dimanche 15 décembre 2024
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Traite d’enfants : 22 enfants rapatriés au Burkina

Le Ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire a présenté à la presse, des enfants victimes de traite transfrontalière ce lundi 29 mars 2021 à Ouagadougou. Marie Laurence Ilboudo/Marchal a, à l’occasion, appelé les parents à prendre leur responsabilité face à ce phénomène qui devient grandissant.

L’Unité de lutte contre la traite des enfants de la République de Côte d’Ivoire et le Délégué consulaire d’Aboisso ont saisi le consulat général du Burkina Faso le 08 février 2021 concernant l’interpellation de 42 ressortissants burkinabè. Parmi ces ressortissants, l’on a 19 enfants mineurs, de sexe masculin, présumés victimes de traite.

La ministre de la femme a confié que « ces enfants ont d’abord travaillé dans une mine d’or artisanale à Korogho en Côte d’Ivoire pendant six mois et leurs employeurs ont décidé de les amener dans une autre mine d’or à Aboisso ce mois de mars. C’est à leur arrivée dans cette ville qu’ils ont été interceptés ».

Parmi les adultes interceptés, quatre sont originaires de Boulsa, province de Namentenga, région du Centre-Nord, présumés trafiquants d’enfants. Ils ont été entendus par un juge d’instruction et déférés à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Aboisso depuis le 09 février 2021.

La synergie d’action du ministère de la femme, du consulat général et de l’ambassade du Burkina à Abidjan a facilité le retour de 22 enfants le 26 mars 2021 à la frontière. Il s’agit de 19 garçons, 2 filles dont une jeune mère de 21 ans enceinte de 8 mois, avec un enfant de 22 mois. Ces enfants ont été pris en charge sur le plan alimentaire, sanitaire et psychosocial avec l’appui de la croix rouge burkinabè.

Une vue des enfants retournés au bercail après avoir passé un séjour à l’aventure

« Mon département s’occupe de la protection des enfants; mon département est là pour les accueillir, leur donner la chance de grandir. En ce qui concerne la responsabilité, c’est le département de la justice qui s’en occupe. Le procureur est saisi et ils feront leur travail. Le plus souvent les parents disent ne pas être au courant, ce qui est possible. Mais ils se doivent de signaler la disparition de l’enfant afin de déclencher la procédure de recherche », a indiqué Laurence Ilboudo/Marchal.

Pour la ministre, « il faut que les parents comprennent que lorsqu’ils envoient leurs enfants, ils donnent des sources d’enrôlement aux groupes terroristes ». Elle ajoute que l’implication des parents est assez poussée parce qu’ils n’ont pas dénoncé, ni déclaré la disparition d’un enfant.

« Quand on fait des enfants, c’est qu’on peut s’en occuper. Pour ceux qui ne peuvent pas s’en occuper, l’État a mis des mécanismes en place pour leur permettre de faire des enfants quand ils peuvent. Il faut que les gens arrêtent de mettre tout sur la tête de l’État » fustige-t-elle.

Hamidou Tarpaga, oncle d’une des victimes, se défend qu’il n’était pas là quand msn neveu de 15 ans avait disparu de la cours familiale. « Mais on m’a informé que cela fait plus de trois mois que l’enfant a quitté la maison. On est sorti le chercher en vain et c’est avec quelques camarades à lui que nous avons appris qu’il avait pour projet d’aller au Ghana. On n’a pas su qui l’a aidé à y aller. L’avoir retrouvé ici est une grande joie pour moi.», se réjouit-il.

Mireille Sandrine Bado
Minute.bf

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