dimanche 22 décembre 2024
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Covid-19 /Burkina: Témoignage exclusif du fils d’un défunt

La gestion très controversée du Covid-19 au Burkina Faso, depuis la mort de la député Rose Compaoré, continue de susciter des réactions au sein de l’opinion publique. Tous ces morts dénombrés le sont-ils par la force du Covid-19 ? Une question qui taraude l’esprit de nombre de citoyens. Olivier Wend-Payangdé Kiendrebeogo est le fils de feu Kiendrebeogo Sana Mathieu décédé le 28 mars 2020 à l’âge de 65 ans dans les locaux de Tengandogo, le site qui accueille et traite les malade du coronavirus. Son père est-il décédé du Covid-19 ? Dans une interview exclusive accordée à Minute.bf, il revient sur les circonstances de la mort de son père et nous donne plus de détails sur les causes de ce décès qui continue de le hanter.

Minute.bf : Votre père est décédé à Tengandogo le 28 mars 2020. Pouvez-vous nous dire comment êtes-vous arrivés à Tengandogo et ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là?

Le malaise de mon défunt père a commencé vers le 14 mars, soit deux semaines avant son décès le 28 mars dernier. Il avait fait un Accident vasculaire cérébral (AVC) en novembre 2019. Après cet AVC, ça allait mieux et il commençait à sortir, à rouler à moto. Au 14 mars 2020, il a rechuté. Nous sommes allés en clinique pour des soins. Des examens ont été faits et des médicaments ont été prescrits pour sa prise en charge sanitaire. Après environ une semaine de prise en charge, ça allait encore mieux et le dimanche 22 mars il est allé saluer un décès chez un voisin. C’est donc à son retour, lorsqu’il a voulu ouvrir la porte de sa chambre qu’il est tombé. Nous avons accouru pour le transporter dans sa chambre. Quand il est rentré ce jour-là, il n’est plus ressorti car la paralysie de ses membres commençait à faire effet. Le lendemain lundi, nous l’avons ramené à l’hôpital chez son médecin traitant qui lui a encore fait faire des examens et lui a prescrit des produits pour ses soins. Le mercredi 25, nous avons commencé les soins intensifs. Le jeudi 26, les choses allaient mieux, nous étions à la maison. Le vendredi 27 mars, il avait retrouvé l’usage de la parole et nous avions causé avant que je ne parte au travail le matin. A 11h, je suis reparti m’enquérir des nouvelles de mon père. Tout allait de mieux en mieux et je suis revenu à mon atelier de couture. Vers les 15h quand je suis reparti le voir, j’ai senti qu’il avait des difficultés à respirer.

Nous l’avons amené à l’hôpital de Bogodogo mais il se trouvait qu’il n’y avait pas d’oxygène pour le malade. Nous avons donc été transférés à l’hôpital Yalgado. Dès que nous sommes arrivés et que les agents de santé ont constaté que le malade avait une détresse respiratoire, ils ont fait un pas en arrière et ont demandé de continuer directement à Tengandogo, parce qu’eux n’ont pas de gaz. Ils se disaient que c’était le Covid-19. Ils nous ont signé un papier pour le transfert à Tengandogo, précisant qu’il nous faut de l’oxygène. Aux environs de 18h passées, nous sommes arrivés à Tengandogo, ce centre qui accueille les malades du Covid-19.

Quand nous sommes arrivés, nous avons fait pratiquement une heure de temps avant qu’on nous accueille. Lorsque vous arrivez, on vous dit de continuer directement derrière, au bâtiment 14-15, à l’accueil. Arrivés là-bas, nous avons constaté qu’au moins 5 ambulances des cliniques étaient en attente aussi avec des malades. Les accompagnants et leurs malades étaient obligés de patienter pendant une quarantaine de minutes avant qu’on ne soit redirigés vers un autre côté. Nous y avons encore patienté pendant une trentaine de minutes avant qu’un médecin ne sorte pour prendre les nouvelles des patients.

Voyant que l’attente était très longue et que mon père suffoquait dans mes bras, j’ai jugé bon de le transporter et de foncer avec lui dans la salle. Je l’ai fait asseoir sur la terrasse et adosser à mes jambes. Les agents de santé me voyant dans la salle se sont donc approchés pour savoir ce qui nous amenait. Ils ont pris du temps à chercher un lit parce qu’il n’y aurait pas de place. C’est encore moi qui ai transporté mon père pour l’installer sur le lit. L’infirmière m’a demandé de le placer sur le côté gauche pour qu’il puisse respirer. Maintenant, comme il transpirait, je suis resté quelques temps pour essuyer sa sueur. Personne ne venait me dire quelque chose. Je me suis donc levé pour demander à savoir s’il y avait une suite. C’est là qu’on m’a dit de sortir parce que mon travail était terminé et que la salle où je suis est infectée. Je suis sorti et je pensais qu’on allait me rappeler s’il y avait des modalités à suivre. Dès que je suis sorti, il n’y a plus eu de suite.

