Deux policiers et une femme ont trouvé la mort le samedi 12 janvier 2019 au petit matin à Nafona, au cours d’une intervention de Police ordonnée par le Procureur de Banfora, dans la commune de Soubakaniédougou, dans la Comoé. Voici l’histoire d’une amitié chasseur-agriculteur qui a fini par emporter la vie de deux fonctionnaires de police dans l’exercice de leur fonction et d’une autochtone. C’est un récit d’un habitant de Nafona, que nous avons joint au téléphone.
C’est une histoire vielle de cinq voire huit ans. Un chasseur Senoufo, fréquent dans un village Gouin a lié amitié avec un vieux du village. Il finit par demander un lopin de terre pour s’installer en vue de continuer ses activités de chasse et de cultiver. Il rachète la même portion de terre avec le vieux. Au fil des ans, il a commencé à élever des bœufs dans un autre champ abandonné du même vieux.
Des années passent, l’ambiance continuait de régner entre les deux familles jusqu’à ce jour où le vieux, demande à « l’ami » de libérer la partie occupée par les bœufs afin que son enfant venu de la Côte d’Ivoire puisse s’installer. L’occupant refuse arguant que cette portion fait partie intégrante de sa propriété. Les débats évoluent et l’ami décide d’abord d’aller au Commissariat de police puis de faire recours à la Justice.
La Justice tranche cette année en faveur de ce dernier. Ce fut alors de départ d’une crise qui finira par emporter trois vies dont celles de deux officiers de police.
Le lundi 7 janvier 2019, les « autochtones » mécontents de cette décision de justice ont brulé la concession de « l’étranger ».
Le mardi 8 janvier, la justice envoie des policiers à la trousse de ceux qui ont incendié la concession. La population s’est opposée et les mises en causes ont fui dans la brousse.
Le samedi 12 janvier, deux cargos de policiers ont été envoyés au village pour procéder à l’arrestation de ces présumés « pyromanes ».
Selon les témoignages, la police a commencé les tirs de sommation dès l’entrée du village. Ils ont par la suite procédé à l’arrestation de trois personnes. La population montre un refus une fois de plus. La police ouvre le feu à nouveau pour tenter de disperser les gens. Ces derniers tirs ont atteint une femme qui est décédée sur le coup. Deux autres personnes ont été blessées. Une atteinte à la cuisse et une autre a perdu son doigt. C’est le début d’une course poursuite sans merci. Deux des policiers ont trouvé la mort, battu à l’aide de bois, par la population en furie.
Les trois personnes arrêtées ont été libérées. La gendarmerie est venue par la suite faire des constats d’usage et procéder à l’enlèvement des corps le même jour. Contrairement à ce qui se dit sur la toile, aucun véhicule des policiers n’a été brûlé. Place maintenant à une bataille bureaucratique pour tenter de désamorcer cette crise qui a fait de ce Nafona, difficilement localisable sur une carte, un village « tristement célèbre ».
Le dimanche 13 janvier, une délégation « administrative » conduite par la Haut-Commissaire de la Province, du préfet et du maire s’est rendue à Nafona pour tenter de trouver une solution à cette crise foncière.
Les deux policiers tués ont été inhumés le lundi 14 janvier 2019 à Banfora.
minute.bf
Juste faire une observation Le sénoufo n’était pas un chasseur mais un éleveur. Il
N’a pas payé une portion de terre, la preuve est que même le procès qui a traité l’affaire en sa faveur ne faisait pas cas d’achat d’une portion. Mais plutôt c’est le nombre d’années passées sur cette parcelle qui a fait de lui propriétaire. La date du 07 janvier 2019 est une fausse date car c’est le 8 janvier que y’a eu le passage de la police au village pour arrestation de certaines personnes, ce jour même y’a eu des tirs de sommation et c’est après le départ de la police que le même jour du 08 janvier 2019 les jeunes de colère sont allés pour brûlé le campement de Mr Coulibaly. Avant le 08 janvier 2019 l’affaire était à la cour d’appel à Bobo en Août. Suite au procès qui a traité l’affaire en faveur des Coulibaly le village à fait un appel à la cour d’appel à travers son avocat. Sinon les évènements du 08 janvier 2019 trouveront leur raison au niveau de la police de Soubaka et la justice de Banfora. C’est juste les observations que je peux faire en tant petit fils direct de Kanhaye SOMA, le vieux qui avait cédé une partie de son champ à son ami Daouda COULIBALY.