Télécommunications: Sékou Tidiane Koné, le Burkinabè qui veut révolutionner le secteur

Dans sa marche vers le développement, le Burkina Faso peut compter avec les compétences et le savoir-faire de sa diaspora. En effet, ils sont nombreux, les Burkinabè qui offrent leurs services hors des frontières du pays, mais qui ne manquent pas d’apporter leur pierre à la construction de la mère-Patrie. Sékou Tidiane Koné est de ces personnes. Entrepreneur dans le secteur du génie civil, précisément dans la construction métallique, l’homme évolue du côté de la République démocratique du Congo (RDC). Président Directeur général de l’entreprise 2TGS Technologies, il ambitionne de révolutionner le secteur de la construction métallique et particulièrement de la pose des pylônes au Burkina Faso.

Sékou Tidiane Koné est un entrepreneur dans le secteur du génie civil précisément dans la construction métallique. Il a commencé ce métier en 2005 au Togo. Aujourd’hui, il a créé son propre business, sa propre entreprise qui s’appelle 2TGS Technologies, spécialisée dans le domaine de la construction métallique plus précisément la construction des pylônes. M. Koné fait aussi des consultations à l’extérieur, notamment en République Démocratique du Congo (RDC).

Si M. Koné lie son opportunité à vendre ses compétences en RDC à « la main de Dieu », il le doit aussi « au travail bien fait ». En effet, de ses explications, il a été repéré alors qu’il officiait en tant que consultant d’une société ici au Burkina Faso. « On était d’abord au Niger avant de venir ici (au Burkina Faso, ndlr). Pendant que je travaillais avec eux, ils ont créé une filiale en RDC. Et comme je travaillais bien, ils ont décidé que c’est moi qui devais aller là-bas (en RDC, ndlr) pour le démarrage des travaux. C’est ainsi que j’ai atterri en RDC, il y a quatre ans de cela », nous a-t-il retracé, se félicitant de ce que, depuis lors, la collaboration se déroule normalement.

Pour cela, M. Koné a exprimé sa reconnaissance au peuple congolais qu’il trouve « très accueillant ». « La RDC, c’est comme le Burkina Faso, un pays d’hommes intègres. Ils ont seulement besoin du soutien de la communauté internationale pour sortir de la situation dans laquelle ils sont, tout comme le Burkina Faso », commente-t-il, soulignant n’avoir « jamais eu de problème » dans ce pays qu’il a visité « presque toutes les provinces » pour les besoins de ses activités.

Au Burkina Faso comme en RDC, la principale difficulté qui impacte le bon déroulement des activités de M. Koné est « l’inaccessibilité de certaines zones due à l’insécurité ». « La télécommunication commence par le génie civil. Et pour ça, nous partons dans les villages, dans les provinces pour faire le génie civil. Après, il faut déplacer des équipes pour monter les GSM. Mais avec l’insécurité, il y a certaines zones où on ne peut plus accéder. Donc cela ralentit un peu le travail. C’est ce qui nous a poussés vers le Congo parce qu’à un moment donné, on ne pouvait même plus travailler (au Burkina Faso, ndlr) », a-t-il relevé.

Mais rien de tout cela n’entame la détermination de Sékou Tidiane Koné, qui ambitionne de révolutionner le secteur des télécommunications. Pour ce faire, avec sa riche expérience, il donne également des formations sur les travaux en hauteur, sur la santé-sécurité au travail STK. Avec son entreprise 2TGS, il livre des formations pour ceux qui sont intéressés par le métier des travaux en hauteur, la construction des pylônes. Il outille également ses apprenants sur le comportement à adopter sur le terrain et sur ce qui les attend sur le site, idée de les préparer psychologiquement avant qu’ils n’arrivent sur le terrain. Mieux, cette formation en ligne est complétée par une formation pratique qui exige la présence physique de l’apprenant. « On leur donne des cours pratiques sur le terrain et ils s’appliquent eux-mêmes », précise-t-il à ce propos.

Dans les années à venir, Sékou Tidiane Koné voit 2TGS devenir « une grande entreprise de télécommunication ». « Je veux bâtir un empire. Je veux vraiment qu’on parle de moi. La télécommunication est un métier qui n’est pas protégé. J’aimerais être vraiment quelqu’un qui va protéger ce domaine », nous confie-t-il.

Reconnaissant envers les ainés qui ont guidé ses pas à ses débuts, M. Koné veut rendre la pareille à ses jeunes frères, en leur donnant ce qu’il a reçu. « Je veux révolutionner le domaine de la télécommunication et améliorer les conditions des employés qui y travaillent. Je vois des petits-frères qu’on envoie en mission et à leur retour, c’est même très difficile de les payer. Pourtant, ils risquent leur vie au quotidien. Ce n’est pas intéressant du tout. Donc je veux changer tout cela en conseillant les entreprises par rapport au volet santé-sécurité au travail, afin que ceux qui vont creuser, ceux qui vont également monter les pylônes, soient tous protégés et ainsi de suite », nourrie-t-il pour ses jeunes frères.

Prenant l’exemple des plaintes sur la qualité de la connexion internet au Burkina Faso, le consultant en télécommunication pense que cela est dû à la qualité du travail des ouvrier, eux-mêmes influencés par la manière dont ils sont traités. « Le problème du réseau internet est intrinsèquement lié aux travaux réalisés par les ouvriers. Si les ouvriers qui exécutent les travaux pour la disponibilisation de ces réseaux ne sont pas bien traités, le travail qu’ils vont produire ne sera pas de qualité. Et cela aura naturellement un coup sur la qualité de la connexion et du réseau. Pour la fibre par exemple, vous dites à des gens de creuser à 02 ou 03 mètres dans le sol, mais ils creusent à quelques centimètres et on dépose le câble de la fibre optique. Il va de soi qu’il y ait des problèmes après », argumenté M. Koné. Il s’engage: « c’est à tous ces problèmes que je veux m’attaquer pour une bonne réalisation des travaux et une meilleure sécurité de ceux qui travaillent ».

Du haut de son expérience, le DG de 2GTS est convaincu que « la télécommunication a un bel avenir au Burkina Faso ». Même si dans les villages, avec la destruction des pylônes par les terroristes, la tendance est d’aller vers le satellitaire et la fibre optique, il pense que dans l’avenir, les choses vont beaucoup évoluer.

Pour réussir à révolutionner le secteur des télécommunications, M. Koné appelle les autorités à jeter un regard sur le domaine, le protéger et l’assainir. « Le domaine n’est pas protégé. Les ouvriers qui y travaillent ne sont pas protégés. Il faut vraiment un assainissement du secteur pour permettre aux personnes qui risquent leur vie, de tirer leur épingle du jeu. Aujourd’hui par exemple, tu peux signer un contrat avec une société X et quand tu finis le travail, pour respecter les clauses du contrat, c’est tout un problème. Aussi, il y a trop de sous-traitants dans le secteur », a exhorté le consultant, s’adressant aux autorités.

Franck Michaël KOLA et Oumarou KONATE

Minute.bf