Quand je voyais un agent de santé sortir de la salle, j’accourais pour prendre les nouvelles de mon père mais personne ne prenait le temps de m’écouter. Ils hurlaient tous qu’ils étaient occupés, sans même prendre le temps de me demander le nom du malade. Personne n’a pris le temps de se renseigner sur la maladie de mon père, ni son antécédent médical ni les soins qu’il suivait avant de venir à Tengandogo.

Seule la fiche qui nous a été remise à Yalgado pour l’oxygénation de mon père a été récupérée par les agents de santé. Je ne comprenais rien de ce qu’il se passait. Mon père a des difficultés respiratoires, personne ne prend soin de lui, alors que nous étions là seulement pour une assistance en gaz. Aux environs de 24h, je me suis finalement emporté contre un médecin parce qu’à chaque fois que j’essayais d’expliquer ma situation, personne ne prenait le temps de m’écouter. Je lui ai dit que depuis que je suis là, je parle mais personne ne m’écoute. Je lui ai fait savoir que si je lui donnais le nom de mon malade et que je lui dis de rentrer dans la salle de soins pour l’appeler, il ne pourra pas le connaitre parce qu’il est paralysé et a perdu l’usage de la parole. Ils n’ont aucune information sur le malade parce que personne n’a pris le temps de me le demander.

Je lui ai fait savoir que même s’il rentre et qu’il appelle à haute voix Kiendrebeogo Sana Mathieu, le papa ne pourra même pas lui répondre parce qu’il ne peut plus parler. Comment va-t-il pouvoir vous expliquer sa maladie ? Même si l’on ne me permet pas de rentrer, néanmoins, qu’on m’écoute avant de rentrer voir ce qu’on peut faire. C’est là que l’agent de santé m’a demandé de lui expliquer ce qu’il y a au juste. Je lui ai expliqué depuis l’AVC jusqu’à notre arrivée à Tengandogo. Il m’a demandé d’attendre à côté de la salle qu’il va rentrer voir et me revenir. Quelques minutes après, il est revenu et m’a demandé les documents des examens que nous avions faits. Je lui ai remis le dossier et il est rentré. Il n’est plus ressorti. 

Aux environs de 1h15 minutes, une infirmière est sortie et a demandé à voir l’accompagnant de Kiendrebeogo Sana Mathieu. Je me suis approché et elle a demandé à savoir s’il y avait d’autres informations. Sa question m’a fait rire parce que je n’arrivais pas à comprendre que depuis 18h que nous sommes là, personne n’est sorti chercher des informations sur mon malade. C’est après 1h du matin qu’on vient me demander des informations complémentaires sur le patient. Lorsque je suis rentré avec le patient, c’était en ce moment que toutes ces questions devraient être posées.

Je lui ai donc expliqué ce qu’il y avait, du début jusqu’à notre arrivée à Tengandogo. C’est là qu’elle m’a fait savoir que le malade a été mis sous oxygène et qu’une voie a été prise. Mais les médecins étaient en attente d’une équipe de la réanimation. J’ai donc compris que quelque chose s’était passé si l’on veut réanimer mon malade. Elle m’a fait comprendre que s’il y avait d’autres informations, elle allait me revenir. Mais il n’y a plus eu de suite jusqu’à 6h du matin où je suis encore reparti vers eux pour demander ce qu’il y avait. Quand l’infirmière m’a vu de par la vitre de la salle, elle est sortie et elle m’a informé que les agents de santé ont tout essayé avec le papa mais ça n’a pas marché. (Quelques secondes de silence). J’ai demandé : ça n’a pas marché comment ? Elle me dit que le papa est décédé. Sur le coup, je n’ai pu rien lui dire. Je suis allé m’asseoir dans un coin. Les gens me regardaient. Après une trentaine de minutes, j’ai donc commencé à informer les proches par téléphone. Après je suis reparti vers les agents de santé pour connaitre la procédure à suivre pour l’enlèvement du corps.

Ils m’ont dit d’apporter un cercueil pour chercher le corps car des militaires dans ce centre de santé allaient s’occuper de tout avant de nous remettre le corps dans le cercueil pour inhumation. Le corps ne devrait plus repartir à la maison. Il fallait directement aller au cimetière, selon les directives données. Ce qui m’a paru bizarre parce que nous n’étions pas là pour le covid-19 mais pour une prise en charge en oxygène. Mais, les agents de santé agissaient comme si mon père était décédé du Covid-19 alors qu’aucun test de cette maladie, à ma connaissance, n’a été fait sur lui. Sur le coup, j’ai même demandé à savoir si le test du covid-19 avait été fait. Il y a un agent de santé qui m’a demandé de patienter afin qu’il se renseigne avant de me revenir. Quand il est revenu, il m’a dit que le prélèvement a été fait et que, s’il y avait quelque chose, il me reviendra pour d’autres informations. J’ai donc appelé pour qu’on nous envoie le cercueil.  Jusqu’à ce qu’on prenne le corps, je n’ai plus vu mon papa. Le cercueil a été condamné sans que je ne puisse attester que c’est réellement le corps de mon père qui y était installé.

