Le premier verdict est tombé sur le Burkina Faso ce vendredi 28 janvier, après le coup d’État qui a vu l’arrivée au pouvoir du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) en remplacement d’un président démocratiquement élu. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a, au cours d’une rencontre par visioconférence, suspendu de toutes ses instances le Burkina. Pour le Parti démocratique pour le Progrès/Parti socialiste (PDP/PS), le Burkina doit saisir cette occasion pour enclencher un processus de développement. C’était au cours d’une conférence de presse à Ouagadougou ce vendredi 28 janvier 2022.
Selon Toro Drabo, président du PDP/PS, c’est une aubaine que tend la CEDEAO au peuple burkinabè, à savoir « une occasion de serrer la ceinture pour un développement futur ». « Ce n’est pas en larmes que nous allons ramener la démocratie. La CEDEAO devrait plutôt nous aider à nous libérer plutôt que de nous enfoncer. Si (les chefs d’Etat membres de la CEDEAO) continuent ainsi, toute la CEDEAO sera sanctionnée et ceux qui sanctionnent seront sanctionnés », a déclaré Toro Drabo.
Aux nouvelles autorités du pays à savoir le MPSR, dirigé par Paul Henri Sandaogo Damiba, le PDP/PS a fait des propositions pour un développement durable. Selon ce parti, « il nous faut un développement endogène basé sur la volonté de la population » tel que proposé depuis des lustres par le Pr Joseph Ki-Zerbo. « Ce développement endogène pour se réaliser, nécessite forcément le socle endogène : une constitution endogène, émanation de toutes les populations », a-t-il précisé.
Soutenant le MPSR, le PDP/PS a donné carte blanche à ces derniers pour pacifier le territoire national. C’est à l’issue du retour des populations déplacées internes dans leur localité qu’une date peut être donnée pour des élections libres et transparentes, base d’un retour démocratique. Ils se disent prêts à accompagner ce Mouvement pour une restauration comme annoncée par son leader, dans son adresse à la nation.
En rappel, depuis le lundi 24 janvier, le Burkina Faso est dans un régime d’exception avec la suspension de la Constitution du pays. Les militaires sont revenus au pouvoir après avoir fait démissionner Roch Marc Christian Kaboré en poste depuis 2016. Dans la foulée de cette première sanction, la CEDEAO a annoncé l’arrivée prochaine d’une délégation composée de civils et militaires.
Mathias Kam et Awa Traoré (Stagiaires)
Minute.bf