Les premiers responsables de la coordination des promoteurs des écoles dites non reconnues réunis en conférence de presse le 22 août 2019 ont protesté contre la fermeture de leurs établissements.
« Pendant que des individus armés non identifiés travaillent à fermer nos écoles à l’Est, au Nord, au Sahel et au Centre Nord en créant de l’insécurité, c’est le gouvernement himself qui se charge de faire ce travail dans le reste du pays », a déploré Jean Théophile Kaboré Secrétaire général adjoint (SGA) de la coordination .
Pour les règles de conformité, les promoteurs, par la voix de Jean Kaboré, relèvent des difficultés, voire l’impossibilité de trouver de grandes superficies pour la mise en place des établissements. M. Kaboré estime, vu le volume d’élèves qu’ils enrôlent (73% de l’offre éducatif dans le Kadiogo), l’État devrait plutôt accompagner les promoteurs privés en restreignant par exemple les effectifs au prorata des superficies des établissements.
Ces fondateurs, tout en ne niant pas l’existence d’établissements non conformes, dénoncent une politique de deux poids deux mesures car pensent-ils qu’il y a des établissements non conformes situés dans des parcelles qui n’ont pas été déclassées pendant que des établissements avec de grandes superficies ont été fermés.
« Nous ne mettons pas la pression à l’Etat mais nous demandons tout simplement son accompagnement », ont-ils noté.
Des frustrations suites à la fermeture d’établissement par le gouvernement
La loi a un caractère impersonnel, elle ne peut pas s’appliquée de différentes manières en fonction des gens, a dénoncé Jérémie Saba promoteur de l’école primaire privé BESTSALEEL de Tampouy. M. Saba dit avoir la certitude que bon nombres d’écoles non conformes n’ont pas été touchées par la mesure de fermeture pendant que d’autres ont été fermées. «Mes co-fondateurs n’ont pas voulu le dire, mais il y a plein d’écoles maternelles dans des maisons à usage d’habitation au niveau des cités qui n’ont pas été inquiétées par la mesure de fermeture pendant que d’autres établissements malgré leur grande superficie ont été fermés », a relaté Jérémie Saba. Cette victime visiblement frustrée de la mesure de fermeture des écoles, a bien voulu rappeler au ministre Stanislas Ouaro que la prolifération des écoles privées dites « non-conforme » découle d’une « politique d’encouragement d’ouverture des écoles privées, menée par le gouvernement notamment sous Odile Bonkoungou, ex ministre de l’Education nationale ». Celui-ci estime que l’Etat étant une continuité, le Ministre Ouaro ne doit pas occulter cet état de fait dans la prise de mesure récente de fermeture des écoles.
En rappelle, le Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales (MENA-PLN) en conférence de presse le Vendredi 7 Septembre 2018, déclarait que 649 écoles et établissements sont non reconnus et non conformes. Il est notamment reproché à ces écoles, un manque de documents officiels de création et d’ouverture d’établissements mais aussi un non-respect des superficies recommandées pour l’ouverture d’établissements privés. Parmi ces écoles non reconnues, le ministre déclarait en 2018 que 226 écoles et établissements étaient irrécupérables et 423 écoles et établissements non reconnus étaient jugés récupérables. En Août 2019, le ministère de l’éducation nationale passant à la vitesse supérieure a publié une liste de 315 établissements non conformes, sommés de fermer et de ne pas recruter pour l’année scolaire 2019/2020. Aussitôt, le 10 Août 2019, la coordination des promoteurs des écoles dites non reconnues est née pour donner de la voix et défendre ses intérêts. Ainsi, la coordination, tout en faisant remarquer l’inexistence d’écoles publiques dans la plupart des quartiers pour accueillir les élèves des différentes écoles à fermer, redoute en plus un traumatisme psychologique des élèves contrains à chercher d’autres établissement et la mise au chômage de milliers d’employés.
Cette coordination, par la voix de Jean Kaboré, « au regard du rôle important que jouent les établissements privés dans l’offre éducative au Burkina, demande en lieu et place d’une répression, un accompagnement afin de rehausser l’offre éducative en cette période de fermeture d’écoles suite à l’insécurité ».
Adam’s Ouédraogo
Minute.bf