Jusqu’à l’heure où je suis assis ici avec vous, je n’ai plus vu mon père pour la simple et seule raison que c’est eux qui font tout. Il est vrai que le papa est décédé et on ne pouvait plus rien pour lui. Mais qu’ils nous permettent de constater s’il s’agit réellement du corps de notre père. Nous pouvions le faire à travers la vitre ou en portant une combinaison pour avoir accès à la salle. Mais rien. Refus total. Dehors, il y avait ma cousine qui était avec moi. Elle a même supplié les agents de santé d’ouvrir un peu le cercueil, même si c’est derrière la vitre de la salle, pour qu’on puisse voir s’il s’agit réellement du corps de notre père. Mais ils ont refusé. Ils ont dit que c’est condamné et que c’était fini. C’était comme si c’était le Covid-19 qui l’avait tué. Mais, vu qu’ils avaient dit qu’ils ont fait le prélèvement, je me suis tu, pour suivre leurs instructions  et attendre les résultats du test. Nous sommes partis inhumer le papa. Je suis revenu le lundi 30 mars pour récupérer le constat du décès et j’ai profité pour demander les résultats du test parce qu’ils m’avaient dit qu’il fallait 48 heures pour avoir les résultats. Quand j’ai demandé les résultats, les agents de santé m’ont dit qu’ils n’avaient pas pu faire de prélèvement. Pourtant, un d’entre eux m’avait confirmé que le prélèvement a été fait.

Mon père avait la tension et nous étions là pour une affaire qui n’a rien à voir avec le coronavirus. Néanmoins, après le décès, l’on devrait désinfecter le corps s’ils le veulent et le transférer à la morgue pour que nous puissions faire nos obsèques.  Ça m’a beaucoup choqué. Le covid-19 n’est pas la seule maladie qui a pour symptôme une détresse respiratoire. Même la tension, à un certain niveau, peut engendrer des difficultés respiratoires.

Mon père avait la tension et a même fait deux AVC. Ce n’est pas sa première fois, nous connaissons sa maladie. C’est parce qu’on nous a dit d’aller le mettre sous gaz là-bas que nous sommes allés. Si on savait qu’en partant là-bas, ça allait être comme cela, on allait rester à la maison, payer notre propre gaz pour assister le papa avec un médecin à l’appui. Comme cela au moins, on sait qu’on est assis avec lui et qu’on s’occupe de lui.

Avec tous les comprimés qui nous ont été prescrits par les autres médecins et que nous avons apportés là-bas, personne n’a cherché à savoir quel produit on l’administrait. Il y a des malades, si vous les administrez certains produits il peut y avoir des effets secondaires ou encore trouver que le produit n’est même pas compatible à leur maladie. Mais on ne nous a rien demandé. Au contraire, c’est nous qui courrons pour leur demander et quand tu le fais aussi, c’est la bagarre.

Moi j’ai vu un patient de palu qui est décédé. Et c’était la même procédure, on l’a pris, on l’a interné et c’est fini. Il y a eu un autre, je ne sais pas de quoi souffrait-il, mais ils sont sortis annoncer à son accompagnant que c’est fini.

Quand je suis parti pour prendre la fiche du constat également, il y avait un monsieur dont sa sœur a subi le même sort. Elle est décédée le lendemain de son internement. Il a envoyé un cercueil, on a fermé et c’est fini. Les papiers, le téléphone, tout est resté là-bas. Pourtant, il était revenu pour récupérer le téléphone de sa sœur. Il disait que c’était la troisième fois qu’il venait sans suite.

Il y a un autre qui est venu avec une bouteille de gaz pour son patient qui est malheureusement décédé après 2 jours. Il était donc revenu pour prendre la bouteille mais il dit qu’à chaque fois, on lui répétait le même refrain : il faudra patienter.

Sincèrement, jusqu’à la mort du papa, nous n’avons rien compris. Sur la fiche de constat, c’est noté qu’il est décédé d’un arrêt cardiaque à 1h 10 minutes. Ce qui veut dire que ce n’est pas le covid-19. C’était pratiquement à la même heure que l’infirmière était sortie pour me demander des informations complémentaires. Donc je ne sais pas si c’est parce qu’il était décédé qu’elle est sortie pour chercher des informations complémentaires ou pas.

Mais si vous savez qu’il est mort d’un arrêt cardiaque, remettez nous le corps. C’était la moindre des choses à faire. Même si vous n’allez pas nous le remettre comme cela, vous pouvez le désinfecter et le transférer à la morgue. Vous nous dites d’amener un cercueil, on le fait tout en pensant que l’on allait quand même nous permettre de le voir avant l’inhumation. Pourtant, comme il est couturier, il avait lui-même cousu son habit et nous avait donné des instructions de lui porter cet habit quand il décèdera. Nous avons donné l’habit mais nous ne savons même pas s’ils l’ont habillé avec puisqu’on ne l’a plus vu, on n’a pas assisté à ce qu’ils ont fait.

Personne n’a touché aux produits médicamenteux que nous avons amenés. Les papiers d’examen aussi, je les ai forcés à prendre et après quand je suis parti demander, on m’a dit qu’on ne peut pas me remettre. Là encore, je n’ai rien compris. Pourtant, il y avait son carnet de santé, ses bulletins d’examen et les papiers de la radio qu’on a passée. C’est seulement la fiche du constat qu’on nous a remise.

Le cercueil du papa a été condamné et l’on vous a demandé de continuer directement à l’inhumation…Est-ce qu’après l’inhumation, vous avez reçu une équipe de désinfection à la maison ?

Non, on n’a plus eu de suite. On ne nous a même pas appelés, n’en parlons pas de venir chez nous. Personne n’est venu,  personne n’a demandé si après ce qui s’est passé, il y a eu des membres de la famille qui ont manifesté  des symptômes. Dès qu’on a pris la fiche de constat, c’est fini.

Mais comme ils disent qu’ils n’avaient pas pu faire des prélèvements, c’est peut-être à cause de cela. Sinon, personnellement, je tente souvent de trouver une explication à ce qu’il s’est passé mais je n’y arrive pas. Sur la fiche aussi,  il est juste mentionné qu’il est mort d’un « arrêt cardiaque ».

Au départ, on nous a dit que des prélèvements avaient été faits pour le test. 72h après , je repars pour demander les résultats et on me fait savoir que le test n’a pas été fait. Ils n’ont même pas fait des prélèvements, n’en parlons pas de test. Il y a un médecin qui m’a dit que cela a été fait et un autre que ça n’a pas été fait. Je ne sais pas qui croire.

La seule image de mon père qui me reste en tête, c’est au moment où je l’ai installé sur le lit et essuyé sa sueur. C’est fini !

Il faut mieux revoir la gestion des malades. Je ne peux pas dire que quelqu’un ne va pas mourir. Nous sommes tous appelés à mourir mais que ce soit dans des conditions où l’on sait que tous les efforts possibles ont été faits mais c’est Dieu qui en a décidé autrement. Mais là, nous ne savons pas réellement si l’on a fait tous les efforts possibles parce qu’il est rentré et on n’a plus rien compris. Tout ce qu’on a appris comme nouvelle, c’est: « il est décédé » et puis, c’est tout.

Propos recueillis par Armand Kinda

Minute.bf

11 Commentaires

  1. Sans commentaire. Que l’âme du papa repose en paix.
    Ce qui certain est au moins est qu’ au Burkina on a plus eu de plus de 10 décès dû au Covid19.

  2. C’est vraiment déplorable?
    Yako mon frère, yako à toute la famille.
    Que par la miséricorde de Dieu, l’âme de papa Kiendrébéogo repose en paix?? Priez toujours pour lui.
    Que Dieu sonde vos cœurs ??Courage!

    • Quand on vit avec la mentalite d’assistes. On est pret a mentir pour recevoir de l’aide, tuer des gens juste pour grossir les statistiques. Le Senegal a recu 200 millions de dollars pour lutter contre le covid-19.

  3. C’est vraiment déplorable?
    Yako mon frère, yako à toute la famille.
    Que par la miséricorde de Dieu, l’âme de papa Kiendrébéogo repose en paix?? Priez toujours pour lui.
    Que Dieu sonde vos cœurs ??Courage!

  4. J’ai des larmes aux yeux étant moi même agent de santé je n’arrive pas à comprendre cette situation.que l’âme de papa puisse reposer en paix.

  5. Sincères condoléances à la famille, on a l’impression qu’ils font tout pour que les patients qui rentrent là-bas n’en ressortent pas vivant.

  6. On prend note. En temps opportun, on situera les responsabilités. Y’aura ni pitié ni impunité, chacun répondra de ses actes. On les traquera jusqu’à la tombe et même au-delà de leur mort, on salira leur mémoire.Ils n’échapperont pas à la justice des hommes. S’ils ne sont pas en prison, c’est qu’ils sont morts ou en cavale.C’est écrit.

  7. Que si âme repose en paix. Développons le pardon car notre système sanitaire inintelligent. Pourquoi ? Et pourqoi ?

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