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Trafic d’enfants : 25 enfants interceptés et ramenés dans leurs familles

Le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire a présenté ce jeudi 22 avril 2021 à la presse, 25 enfants interceptés par les Forces de sécurité le 6 avril dernier, alors qu’ils étaient en partance pour la province du Gourma.

La ministre en charge de l’action humanitaire, Laurence Marchal/Ilboudo a confié qu’en 2020, « 1 262 enfants ont été interceptés dont 812 à l’intérieur du pays et 450 hors du pays ». Ces 1262 enfants, poursuit-elle, étaient constitués de 645 filles et de 617 garçons. Par contre, du 1er janvier au 6 avril 2021, 101 enfants ont été interceptés aux entrées de la ville de Ouagadougou.

Plusieurs raisons expliquent la mobilité à risque de ces enfants. Parmi ces raisons, l’on peut citer la pauvreté et le désir d’une vie meilleure. Il y a aussi les violences ou maltraitances qui conduisent à des figues, les ruptures de liens familiaux qui entraînent un manque de surveillance des enfants, le manque d’accès à l’éducation, le contexte culturel où on estime qu’être loin de ses parents et de son village est une source d’apprentissage de la vie, l’ignorance des risques que peuvent encourir les enfants en migration et la forte demande de main enfantine et bon marché dans les champs de coton, les sites artisanaux d’exploitation de l’or, etc. Plusieurs conséquences peuvent découler de ces situations.

Marie Laurence Ilboudo Marchal a déploré la traite des enfants

« Les traumatismes, les difficultés d’insertion sociale ultérieure, le durcissement du caractère et l’agressivité, l’amour du gain facile, l’invalidité, les décès sont les conséquences fâcheuses constatées sur les enfants », explique la ministre.

Les 25 enfants interceptés par la Brigade régionale de Protection de l’Enfance de la Police nationale de Ouagadougou ont entre 10 et 14 ans et sont originaires de la province du Bazèga. Selon les faits, ces derniers étaient cachés dans un camion qui transportait des vivres en destination de Natiaboani, un village situé dans une zone à fort défi sécuritaire dans la province du Gourma.

Pour la ministre, « ces détails de la situation démontrent que ces enfants étaient sous l’emprise de personnes de mauvaise foi qui les destinaient à des activités qui auraient pu mettre en péril leur vie et leur avenir». Elle précise également que ces enfants ont été pris en charge en urgence au sein du centre de Somgande, du ministère de la Femme, et après leur retour en famille, un accompagnement adapté sera apporté à chaque enfant en fonction de ses besoins.

Laurence Marchal/Ilboudo a invité chaque parent à accorder plus d’attention à ses enfants surtout aux adolescents et lance un appel aux acteurs engagés dans la lutte contre le trafic d’enfants à redoubler d’efforts afin d’assurer aux enfants une protection continue.

La discordance des voix

Boureima Ilboudo dit ne pas comprendre pourquoi le maitre coranique qui conduisait leurs enfants a été arrêté

Pendant que le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action Humanitaire estime que « ces enfants étaient sous l’emprise de personnes de mauvaise foi », les parents quant à eux, précisent que c’est avec leur accord que les enfants ont effectué le déplacement avec un maître coranique pour Natiaboani, dans la province du Gourma. Ce sont des enfant « talibés », a les en croire.

« Nous avons voulu que nos enfants apprennent les dogmes de l’Islam, alors, nous les avons confiés à un maître coranique. L’interception des enfants nous a surpris. Nous ne savons pas pourquoi les enfants ont été arrêtés. Mais je vais ramener mon fils chez moi, il ira à l’école s’il le faut, dans le cas contraire il ira paître le troupeau familial », soutient Salif Compaore, un parent présent au centre.

Boureima Ilboudo, parent également precise que c’est avec leur accord que les enfants ont été remis au maître coranique. Il dit être étonné de leur arrestation. « Nous avons donné nos enfants au maître coranique, il étaient à kiboinin pour la saison hivernale et malheureusement la récolte n’a pas été bonne. C’est ainsi que le maître coranique a voulu aller avec les enfants à Natiaboani et il a été intercepté à Ouagadougou. On lui reproche d’avoir volé les enfants. Nous, en tant que parents, nous n’avons pas su pourquoi ils ont été arrêtés, la seule chose qu’on sait, c’est qu’ils ont été arrêtés parce qu’ils allaient à Fada avec les enfants. », affirme-t-il.

Mireille Sandrine Bado
Minute.bf

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