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jeudi 18 avril 2024

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Thèse de doctorat: Honoré Kientega soutient sur l’entomologie médico-légale

L’entomologie médico-légale, l’étude des insectes pour la datation des cadavres dans les enquêtes criminelles, a fait l’objet de thèse du commissaire principal de Police, Djiétawendé Honoré Kientega, doctorant en Sciences biologiques appliquées à l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJK-Z) dans le département des Sciences de la Vie et de la Terre ( SVT). C’était le mardi 22 décembre 2020 à Ouagadougou.

« Insectes d’intérêt médico-légal au Burkina Faso. Perspections, diversité saisonnière et élément de biologie de Dermestes maculatus De Geer, 1774 », tel fut le thème de la thèse de l’impétrant Kientega. Après 5 années de recherche sur le domaine de l’entomologie, Honoré Kientega était face à un jury constitué d’éminents professeurs d’université et de chercheurs spécialistes de la biologie appliquée. Ce jury était présidé par le professeur Wendengoudi Guenda.

L’impétrant Kientega a consacré 187 pages aux insectes, dans le but d’aboutir à une datation des cadavres que l’on pourrait avoir après un cas de crime meurtrier ou de décès d’individu dont le corps a été identifié des jours plus tard.

Après avoir défendu de longue haleine son sujet, il a été élevé au grade de Docteur en sciences biologiques appliquées avec la mention très honorable.

Le commissaire principal de Police Honoré Kientega, impétrant…

Une recherche originale et première du genre au Burkina…

L’importance d’un tel thème, à en croire le président du jury, c’est d’installer au Burkina une possibilité de dater les cadavres. Selon lui, cela demande un travail qui consiste à identifier les insectes qui colonisent le cadavre. « C’est la première fois que quelqu’un fait ce travail de façon magistrale et bien suivi en identifiant tous les insectes qu’il a pu rencontrer et il a même fait une étude détaillée du développement de l’insecte qu’on rencontre du début jusqu’à la fin et qui permet effectivement de mieux dater la mort si toutefois on en a besoin. Donc c’est une avancée importante et qui permet à la police d’avoir un organe scientifique pour dater les cadavres mieux qu’avant, surtout que l’on en avait même pas. C’est une bonne voie pour mieux aider les gens qui s’occupent de la législation au niveau des cadavres que l’on peut malheureusement croiser dans notre environnement », a-t-il réagi.

En outre, faut-il le reconnaître, le domaine de l’entomologie n’est pas très connu au Burkina et même en Afrique. C’est un domaine qui est « pertinent vu le contexte dans lequel nous nous trouvons » où les situations de crimes non élucidés augmentent également. Alors, l’entomologie médico-légale pourrait aider à trouver des solutions pour résoudre les enquêtes criminelles.

C’est ce qui fait sans doute toute la pertinence d’un intérêt accordé à ce domaine. A entendre d’ailleurs le directeur de la thèse, Antoine Sanon, professeur titulaire, « cette étude est pertinente et est d’actualité. Elle peut combler le vide qui était là car on n’avait pas beaucoup d’informations sur ce domaine de l’entomologie dans notre environnement». En sus, il fait savoir que le travail est également pertinent pour l’impétrant lui-même qui travaille dans un domaine de la criminalité puisqu’il est commissaire de police.

Une recherche bénéfique pour la police judiciaire, l’université, et l’Etat…

Le directeur de thèse a mentionné également quelques difficultés liées à une telle étude. Ainsi, selon lui, travailler sur un sujet de ce genre comporte nécessairement des difficultés. «En étant pionnier sur le sujet forcément on n’a pas beaucoup de repères déjà pour pouvoir travailler, donc ça pose plusieurs de difficultés et ensuite vous devez vous rendre compte qu’un sujet de ce genre n’attire pas forcément beaucoup de monde parce qu’on parle de cadavre, de décomposition, etc. », a-t-il noté.

Cette étude permettra, d’après le commissaire principal de Police Honoré Kientega, la vulgarisation de cette nouvelle méthode pour les acteurs de la chaîne judiciaire de la police. Elle va permettre aussi aux autorités universitaires de renforcer la recherche et de développer cette science et elle sera enfin bénéfique pour les autorités du pays pour la mise en place d’un institut national en matière de sciences médico-légales.

Hervé Kinda
Minute.bf

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