Les partis membres de l’opposition politique burkinabè réunis autour du
Chef de File de l’Opposition politique (CFOP) étaient face aux hommes et femmes
de médias pour la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire, le mardi 24
septembre 2019 au siège de l’institution sis à Ouagadougou. Entre autres sujets
abordés, l’épineuse question sécuritaire, les concours directs de la fonction
publique, la tenue du Forum national de la jeunesse, etc.
L’opposition politique burkinabè était représentée à cette conférence de presse par Yumanli Lompo, président du Parti national des démocrates sociaux (PNDS) et Amadou Diemdioda Dicko, 4e vice-président de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC). Les deux conférenciers se sont d’abord étalés sur la situation sécuritaire, déplorant les récentes révélations de l’Union Police nationale (UNAPOL) faisant état de « velléités de détournement des armes d’un corps par un autre corps ». Ils appellent le gouvernement à doter conséquemment les policiers qui, quoique relevant des corps paramilitaires, font, eux aussi, face à cette guerre asymétrique, avec des ennemis lourdement armés en face.
Cela ajouté à la récente information faisant cas à Dédougou d’une éventuelle connivence entre un chef militaire et des terroristes, les conférenciers pensent qu’ « il y a un malaise au sein de l’armée » et invite le gouvernement à travailler à remédier cette situation, à rassurer et galvaniser la troupe.
« Le gouvernement doit revoir le système éducatif »
La question des concours directs de la fonction publique s’est aussi invitée dans les débats. Les conférenciers ont dénoncé l’attitude du gouvernement qui, d’année en année, n’a fait que réduire le nombre des postes à pourvoir. « Par rapport à 2017, le MPP (parti au pouvoir) a réduit de 47% le nombre de postes à pourvoir cette année », a déploré Amadou Diemdioda Dicko de l’UPC.
Pour résorber la question de l’emploi, les conférenciers pensent que le gouvernement doit revoir complètement le système éducatif qui, à leur sens, produit des diplômés sans les apprendre à faire quelque chose de leurs mains. Pour ce faire, « l’opposition est prête à s’associer au gouvernement dans des réflexions sur les failles du système éducatif », a ajouté M. Dicko.
« Une foire de retrouvailles pour battre campagne »
Enfin, c’est l’organisation du forum national de la jeunesse à Bobo Dioulasso du 18 au 21 septembre 2019 qui a attiré l’attention des conférenciers. Ces derniers ont dénoncé une « récupération politique » de la part du gouvernement. L’organisation du forum est une bonne idée qui malheureusement s’est vue transformée en « une foire de retrouvailles pour battre campagne auprès d’une certaine jeunesse convoyée opportunément sur place », a déclaré M. Dicko qui pense plutôt que « le forum devrait être le lieu d’échanges francs et fructueux devant aboutir à des recommandations fortes et à des projets de reformes et lois en faveur de la jeunesse ».
Franck Michaël KOLA (Stagiaire)
Minute.bf