Le 11 septembre dernier, nous annoncions dans nos colonnes, « Burkina : Salif Tarpaga, « l’enseignant fou » du Sahel aux exploits non reconnus », pour parler de cet enseignant qui s’est illustré par son courage, son abnégation et surtout son amour du travail, de sa profession, pour hisser ses élèves, malgré le contexte sécuritaire crispé dans le sahel, sur le piédestal des « élus » au certificat d’étude primaire (CEP) 2019. Une publication qui a suscité moult réactions.
Appelé à se prononcer sur les différentes difficultés relevées par ce « fou » dans l’entretien qu’il nous a accordé, le ministre en charge de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENA-PLN), Stanislas Ouaro a salué le travail abattu par Salif Tarpaga, mais dit trouver « imprudent de la part de cet enseignant de présenter, comme ça dans la presse, les efforts qui sont faits pour rendre l’école résiliante dans ces régions ».
Il explique que les élèves de cet enseignant, comme d’autres d’ailleurs, ont été regroupés à Sébba (chef-lieu de la province du Yagha), à l’initiative de la direction provinciale des enseignements préscolaires et primaires. Il informe, contrairement à Salif Tarpaga, que ses efforts sont reconnus et appréciés. « Au niveau de la direction provinciale, des initiatives sont prises pour cet enseignant, ainsi que pour les autres qui, au regard de la situation sécuritaire, ont été regroupés pour permettre de continuer le processus », a-t-il laissé entendre.
« Mais, je voudrais profiter pour encourager tous nos enseignants avec lesquels nous travaillons pour un système éducatif résiliant dans ce contexte sécuritaire, à plus de discrétion pour nous permettre de pouvoir continuer de travailler en espérant que les efforts des forces de défense et de sécurité (FDS) sur le terrain vont nous permettre de nous ramener à une situation qui permet de pouvoir nous exprimer de façon aisée sur cette situation », a-t-il conseillé.
Il perçoit ses indemnités,…mais attend le rappel
Intervenant sur la question du retard dans la correction de salaire de M. Tarpaga, Stanislas Ouaro dit avoir eu un rapport sur la situation qui montre que l’enseignant « n’a malheureusement pris aucune initiative pour la correction de ses indemnités ». Il ajoute que lorsque Salif Tarpaga a décidé de s’en occuper, tout a été corrigé. Et depuis quelques mois, poursuit-il, « il perçoit ses indemnités sans problème. Ce qu’il attend, c’est le rappel qui doit se faire ». Pour finir, Stanislas Ouaro a tenu à préciser que toutes ces questions sont prises en charge par la direction provinciale. « Je préfère vous le dire que nous avons tous les rapports et nous pourrons les mettre à votre disposition », a déclaré Pr Stanislas Ouaro.
Franck Michaël Kola (Stagiaire)
Minute.bf