spot_img
vendredi 29 mars 2024

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

spot_img

Yaana-Zaocé: De la plaisanterie pour commencer l’année

Yaana et Zaocé, deux communautés liées par la parenté à plaisanterie, se sont réunies autour d’un même pot pour se présenter les voeux de nouvel an 2021. C’était le samedi 23 janvier 2021 au musée national à Ouagadougou.

« Paroles grossières », « injures », « gestes barbares », « danses », « dénigrements de lignées », « rires aux éclats »… sont les faits qui ont agrémenté la cérémonie de présentation de voeux entre Yaana et Zaocé. Les deux communautés sont liées par la parenté à plaisanterie. Les paroles et gestes mentionnés plus haut relèvent donc de la pure plaisanterie mais rien du sérieux.

Ainsi, la cérémonie s’est déroulée dans une bonne ambiance emprunte d’amusements et de distractions. Point de barrières entre catégories d’âge, ni professionnelles. Les coups étaient permis.

Cette initiative de présentation de voeux est à sa troisième édition. En effet, depuis 2019, les deux communautés entendent, par là, perpetuer les liens de parenté à plaisanterie qui existent entre elles. « Cela permet de nous retrouver entre Yaana et Zaocé, de nouer des contacts et également d’avoir du reseautage entre nous», a noté Amos Zong-Naba, président du comité d’organisation de la cérémonie.

Contrairement aux précédentes, cette édition a connu la distinction, à travers des certificats de reconnaissance, de personnalités d’honneur ainsi que de membres les plus dévoués du groupe. À indiquer qu’au delà de cette présentation de voeux, Yaana et Zaocé ont eu à effectuer ensemble plusieurs activités. Entre autres réalisations, elles ont fait un reboisement dans la zone des Zaocé et de Ouargaye. «Nous avons aussi fait des dons dans la ville de Goughin pour des personnes qui sont dans le besoin», a renchéri M. Zong-Naba.

Parenté à plaisanterie, le ciment qui réuni des communautés

Jean Michel Legma, président de l’association pour le développement du département de Tibga, une zone Zaoga, a salué l’initiative à sa juste valeur. « C’est une très bonne chose, il faut cela pour que la cohésion sociale puisse exister. Car le « Rakiiré » (ndlr; parenté) existe entre plusieurs ethnies; si ces deux communautés ont trouvé le moyen de le magnifier et de l’organiser surtout avec l’aide des réseaux sociaux, il faut l’encourager », a-t-il laissé entendre, tout en confiant que «nous avons pu oublier un tant soit peu, à l’époque, le choc occasionné lors de la tornade à Tibga grâce aux plaisanteries faites pendant la visite de Naaba Sanem dans la localité».

«La parenté à plaisanterie au Burkina Faso est l’élément fondamental de la cohésion sociale», foi de Ousmane Boly, maire de la commune de Diabo et député à l’Assemblée nationale. Il a bénéficié d’un certificat d’honneur au cours de la cérémonie.

Ousmane Boly, maire de la commune de Diabo et député à l’Assemblée nationale

Pour lui, c’est le ciment qui a réuni toutes les communautés depuis longtemps. «Je félicite les deux communautés et je les encourage dans leur initiative surtout qu’en plus de cela, ils mènent beaucoup d’activités», a-t-il complimenté, avant d’admettre, en ce qui le concerne, que cela pourrait être l’occasion pour les élus nationaux « de repenser à ce que nos grands parents nous ont légué. Voir ce que l’on peut faire pour formaliser cela au niveau du Burkina et encourager les associations qui travaillent dans ce domaine».

Amos Zong-Naba, président du comité d’organisation de la cérémonie

Il est à savoir que cette initative est l’oeuvre d’internautes des réseaux sociaux principalement de Facebook à travers une page créée en avril 2018 réunissant Yaana et Zaocé.

Hervé KINDA
Minute.bf

1 COMMENTAIRE

  1. Merci beaucoup à Minute.bf pour la couverture. Vive la parenté à plaisanterie. Et que les yaana continuent à régner sur les zaocé??

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img