Le Parti pour la Renaissance Nationale (PAREN) a effectué ce 09 octobre 2021 sa rentrée politique à Ouagadougou. Cette rentrée a été placée sous le thème: « Le retour des coups d’État : causes, conséquences et solutions ».
« En moins d’une année, on a assisté à 3 coups d’État dans les pays de l’espace francophone que sont le Mali, le Tchad et la Guinée », constate Abdoul Karim Sango, président du PAREN qui précise qu’ « il y a bel et bien eu coup d’État au Tchad en dépit des explications compliquées que le Président Macron voulut donner hier (au Nouveau Sommet Afrique France, ndlr).
1Pour lui, ces coups d’État s’expliquent du fait qu’en Afrique francophone, les peuples commencent à ne plus croire à la démocratie libérale qui affirme le principe électoral comme mode d’accession au pouvoir.
« Aussi paradoxale que cela puisse paraître, les coups d’État au Mali et en Guinée, ont été applaudits par des foules en liesse », relève Abdoul Karim Sango qui se questionne : « Comment comprendre que les mêmes populations qui hier ont élu majoritairement les dirigeants se retrouvent dans les rues pour saluer les putschistes ». Pour Sango, une telle situation interpelle.
De son analyse, le problème réside du fait qu’on donne l’illusion que le changement n’est pas possible par la voie des urnes. Or, indique Abdoul Karim Sango, « il faut convenir que le temps des hommes forts et providentiels en Afrique doit être résolument tourné ».
Il paraphrase alors Barack Obama qui disait devant le Parlement ghanéen que: « l’Afrique n’a pas besoin d’Hommes forts, mais d’institutions fortes ». Pour lui en lieu et place des coups d’État, « nous devons travailler à consolider les institutions démocratiques en les enracinant dans notre culture et dans notre histoire ». Il indique d’ailleurs que les États démocratiquement stables sont plus enclins à se développer que les États non stables au plan institutionnel.
Par ailleurs, il a exprimé ses inquiétudes sur la position de la communauté internationale, l’Union africaine et la CEDEAO sur les coups d’État dans la sous-région. « Face à la situation sociopolitique qui se dégrade, la communauté internationale, l’Union africaine et la CEDEAO ont perdu toute crédibilité aux yeux des populations en adoptant des positions opportunistes, à géométrie variable sur les cas des coups d’État. Plus personne ne croit en ces institutions. Cela constitue une menace pour la paix dans nos États », s’est inquiété Abdoul Karim Sango.
Il a conclu son propos sur la question en indiquant que cette rentrée politique sera l’occasion de faire un panel avec les militants du PAREN sur les coups d’État.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf