Le Laboratoire de recherches et de formation en Sciences du langage (LAREFOS) a procédé ce jeudi 26 octobre 2023, à l’ouverture des travaux d’un colloque international initié en hommage à quatre de ses enseignants admis à faire valoir leur droit à la retraite. Ce colloque qui s’étendra jusqu’au 28 octobre 2023, permettra de saluer le travail de ces éminents enseignants-chercheurs et leur traduire toute la reconnaissance du département de linguistique de l’Université Joseph Ki-Zerbo.
Ils sont quatre enseignants-chercheurs. Ils ont consacré l’essentiel de leur vie à transmettre le savoir, éduquer et former la jeunesse dans le domaine des sciences du langage. Eux, ce sont Dr Jules Kinda, Dr Mohamadou Diallo, Dr Ambroise Zoungrana et Pr Pierre Malgoubri, tous enseignants-chercheurs au département de linguistique de l’Université Joseph Ki-Zerbo.
Après tant d’années passées à servir la nation, l’heure est venue pour eux, de prendre leur retraite. Le présent colloque international organisé par le LAREFOS, vise aux dires de ses premiers responsables, à faire une halte pour saluer le mérite de ces quatre « monuments » qui ont contribué à consolider les fondations de la linguistique au Burkina Faso.
Placée sous le thème « la linguistique hier, aujourd’hui et demain », ce colloque permettra de capitaliser la riche expérience de ces enseignants-chercheurs en vue de permettre à la jeune génération de s’en inspirer. « Il s’agit d’amener ces aînés à partager leurs expériences avec les jeunes mais aussi de passer le témoin de telle sorte que la jeune génération puisse prendre la relève », a précisé le Premier responsable du Laboratoire de recherches et de formation en Sciences du langage, Pr Abou Napon.
De ses dires, les enseignants à qui hommage est rendu ce jeudi, ont été aux avant-gardes de la promotion et de la vulgarisation de la filière linguistique au Burkina Faso. « Quand vous prenez le Pr Pierre Malgoubri, c’est le premier spécialiste de la dialectologie et de la dialectométrie au Burkina Faso. A ce titre, il a formé pas mal d’étudiants qui ont pris aujourd’hui la relève. Il a aussi dispensé des cours au niveau du Togo, principalement à l’université de Kara où il a formé bon nombre de spécialistes. Si nous prenons le Pr Jules Kinda, c’est quelqu’un qui a beaucoup travaillé sur les tons et également les écoles bilingues. Le Pr Diallo Mohamadou a beaucoup travaillé sur la question de la traduction et de l’interprétation. Il est aussi l’un des rares spécialistes du Jula au Burkina Faso et dans la sous-région. Quand vous prenez le Pr Ambroise Zoungrana, il a travaillé sur la linguistique descriptive en s’intéressant à la structure des différentes langues. Il a aussi travaillé avec l’association pour la promotion de l’éducation non formelle (APENF). Donc nous pensons que toutes ces expériences peuvent être capitalisées et partagées avec les jeunes chercheurs », a-t-il déclaré.
Pour le président de l’Université Joseph Ki-Zerbo, Pr Jean-François Silas Kobiané, cette cérémonie d’hommage est un devoir de reconnaissance de la communauté universitaire envers ces enseignants-chercheurs qui pendant des années, ont oeuvré à la formation et l’éducation des fils et filles du Burkina Faso et de l’Afrique toute entière.
« Leur reconnaître le travail énorme qu’ils ont fait, c’est d’abord un devoir pour nous. C’est aussi une occasion pour nous, de leur dire que nous nous engageons à perpétuer le travail qu’ils ont abattu. Tout le sens derrière ces hommages que nous réalisons à travers ces colloques et des thématiques en lien avec les domaines de ces collègues, c’est surtout de faire le bilan des connaissances présentes dans ces domaines et envisager l’avenir », a laissé entendre le président de l’Université Joseph Ki-Zerbo.
Pour les professeurs honorés, les sentiments sont partagés entre joie et reconnaissance. Grande joie de savoir surtout qu’ils ont joué leur partition à l’édification d’un Burkina éclairé. « Nous sommes très contents de cet hommage. Ça veut dire que nous avons été utiles quelque part. Quand bien même on a été remis à nos femmes pour emploi, on va continuer toujours de collaborer. On va continuer selon nos forces, de collaborer. Mais on est surtout content de savoir qu’on a été utiles et que les gens sont reconnaissants par rapport à cette utilité. Ça nous fait un baume au coeur », a confié après la cérémonie, Pr Pierre Malgoubri, enseignant-chercheur à la retraite invitant la jeune génération à poursuivre le combat pour la promotion des langues nationales.
Soulignons que plusieurs communications sont prévues au menu de ce colloque. Les communicants sont issus de plusieurs universités du Burkina Faso mais aussi de la sous-région dont la Côte d’Ivoire, le Togo, le Sénégal, le Mali, et bien d’autres.
Oumarou KONATE
Minute.bf
