, Sergueï Lavrov a rappelé que la Russie avait « soutenu » la France au Conseil de Sécurité de l’ONU lors du déploiement de son contingent au Sahel, afin « d’affronter les mêmes terroristes que les Français avaient soutenus en Libye ».
Minute.bf