dimanche 8 septembre 2024
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Violences gynécologiques et obstétricales : Une quinzaine de journalistes à l’école de l’association KOZA

Dans le cadre de la mise en œuvre de son projet intitulé « Justice et dignité des femmes face aux violences gynécologiques et obstétricales », l’association Kogol-Zaka (KOZA) a initié le 06 octobre 2023, un atelier d’informations et de plaidoyer a l’endroit d’une quinzaine d’hommes et femmes de médias à Ouagadougou. L’objectif de cette formation était de permettre à ces journalistes de s’imprégner de l’ampleur des VGOs au Burkina Faso et leurs conséquences sur la santé des femmes en vue de susciter leur intérêt sur cette problématique.

Les Violences gynécologiques et obstétricales (VGOs) sont des formes spécifiques de violences sexistes et sexuelles qui existent au Burkina Faso au titre des violences basées sur le genre, mais que l’on évoque que très peu. Les VGOs, des explications de David Koné, spécialiste en communication sur les questions du genre, de la santé sexuelle et reproductive (SSR) et des violences basées sur le genre (VBG), recouvrent des manifestations variées à travers le monde. Au Burkina Faso, dit-il, les plus courantes sont les violences d’ordre verbale, physique, mentale et psychologique exercées par des agents de santé sur des femmes pendant l’accouchement.

Elles se manifestent, entre autres, à travers les soins malveillants notamment les insultes, les menaces, les gestes brusques, les attitudes moralisatrices, voire discriminantes envers les femmes notamment les jeunes filles et bien d’autres. A cela, il faut ajouter selon le conférencier, le mauvais traitement ainsi que le manque d’écoute des agents vis-à-vis de leurs clientes. Entre autres violences qui laissent des séquelles douloureuses aux femmes après l’accouchement.

David Koné, spécialiste en communication sur les questions du genre, de la santé sexuelle et reproduction des violences basées sur le genre, Communicant du jour

Selon le communicateur, les VGOs sont très courantes au Burkina Faso mais sont ignorées en raison du nombre limité de données existantes sur la question. « C’est un phénomène qui est en train de prendre de l’ampleur et qu’il convient de stopper dès maintenant. Malheureusement c’est une question sur laquelle on manque suffisamment de données. Et quand il manque de données, c’est souvent difficile de convaincre les décideurs politiques sur la question sinon c’est un phénomène qui est très criard et qui nous revient à travers nos activités sur le terrain par les témoignages de plus en plus récurrentes de femmes qui en sont victimes », a-t-il alerté.

Face à cette situation, il est d’urgence de l’avis des communicants, que des actions soient entreprises sur le terrain en vue de son éradication. Aux dires de Souleymane Sankara, Consultant auprès de l’association KOZA, également communicant, les témoignages qui reviennent avec persistance, révèlent qu’un grand nombre de femmes subissent en silence ces violences gynécologiques et obstétricales dans les hôpitaux. D’autres qui ont déjà vécu cette forme de maltraitance se murent dans le silence. « Nous avons organisé une rencontre avec ces femmes il y a quelques temps, et des témoignages que nous avons, le phénomène a vraiment une grande ampleur au Burkina Faso. Toutes les femmes qui étaient présentes ont déclaré avoir déjà vécu cette situation, soit c’est elles-mêmes, soit c’est leur fille, leur petite fille. Presque toutes les femmes vivent cette situation », a-t-il il confié.

La présente formation initiée au profit des hommes de médias visent donc à susciter l’intérêt de la presse nationale sur cette problématique qui semble encore tabou au Pays des hommes intègres, en vue de la production et la diffusion de contenus à même d’alerter les décideurs politiques et la société en général. Elle fait suite à une série de rencontres menées par l’association Kogol-Zaka avec l’ensemble des parties prenantes à la question et des campagnes de sensibilisation à l’endroit des femmes sur leurs droits et les moyens de recours en cas de violences gynécologiques et obstétricales.

Safietou Sawadogo, Présidente de l’association KOZA

« Nous avons initié ce projet parce que nous avons constaté que nos sœurs souffrent beaucoup dans les centres de santé. Si ce n’est le manque d’accueil, c’est le mépris des malades et leur délaissement. Nous avons donc décidé de faire appel aux journalistes et de les sensibiliser à la question pour qu’ils nous aident à relayer la question afin que les autorités se lèvent pour prendre la question en main. Que les femmes aussi sachent qu’elles ne doivent pas garder le silence quand elles sont victimes de ces VGOs », a soutenu Safietou Sawadogo, Présidente de l’association KOZA.

A l’en croire, des actions de sensibilisation du personnel sanitaire sont également prévues dans les jours à venir dans le cadre de ce projet.

Oumarou KONATE

Minute.bf

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