Les députés togolais ont définitivement adopté vendredi à l’unanimité une nouvelle Constitution, à dix jours des législatives. Cette nouvelle constitution fortement contestée par l’opposition, fait basculer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.
Adoptée vendredi soir avec 87 voix sur 87 à l’Assemblée, la nouvelle Constitution togolaise fait passer le pays d’un régime présidentiel à un régime parlementaire et acte la disparition de l’élection du président de la République au suffrage direct. Elle crée aussi la fonction de « Président du Conseil des ministres » qui concentre tous les pouvoirs.
La magistrature suprême est, selon les termes de la nouvelle Constitution, vidée de sa substance puisque le nouveau président est privé de toute prérogative.
Ce sont les députés qui éliront le chef de l’Etat « sans débat » et « pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois ».
Le véritable exercice du pouvoir résidera entre les mains du Président du conseil des ministres, une sorte de super-Premier ministre, qui sera obligatoirement « le chef du parti majoritaire » à l’Assemblée nationale.
« Le Togo vient d’ouvrir une nouvelle page pour sa marche vers une démocratie plus inclusive et participative », s’est réjouie selon l’agence France-Presse (AFP), Kouméalo Anaté, députée du parti majoritaire à l’Assemblée, l’Union pour la République (UNIR), après le vote.
Cette nouvelle constitution est formellement contestée par l’opposition qui voit dans ce nouveau changement une manœuvre de Faure Gnassingbé pour se maintenir au pouvoir, lui qui a pris la tête de l’Etat en 2005 à la suite de son père resté près de 38 ans aux manettes du pays.
Minute.bf