Pour les un an de l’Appel de Manéga, les responsables de l’initiative veulent la commémorer. C’est en substance ce qu’ils ont fait savoir lors d’une conférence de presse tenue le 15 juin 2020 à Ouagadougou.
La commémoration de l’an 1 de l’Appel de Manéga voudrait rappeller à la mémoire de tous, l’engagement pris il y a douze mois pour construire la paix et la réconciliation, l’unité nationale et le vivre-ensemble au Burkina » a dit d’entame Lookmane Sawadogo, membre initiateur de l’Appel de Manéga avant de poursuivre que la Commémoration est prévue pour un mois et se tiendra du 15 juin au 15 juillet 2020 sous le thème « Construire les modèles endogènes pour pacifier et réconcilier ».
L’objectif de cet anniversaire à en croire Lookman Sawadogo s’est de mettre l’accent sur les modèles, les mécanismes et les valeurs endogènes au plan culturel, traditionnel, moral, communautaire et autres qui peuvent servir à ramener la paix et aider à la réconciliation. Il a d’ailleurs révélé, en ce qui concerne l’agenda de cette commémoration que des modèles endogènes de paix et de réconciliation au Burkina seront distingués. A l’entendre, il s’agira entre autres du chef de Kaya et de Manga qui traînaient un différend de 32 ans suite à une perte en vie humaine et qui se sont réconciliés par des mécanismes andogènes traditionnels. Une réconciliation qui a été sanctionnée par « l’institutionnalisation de la parenté à plaisanterie entre les deux provinces en palabre jadis ». Il y aura également une distinction pour Me Titenga Pacéré qui « a nommé un chef peulh dans sa Cour royale et pour le journaliste Hyacinthe Sanou qui se sert de sa page pour mettre en exergue la parenté à plaisanterie entre les Bôbô et les peulhs ».
En outre, en un an d’existence, les initiateurs de l’Appel de Manéga estiment que leur appel est entendu. « Nous sommes convaincus d’être sur le bon chemin de la réconciliation et en un an d’existence nous sommes toujours présents avec plus d’audiences, donc nous estimons que notre appel est entendu » a supposé Évariste Konseibo membre du Comité technique de la commémoration de l’an 1 de l’Appel de Manéga.
Par ailleurs au regard des multiples clivages que connaît le Burkina, il a reconnu que « la réconciliation nationale bien que instrumentalisée et galvaudée, quelque fois, à dessein ou par ignorance, reste cependant une condition sine qua non pour l’ultime sauvetage du Burkina « . Dans ce sens, il a conclu en faisant savoir que l’offre majeure de l’Appel de Manéga à savoir la feuille de route de ses anciens ou sages qui consiste en la résolution endogène des problèmes liés à la paix et à la cohésion sociale au Burkina est une piste non négligeable.
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf