Dans la région du Centre-ouest précisément dans la commune du Ziro, le commerce des fruits et légumes est une des activités majeures. Contre toutes sortes de risques, ces femmes et jeunes filles, assises au bord de la route principale reliant Ouagadougou à Léo accourent vers la clientèle au passage des compagnies de transports.
Il est 6h 21mn quand nous arrivons au bord de la route. La, nous voyons une dame qui s’active à faire sortir sa marchandise. Elle, c’est Assétou Ouédraogo, âgée d’une trentaine d’années. Sur sa table, on peut voir des oranges, de la banane, des goyaves et des tubercules posés au sol. A la fin, elle se prête à nos questions.
Dame Ouédraogo nous fait savoir qu’elle exerce ce métier depuis une dizaine d’années. « Cela fait 17 ans que je vends au bord de la route. Cette activité me permet de scolariser mes enfants et de les soigner. J’aide aussi mon mari en lui donnant de l’argent pour acheter le nécessaire pour son petit commerce », nous confie-t-elle.
Pour dame Ouédraogo, le commerce des fruits est rentable. « J’achète trois bananes à 50f à Bakata et je les revends à 100f ici. Même avec les tubercules, je fais des bénéfices », se réjouit-elle.
Autre lieu, autre constat. Là, les femmes tiennent leurs marchandises en main en attendant les clients. Il est 12 h 24 mn quand un bus marque son arrêt au poste de contrôle. Les femmes accourent vers les passagers en criant : « y a banane ! y a pain sucré ! d’emmener les oranges ? voici l’eau bien glacée… ». Harouna, un client, s’approche. Après avoir effectué ses achats, il nous confie ces mots : « j’achète la banane chaque fois que j’emprunte cette voie. C’est aussi une façon pour moi d’encourager ces braves femmes. Leurs bananes sont bien sucrées et mes enfants apprécient ».
Ces commerçantes côtoient le danger au quotidien
Fatimata Barry, une femme d’une quarantaine d’années, nous relate leur calvaire sur la route. « Nous sommes souvent victimes d’accident. Etant donné qu’on poursuit les cars, ils nous piétinent et nous blessent ». Comme tout commerçant, ces femmes réalisent des pertes aussi. « Souvent les passagers partent avec notre argent. Le contraire se produit aussi puisque les cars n’attendent pas après le contrôle. Ils démarrent et nos clients sont obligés de partir même si on n’a pas fini les comptes », déplore dame Barry.
Elle n’a pas manqué de préciser leur bonne collaboration avec les forces de l’ordre présentes sur les lieux.
Même si, souligne-t-elle : « nous nous manquons souvent puisqu’ils nous ont donné une limite à ne pas dépasser. Quand nous dépassons ces bornes, ils ne cessent de nous le rappeler ».
Le commerce de fruits à Sapouy est la principale source de revenus pour les femmes de la localité. Malgré les contraintes, ces femmes n’abandonnent pas, car cela leur permet de prendre en charge leurs familles. Elles demandent aux autorités de les aider à avoir des magasins pour stockés leurs marchandises et s’abriter en cas de pluie.
Sakina Rouamba (Correspondante)
Minute.bf